Ambassade d'Ostigurth

Thrâg traversait le sombre désert cendreux du Mordor depuis quelques journées. Il s'était sommairement nourri avec de la viande séchée et un peu d'eau de sa gourde. Son ouargue, un des rare d'Erenthang, et réservé pour les émissaires, bavait comme un porc après la longue course. Une écume verdâtre recouvrait son poitrail crasseux.

L'orc arriva finalement en vue du village d'Ostigurth. Le ouargue s'arrêta en faisant monter dans l'air un nuage de poussière.

On lui avait confié pour mission d'établir des liens avec cette cité. Il avisa un bâtiment délabré non loin du village. Un poste de garde ? Ses talons frappèrent les flancs de sa monture qui commença à avancer d'un pas prudent.

Des gardes. L'un d'eux avait sa lance pointée vers la tête de la bête :

"-Qu'est ce tu veux toi ?"

L'émissaire d'Erenthang grogna :

"-Je représente la cité d'Erenthang, et mon Seigneur Eremûl. Auriez vous l'obligeance de me mener aux autorités compétentes ? "

Thrâg récitait bien son texte. Mentalement, sa réponse ressemblait plutôt à quelque chose du type "Bouge de là gros tas où je t'arrache la gueule"

L'orque pointait toujours sa longue pique en direction de l'émissaire. En l'entendant parler, le garde ne put réfréner un rire. Il s'esclafa, sa lance tomba au sol et il dit en ce tenant le ventre :

"Mon gars tu parles comme un humain ! Un vrai humain ! T'es bizarre toi !"

Au bout de quelques minutes, il se calma, reprit sa lance, et ajouta :

"C'est ce que les chefs appellent l'ambassade ici ! Et nous, on la garde ! Si tu veux entrer et parler à un autorité complatente... enfin ton truc là, tu vas devoir te contenter d'un ambassadeur !

Samanuko ne reçoit personne"

Et l'orque ajouta doucement pour lui :
"et je ne parle même pas de Zigûr..."

L'émissaire descendit de sa monture crasseuse, et déposa ses quelques armes à terre, devant le garde. Celui-ci parut satisfait et le mena jusqu'à la porte de l'ambassade. Là, ils rencontrèrent un autre orque qui faisait sa ronde.

"C'est qui ça ?

- Un gars d'une autre ville... Eren-quelque chose... Il vient du Sud..."

L'orque, après avoir obtenu sa réponse, continua sa ronde. Il passa sur la droite de l'émissaire d'Erenthang et disparut derrière le bâtiment.

Les deux orques entrèrent dans l'ambassade en faisant coulisser la lourde porte. Une fois à l'intérieur, le garde précisa :

"Voilà, c'est tout droit... même un ouargue s'en sortirait..."

Et il ressortit.

L'émissaire d'Eremûl marcha précautionneusement dans la pénombre. Il arriva dans une grande salle mal éclairée où était assis un homme maigre au teint livide. Ce dernier se leva instantanément en voyant l'orque et dit aussitôt :

"Je suppose que vous êtes un émissaire ! Les orques d'Ostigurth n'ont pas le droit d'entrer ici... Vous venez donc d'une cité voisine... Que voulez vous à Zigûr le Noir et Samanuko notre maître ?

- Je suis un émissaire d'Erenthang, représentant d'Eremûl, dit-il aussi poliment que possible.

- Bien bien... répondit l'ambassadeur d'Ostigurth... Parlez, je vous écoute... Pourquoi venir ici ?"

L'orque grogna en voyant qu'on se moquait de lui. Il déposa ses armes, en tout et pour tout un cimeterre. L'émissaire d'Erenthang tapa sa monture amicalement du plat de la main et d'un signe de tête lui signifia que non, il ne fallait pas manger les gardes. Puis, il suivit le garde à l'intérieur de la bâtisse. Ca n'était donc pas un poste de garde. Mais l'ambassade.

Enfin bon. Ca ressemblait tout de même pas mal à celle d'Erenthang.

