Ambassade de Uldonawan (Appartenant à Mistrand)

Mistrand, la cité au sud de la grande mer de Rhûn. On disait que là-bas l’or coulait à flots et qu’aucun chiffre ne suffisait à dénombrer les armées. Sûrement une exagération de la part des fangeux croisés sur le trajet, mais il n’en fallait pas moins pour s’assurer qu’en tous les cas, la ville était puissante. Elle possédait, qui plus est, des possessions jusque dans le Dorwinion, à Uldonawan plus précisément. La ville étant proche de Navdân Zénore le Grand avait décidé que l’on enverrait une mission diplomatique là-bas. Ce fut rapidement chose faite, Ymeldo alla à la rencontre du puissant voisin avec la bénédiction de son maître et une petite escorte : une dizaine de cataphractaires avec leurs tenues de parade, bannières et tout le bouzin.

Quelques jours plus tard, Ymeldo était introduit dans l’ambassade. La bâtiment massif dominant toute la ville, le diplomate Navdânien jouissait d’une vue imprenable sur la région, mais il ne fallait pas s’attarder ici. A peine était-il entré avec le lieutenant de son escorte qu’un petit homme leur bondit dessus. Drôlement chapeauté et richement vêtu il leur demanda la raison de leur venue.

« Nous venons au nom de Zénore, seigneur de Navdân, demander audience au maître de ces lieux. Auriez vous l’obligeance de le faire mander ? » Ce devait être bien, songea Ymeldo, il n’avait employé aucun qualificatif pompeux pour désigner son seigneur et maître. Le contraire eut été déplacé compte tenu de la faiblesse actuelle de Navdân.

Ymeldo fut guidé à travers l’ambassade par le jeune homme en compagnie de ses deux lieutenants. L’un tenant la bannière de Navdân, l’autre un long bâton de bois rouge terminé par un soleil d’or. Les emblèmes de la cité du soleil. Il y avait ici trois hommes affairés autour de chopines bien remplies. Celui du milieu devait être Cirné, seigneur d’Uldonawan, car ce fut lui qui accueillit le diplomate. Chaudement il faut dire… En retour l’émissaire de Zénore s’inclina doucement, ni froidement ni de façon trop mielleuse.

« Nous en connaissons la saveur, monseigneur. Nous venons nous-mêmes du Dorwinion, de la cité de Navdân, sise quelques lieues en amont de Szrel-Kain. Notre seigneur et maître Zénore nous a envoyé auprès de vous dans l’espoir de rapprocher nos deux peuples. » puis Ymeldo détailla rapidement les deux autres hommes encore assis, et reprit « Auriez-vous l’obligeance de nous présenter les deux sieurs que voilà ? »

Le garçon poussa une chaise à l’intention d’Ymeldo et se retira dans un coin. Le diplomate, de son côté, attendit que Cirné se rassoie pour prendre place lui-même. « Et, effectivement, un doigt de notre bon vin ne serait pas de refus » le valet s’empara promptement du pichet trônant sur une crédence à côté de la table et servit une coupe à Ymeldo, sans un mot, sans un bruit, à la perfection.

Ymeldo fit un signe de la tête en direction de chacun des deux hommes. Apparemment ces hommes faisaient partie du gratin d’Uldonawan. Ce n’en était que mieux, ainsi ils pourraient connaître Navdân et ses intentions directement. Par le truchement d’un autre, la rencontre aurait pu être… accommodée d’une sauce toute différente que la véritable.

« Messieurs, enchanté. » dit-il, s’adressant à Kira et Gruita. Puis il posa une nouvelle fois son regard émeraude sur Cirné. Il s’agissait de ne pas être trop entreprenant, chose qui risquerait de faire passer Nazdân pour une de ces bourgades présomptueuses. Mais il ne fallait pas non plus être timide, car à ce moment là cette conversation serait plus qu’inutile. Mais avant toutes choses, se présenter dans les règles de l’art.

