Folekin
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~ Fiche ~ ~: Homme ~:
| Sujet: Ambassade d'Annon Baran Lun 20 Juil 2009 - 9:13 | |
| Annon Baran était une ville à la modernité étourdissante. Nul chenu bâtiment ne perçait la canopée de ses toitures, nul vieil arbre ne crevait ses rues, nulle vieille maison pittoresque ne dépareillait. La folie d'Elostirion avait fait tant de dégâts qu'on avait presque tout du reconstruire, pierre par pierre et maison par maison. Cela restait encore modeste, mais avait la prestance d'une cité. Dominant le village sur une colline de nombreux pieds de haut, contre le fleuve, se dressait l'ambassade du bourg portuaire ; elle était à l'image de ce qui l'entourait : de construction mi-récente mi-ancienne. Cela dit l'ambassade d'Annon Baran n'était pas à proprement parler une ambassade. En fait, il n'y avait pas d'ambassade ; seulement une roide forteresse, pourvue d'une aile fort large qui contenait une salle d'audience. Pour y pénétrer, l'on passait d'abord sur une esplanade tout à fait dégagée où couraient garçons d'écurie, pages, écuyers, hommes d'armes et officiers seigneuriaux. Il y avait là aussi quelques chiens et moult étalons -dont l'un, disait-on, n'en était plus un parce qu'il était hongre- pour parfaire le tableau. Et puis, pour percer la citadelle, une immense porte flanquée de gardes et de bannières azur, toutes deux frappées de la belle cigogne d'Annon Baran. Quand on passait le pas de cet imposant huis, on avait à son services quelques gens de livrée qui allaient demander audience et appartements pour les visiteurs. Au moins pour que, si la première requête tardait, la deuxième offre une attente décente aux dignitaires étrangers. Le cas échéant, il y avait fort à faire en Annon Baran et l'on ne s'ennuyait pas ; à l'inverse, si l'on était de suite introduit auprès de Folekin, on était entraîné dans trop de diligence pour apprécier les subtilités locales. Dont l'architecture audacieuse de « l'ambassade » au plafond haut et aux colonnes serrées. De nombreuses bannières empaquetaient les pierres froides du lieu, tandis que des lustres trapus essayaient vainement d'y apporter un peu de chaleur. Attenants à cette salle, il y avait un bâtiment abritant toute la valetaille locale : échansonnerie, paneterie, hôtel du chambellan et de quelques vieux conseillers, vestiges des temps anciens où la justice se faisait sous l'arbre et la politique autour d'un rocher. Plus essentielle pour les visiteurs, il y avait aussi une petite salle. En fait, un salon relativement privé où Solemer aimait s'entretenir avec ceux qu'il appréciait où dont il ne préférait pas ébruiter l'utilité. Dans ce bureau se concluaient les affaires les plus importantes et se nouaient les amitiés les plus solides, les audiences d'à côté ne servant que la justice et la politesse due aux émissaires. | |
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