On l'introduisit finalement, enfin plutôt il s'introduisit car étant seul, dans la pièce où se tenait le réprésentant d'Ostigurth.
Après s'être présenté, il jaugea de son oeil globuleux l'humain : un humain en ces lieux ? Il avait peut être plus de talents pour ce type d'affaire que les gardes. Ca devait être ça.

"-Hum...mon seigneur Eremûl m'envoie en ces lieux pour parler des liens entres nos cités. Il pense en effet que le temps des dissenssions après la chute du Grand Sauron doivent se terminer maintenant. Les hommes et les elfes sont nombreux, puissants, et ils ne craignent qu'une chose : une union entre les forces sombres. Mon seigneur veut donner des cauchemars au humains et aux elfes."

L'ambassadeur d'Ostigurth fixa l'orque de ses yeux vert-émeraudes. Une lueur commençait à briller au plus profond de lui.

"Vous avez raison sur bien des points orque... Le temps des dissensions est révolu... Si nous voulons affronter l'Ouest sans peine il nous faut nous unir !

Qui est votre Seigneur exactement ? Ce... Eremûl ?"

L'orque ne répondit rien. L'homme d'Ostigurth ajouta :

"Qu'attendez-vous très précisément d'Ostigurth ? Une alliance ? Une amitié longue ?

Je comprends que votre cité ait envie de souder l'Est... mais ne pensez-vous pas qu'il est encore un peu tôt pour tout cela ? Nos deux provinces feraient mieux de rester dans l'ombre pour le moment... C'est en tout cas l'avis de Samanuko notre maître... Et je le trouve assez judicieux...

Nous sommes faibles seules, mais deux faibles ne font pas le poids encore face à un fort... ou plusieurs forts unis !

Donc que voulez-vous très exactement ?"

L'orc écouta patiemment la réponse de son interlocuteur, croisant les bras de manière farouche. Puis vint cette question. Sur la nature d'Eremûl. L'orque n'en savait strictement rien...un humain non ? Mais quand même plus puissant...? Il ne répondit rien et laissa l'humain continuer.

L'émissaire d'Erenthang acquiesa alors lorsque l'humain d'Ostigurth lui exposa ses vues sur ce sujet. Un grognement sourd plus tard, Thrâg répondit d'un ton assuré :

"-Vous avez tout à fait raison. Ne nous manifestons pas trop. Je venais à la base dans l'espoir de conclure une alliance mais vous nous avez ouverts l'esprit."

Il leva les yeux au ciel, pour se rememmorer les répliques durement apprises :

"-Et euh...si nos deux cités ne s'allient pas pour des raisons de sécurité maintenant, sachez qu'Erenthang vous garantit toute son amitié et son respect, et espère que...euh..le temps venu, nous pourrons mettre en place des liens profonds. "

[HRP] Ton Thrâg se trouve actuellement à Sturlusta Nurn... il ne peut être là-bas et en même temps ici à Ostigurth

Et désolé si mon post est court, mais je suis fatigué...[/HRP]

L'humain d'Ostigurth avait l'air satisfait ! Une alliance ? Peut-être plus tard pensa-t-il... mais une chose était sur : PAS MAINTENANT !

Il se leva de son fauteuil et s'avança vers l'orque tout en parlant :

"Il est effectivement plus intéressant pour nous comme pour vous de rester dans l'ombre pour le moment et d'attendre notre heure... Ohh elle viendra, elle viendra ne vous en faites pas...

Et je suis heureux d'entendre que nous avons l'amitié de votre province ! Vous pouvez rentrer chez vous et leur répondre que vous avez notre soutien ! Et que nous espérons que dans l'avenir, nous aurons des relations fructueuses à tous les points de vue."

L'homme avait l'air satisfait. Un petit sourire très léger se dessina sur son visage.

"Désirez-vous autre chose ? ajouta-t-il."

HRP:Oups, je ne voulais pas faire de dédoublement , j'ai juste confondu avec Guthmorc désolé^^.