« Excusez-moi de ne m’être présenté plus tôt, c’est un manquement à toutes les règles de la courtoisie. Je suis Ymeldo, Grand Emissaire de Navdân, humble serviteur du seigneur Zénadore. Et derrière moi voici Aaron, capitaine de la garde d’honneur, il désigna le cataphractaire à la bannière. Celui-ci se défit de son heaume et s’inclina avec autant de souplesse de le lui permettait sa broigne. Et voici Perside, simple soldat mais vaillant homme. Le dénommé Perside imita son supérieur. »

Ymeldo prit une gorgée de vin et, après un court instant de réflexion, dévoila ses intentions…

« Si, au nom de Navdân tout entière, je viens auprès de vous aujourd’hui ce n’est que dans le but d’installer d’emblée une relation pacifique entre nos peuples. Cela répugnerait mon seigneur, et sûrement le vôtre aussi, de voir le sang de peuples de Rhûn couler par la volonté d’autres hommes de Rhûn. C’est pourquoi nous venons humblement vous éclaircir quant à nos ambitions et vous assurer de notre amitié envers Mistrand.
S’il le faut, nous pourrons signer un pacte pour sceller cette paix qui, je l'espère, sera durable, mais je pense que la confiance mutuelle peut se passer de papier. »

Ymeldo ne pouvait espérer mieux. Non seulement Cirné approuvait largement cette paix, mais en plus il proposait une aide économique à Navdân. Les choses allaient comme sur des roulettes, et la ville connaîtrait un développement accéléré. Heureux, il laissa un sourire franc s’égarer sur sa figure.

« Monseigneur, vous êtes trop bon. Je vous remercie chaudement au nom de Navdân et de son seigneur. Soyez mille fois béni »

Le régent d’Uldonawan ne tarissait pas d’éloges quand à la puissance et à la gloire de Rhûn, et cela plaisait à Ymeldo. Leur voisin avait réellement de grands projets, et il aiderait Navdân aussi longtemps qu’elle y participerait. Telle amitié allait sûrement ravir Zénadore, et le diplomate serait grassement récompensé.
Cependant, Cirné mena sa tirade en un terrain moins plaisant. Il demandait carrément à Ymeldo et ses hommes de rester dans la cité jusqu’au siège qui ne tarderait pas. Non pas que monsieur le Grand Emissaire, avec un G majuscule, ne porte les elfes dans son cœur, mais la présence de la bannière de Navdân lors des combats, même à l’arrière, ne manquerait pas d’interloquer les elfes s'ils venaient à la remarquer. Le port fluvial serait alors dans une situation délicate, de redoutables frontaliers considéreraient Navdân comme hostile… Et cette invitation ne se refusait pas de la part d’un homme qui vous donnait de l’argent. Cirné venait tout bonnement de s’assurer la fidélité de Zénadore, sans quoi il serait nu comme un ver face à la colère des elfes… Hop hop, emballé c'est pesé.

« Nous ne pouvons refuser une offre si courtoise, nous serons heureux d’assister à cette démonstration de puissance. »

Voilà, on y arrivait pour de bon. L’heure du flouze avait sonné et il arrivait au grand galop. L’idée de déléguer Aaron au transport des ressources ne déplaisait pas à Ymeldo, ainsi pourrait-il rapidement faire part à Zénore d’un compte-rendu de la rencontre. Il n’y aurait pas à attendre la fin du siège…

« Alors une partie de mes hommes s’en ira avec le convoi, tandis que je resterai ici. Aaron se chargera de tout ça, considérez ses demandes comme les miennes. Puis, se tournant vers le capitaine. Allez chercher les hommes qu’il vous faut. » Le cataphractaire posa son point ganté de maille sur sa poitrine et se retira.

« Tout dépend de ce que vous pourrez nous donner monseigneur. Vous êtes en guerre, et il serait regrettable qu’une aide à notre cité ne porte préjudice à l’intégrité de votre peuple. Toutefois, pour ne pas tourner plus longtemps autour du pot, la somme de neuf cents pièces d’or nous ravirait. Mais je suis conscient que c’est une somme importante, et si vous ne pouvez me la fournir je me contenterai de vos excédents » Ymeldo n’aimait pas en arriver à demander ainsi une telle somme, il avait peur de se montrer trop outrecuidant. Mais Cirné l’avait invité à en parler, alors il ne pourrait garder son éventuelle indignation que pour lui.

Hrp : Désolé un peu pressé...

