Tùrin remontait vers le nord en direction de Pelargir, arpentant les longs chemins de terre du nord de l'Harondor. Celui-ci méritait mal son nom (Sud du Gondor en Sindarin) en cette rude journée d'Hiver. Il rencontra peu d'habitants mais de nombreuses habitations abandonnées, et même une ancienne tour de garde en pierre, qui d'après les gravures, datait de l'époque du roi Tarannon Falastur.
Avec son écuyer, il s'arrêtèrent à Pelargir, dans une auberge, « Le cheval fringant ».
L’auberge, d’aspect vétuste et rustique, était néanmoins l’un des lieux les plus animés de la ville. De nombreux personnages d’apparences plus ou moins douteuses s’y assemblait pour discuter d’expéditions plus au Sud ou tout simplement égayer la vie morne et triste de ces temps-ci. A l’intérieur, de nombreux gardes contrôlaient les entrées, en cas d’échauffourée.
Arrivé près du comptoir, il demanda deux pièces de cerf et un brochet.
Le propriétaire, un homme plutôt grand, brun, aux yeux verts, au visage joyeux et portant l’inimitable tablier des aubergistes gondoriens, leur annonça que quelqu’un voulait les voir puis parti vers les cuisines.
Un homme s’avançait justement vers eux et s’assit à côté de son écuyer.
Il portait une tunique chaude et rembourrée plus que de normale.
«-Vous êtes du nord, monsieur, annonça-t-il.
-Exact, répondit-il en montrant son sceau de Cair Andros. Vous êtes Tùrin, pas vrai ?Oui, vous êtes assez connu parmi les ambassadeurs de la Forteresse, depuis que la nouvelle de l’alliance Héméro-Androsienne a parcouru le Gondor.
-Eh, bien, les nouvelles vont vite! Oh, merci. Combien vous dois-je, dit-il à l’aubergiste qui venait de leur apporter leur repas du soir?
-Rien du tout, vous êtes diplomates Gondoriens, vous n’avez-pas besoin de payer.]
-Prenez tout de même ces 5 couronnes de cuivre, de la part de Cair Andros.
-Merci, répondit l’inconnu en prenant une chope de bière. Vous savez, Tùor est très content de vous, et on raconte qu’il projette de vous nommer ambassadeur officiel de la Forteresse. Mais je suis sûr que vous n’en êtes pas à votre dernier voyage. Où partez-vous ?
-Vers Eralor, dans le Lebennin. Je souhaite rencontrer le seigneur Dolan, conformément aux ordres de Tùor. Et vous, où allez-vous vous avec cette chaude tenue ?
-Vers Gobel Tolfalas, rencontrer Harima, pour les mêmes raisons.
Sachez également que d’autres ambassadeurs sont en voyage vers Dol Amroth, la ville du Seigneur Rethor, Calembel, celle du clan MacAdson et Edhelond, celle d’Echtelion.
Je viens aussi de rencontrer un ambassadeur en direction de Qual, ville du Seigneur Robert, et Tùor lui-même est en discussion avec un représentant de Marchemort.
-Eh bien ! Cair Andros déploie tout une armada diplomatique!
Mais dîtes-moi, pourquoi y a-t-il si peu d’habitants dans ces contrées de l’Harondor ?
-Cette région a été intégrée au Gondor par le roi Tarannon Falastur, en 830 du troisième âge. Mais elle fût d’innombrables fois la cible des attaques des Haradrims, ce qui conduisit à son abandon par les rares habitants du Gondor qui survécurent aux pillages et aux attaques. Cependant elle vient d’être réintégrée à la communauté gondorienne et se repeuple en ce moment. La majorité des habitants sont des artisans venant chercher fortune dans ces contrées vierges, et des agriculteurs cultivant les terres du Sud propices à la récolte d’épices et autres aliments exotiques.
-Vous êtes bien renseigné. Mais dîtes-moi, vous voyagez seul ?
-Nous sommes tombés sous l’embuscade d’un troll des montagnes en passant par l’Ithilien-nous avons fait le détour à cause de la bataille en cours à Osgiliath-, et mon écuyer a été blessé au bras par un éclat de roche projetée par le Troll avant que nous ne passions hors de portée de celui-ci. Mais ne vous inquiétez pas, il n’est pas en danger. Il est en ce moment même à l’Hôpital Estë, au centre de la ville.
-Bien ! Tant mieux pour lui, finit Tùrin minant mon repas ! Maintenant je dois dormir. Nous avons une longue journée demain. »
Le lendemain, justement, après avoir repris quelques vivres, il alla à l’écurie, donna 2 couronnes de cuivre en pourboire au tenant de l’écurie, et reprit sa marche vers le nord avec son écuyer. Bientôt, après de nombreux chemins de terre et gué traversés, dans le froid hivernal et tardif du mois de Janvier, il arriva à Eralor, capitale des terres du seigneur Eralor.
Sujet: Cair Andros envoie des ambassadeurs dans tout le Gondor 