Cirné acceptait donc, à ma plus grande joie du diplomate. Cela ferait une prime de risque acceptable pour Navdân. La ville risquait de s’attirer les mauvaises grâces des étrangers, mais au moins aurait-elle de quoi leur farcir l’oignon quand ils arriveraient. Ymeldo inclina respectueusement la tête, un large sourire de contentement lui barrant la figure.

« Je suis honoré que vous ayez accepté, et Navdân vous est à jamais redevable. Nous n’abuserons pas plus de votre munificence. Ainsi si vous voulez nous donner vos métaux, il faudra en contrepartie accepter notre bon bois de Navdân. Dites moi quels sont vos prix et nous pourrons alors faire fructifier à nouveau l’amitié qui unit nos deux peuples »

Tout allait pour le mieux, si ce n’est ces elfes qui approchaient et cette offre qui clouait Ymeldo à la ville. Il ne pouvait plus du tout se permettre de se défiler. « Ainsi soit-il » disait un jour un illustre inconnu alors qu’on l’appelait gentiment au front. Et puis, la situation n'était pas si désastreuse...

« Aaron partira chargé de votre don généreux dès que possible. En attendant, levons une coupe à notre entente. »


[Hrp : j'édite mon économie]

"-Enfin...ce voyage ne se finissait pas..."

L'émissaire prit une longue rasade du vin épais de sa gourde avant de talonner sa monture pour arriver rapidement devant la ville de l'Empire. Pas d'urgence pour cette mission mais on lui avait fait comprendre qu'il ne devait quand même pas pour autant se la couler douce.

L'orc s'arrêta devant le poste de garde à l'entrée de la ville et lança au soldat en faction d'un ton nonchalant :

"-Salut mon gars...ça te dirait de rameuter ton intendant en lui remettant ça...le plus tôt ça sera fait, le plus content je serais", termina l'orc tout fier de sa formulation qui était en fait pourrie, tout en remettant une missive à l'humain.

L'intendant en charge dans le village put lire deux minutes plus tard:

Citation :

Peuple de l'Empire, Vos amis d'Erenthang demandent un prêt de dix tonnes de fer qui vous sera remboursé dans les plus brefs délais,

Erenthang

"Et voilà les derniers fagots !", lança le manouvrier Rhûnien.
-Merci mon gars, lança l'orc tout en glissant une pièce de cuivre dans la main de l'humain.

L'émissaire sauta lestement sur le chariot acheté en ville, et fit claquer son fouet sur le cuir des boeufs : il les avaient eu à bon prix, en les échangeant contre une ouargue, cet animal exotique ayant excité la curiosité du propriétaire des boeufs.

"-M'est avis qu'il sera plus excité pour longtemps", marmonna l'orc.

Ce jour à Uldonawan on put rajouter un nom dans le registre des "Amputations accidentelles de la part d'un animal de compagnie."


HRP : Cimer Albert, éco modifée.

[Hop, désolé, c'est un peu court et ça arrive un peu tard \o/ La bataille a commencé ?]





On s'apprêtait à sortir un type s'amena dans la pièce et délivra une missive. Puis il s'en repartir cahin-caha vers d'autres horizons merveilleux. Rien qui ne puisse intéresser Ymeldo. Ce qui accaparait alors son attention, c'était plutôt les elfes. Cirné avait dans l'idée de les harceler. Pourquoi pas après tout ? Il serait bien installé sur le faîte des remparts, à simplement observer ce qu'il se passait. La chose serait moins périlleuse que prévue.

« Bien, alors allons-y alors, il me tarde de voir ça »

Alors l'hôte suivit l'intendant de Mistrand dans les profondeurs de l'ambassade...

Ymeldo, confortablement carré dans son fauteuil, une bouteille rondelette non loin de lui, pouvait observer ce qui se tramait en bas. Il avait un peu honte d'être aussi bien assis alors que tous ces troufions allaient jouer leur vie dans l'affrontement. Quand à un endroit un homme compissait ses chausses, un autre pouvait aviner son gosier à quelques centaines de mètres de là. Douce morale qui, en fait, convenait parfaitement au diplomate. La honte ne le prenait plus, et il pouvait pleinement savourer la chose. Cette plaine qui s'étalait sous leurs pieds était plane, totalement plane, il n'y avait rien pour détourner un char de son objectif, pas un malencontreux caillou pour briser une roue, pas un arbre à contourner. Ymeldo comprenait bien l'enthousiasme de Rhûniens, et même, bien que présentement il pétât dans la soie, il se sentait proche d'eux. Il en avait presque envie de beugler avec eux, mais il se retint.

« Alors, que la chasse commence. »

Oui, la chasse commençait. Et si ces elfes n'avaient pas déjà les oreilles pointues, alors les Rhûniens se seraient sans doute chargés de les tailler pour qu'elles le deviennent. Tout cela devenait intéressant, le Rhûn débarrassé de ses ennemis les plus proches, Navdân pourrait croître en toute quiétude...

Isharin entra dans la vaste pièce qui servait d'ambassade à la cité. En tant que général, il était formé pour ne pas montrer ses sentiments aux autres (à part la colère, bien évidemment), mais il ne put retenir un hochement de tête dédaigneux à l'égard des décorations fastueuses qui ornaient la pièce de bout en bout. A près avoir laché un pompom se trouvant au bout d'une ficelle de rideau en velours, il se retourna vers ses elfes, et leur fit signe de rester. Il étaient quatre. Non armés, évidemment. Puis il se posta face à Naen, qui prenait confortablement place dans le fauteuil derrière son bureau.

Bien, commença Isharin, Nous n'irons pas par quatre chemins. Nous voulons votre rédition.

Isharin hésita, mais finalement prit la plume. On voyait manifestement que quelque-chose le gênait. Au bout d'un instant, il se releva, sans avoir rien écrit.

Ce n'est pas pour vous vexer, comprenez-vous, mais il se trouve que nous, Elfes de Haral Mh'Idan, ne signons jamais rien. Question de... d'Elfe, quoi.

Lui qui paraissait l'instant d'avant dur et fier semblait désormais véritablement gêné de cette situation, puis, au bout de quelques instants, il marmonna:

Bon... Je pense que, vu la situation, je peux faire un effort.

Il signa donc. Puis, s'arrêtant un instant, il ajouta:

Ceci dit, et vu que nous ne possèderons pas la ville, je vous demande, en plus des 30% de revenus mensuels, la modeste somme de 1000 pièces d'or. Vous ne pouvez pas refuser: qu'est-ce que quelques pièces d'or contre la vie de milliers d'hommes, dont la votre?

Isharin attendait. Manifestement, cette condition semblait plus là pour marquer le coup, mais il semblait tenir beaucoup à la réponse. Il laissa le silence s'installer dans la pièce.

Bien, dit Isharin, manifestement soulagé, je suis heureux de voir que nous pouvons parvenir à un accord. Malgré tout, nous ne pourrons laisser nos troupes en garnisons chez vous que pour un temps limité. D'ici quelques mois tout au plus, elles referont route vers Haral Mh'Idan. Surement mon Seigneur en laissera-t-il malgré tout quelques-une en garnison, par... sécurité.

Le général avait bien insisté sur ce dernier mot, et il ne laissait aucun doute sur le sens de cette sécurité. Il croyait encore, malgré tout, à une possible trahison. Au bout de quelques-temps, il dit:

Ne serait-il pas temps de rédiger clauses au contrat?

Isharin prit le papier, et le lut. Mais il ne signa pas, ignorant même la plume qu'on lui tendait.
Puis, le visage toujours aussi dur, bien qu'aucune raison ne le semble justifier, il dit:

Bien... Je pense que cela devrait aller. Je signerais donc, mais ce pacte n'est que provisoire: sachant que cette situation est délicate, je m'engage au nom de mon chef, à prendre la responsabilité de cette décision. Mais, permettez-moi d'envoyer un émissaire en Forêt Noire afin que le seigneur Mergalian aie connaissance de tout ce qui s'est passé là, et confirme -ou non- ce pacte. Si vous le souhaitez, vous pouvez envoyer un émissaire vous-même, ainsi vous pourrez être sûr que nous n'avons pas pour but de vous faire subir quelqconque lâche traitement. Je sais comme les Hommes sont méfiants, surtout en temps de guerre, et, même si parfois je ne le comprend pas, je l'accepte sans problèmes. Le message toutefois sera écrit en ma langue. Qu'en dîtes-vous?

Doucement, il approcha sa main de la plume qu'on lui tendait, mais il ne la saisit toujours pas. Il attendait une réponse.