L'orc se cambra indistinctement lorsque l'humain se leva en s'approchant de lui. Avec cette odeur. Une odeur de repas assurément !

Mais on lui avait clairement signifié qu'il ne fallait PAS manger les diplomates des autres cités. Aussi, il se redressa et esquissa un large sourire édenté :

"-Mon seigneur et maître Eremûl sera très heureux d'apprendre le raffermissement des liens entre nos cités. Je n'est rien de plus à vous dire. Ce fut un honneur de vous rencontrer."

Après ces mots, Thrâg s'inclina, puis se retira à reculons. Arrivé dehors, il reprit sa monture qui rongeait une carcasse ainsi que son cimeterre. Oui, elle rongeait le cimetterre !

"-Eh mon arme ! Sale bête !"

L'orc retira à grand peine son arme des crocs de la créature sous les rires des gardes, puis il effectua un salut formel, deux doigts sur le front, et partit au triple galop vers Erenthang pour faire son rapport.

Deux mois et quelques après sa venue, le même émissaire orc revint à la cité d'Ostigurth. Sa mission n'était pas urgente, aussi il prenait plus de temps que la dernière fois.

Néanmoins, la traversée du désert du Mordor n'était pas de tout repos et c'est un tant soit peu essoré qu'il arriva enfin à la ville de Zigûr le Noir.

Maintenant qu'il connaissait les lieux, il se dirigea immédiatement vers l'ambassade. Arrivée devant, Thrâg cracha mollement sur le côté avant de se pencher par dessus sa ouargue et fut moins formel que la dernière fois:

"-B'jour. J'ai b'soin de rencontrer un responsable pour parler affaire. Ch'ui d'Erenthang. "

Il se frotta les doigts pour accompagner le geste à la parole.

L'émissaire d'Erenthang sauta agilement de sa monture lorsqu'il fut
appellé par le représentant d'Ostigurth. Il attacha rapidement les
longes à un crochet, avec l'habilité d'un habitué de cette action ,
puis se jeta sur les pas de l'humain.

Il le suivit à traver les nombreux couloirs de l'ambassade et arriva enfin dans la pièce où l'entretien allait avoir lieu. L'orc s'assit en grognant lorsque l'humain l'y invita, et , prenant ses aises sur le tabouret auquel il était assigné, commença :

"-Salutations représentant d'Ostigurth. La raison de ma venue est fort simple : l'argent. Nous avons besoin d'autant d'or que possible, mais assurons un remboursement rapide. Combien pourriez vous nous prêtez ? A moins que vous ayez besoin de fer ou de bois ?"

L'humain l'observa avec un mutisme dérangeant. Le temps passa longuement et l'orc était un peu gêné par ce regard constant et cette absence de réponse. Avait-il fait une gaffe ? Toujours est il que le temps passait et l'orc se trémoussait sur son tabouret, mal à l'aise.

Il s'autorisa une petite quinte de toux :

"-Hum...ai-je fait quelque chose pour vous déplaire ?"

@Huruk:

Huruk a écrit:

Bonjour, je vous apporte le salut de mon maître.
Mais ma visite n'est pas des plus... courtoise...

Nous sommes ici car vous deviez un remboursement à Orthanc et il tardait à arriver.
Cela fait maintenant de nombreuses semaines que nous voyageons, peut être avons nous croisé votre convois...

Regor observa l'homme face à lui sans rien ajouter, après tout, il était la pour un remboursement, ce n'était pas rien.

L'ambassadeur le fixa un bon moment avant de se gratter son maigre menton et de répondre non sans une certaine gêne.

"Et bien le convoi a été envoyé... Vous avez certainement dû le croiser... sans l'apercevoir...

N'ayez crainte, nous avons remboursé ce que nous devions à votre seigneur ! Mais je comprends votre inquiétude et votre présence ici... C'est tout naturel..."

L'émissaire s'était montré bien poli... Il attendait patiemment la réponse de Regor...





@Eremul:

L'ambassadeur d'Ostigurth continuait de fixer l'émissaire d'Erenthang sans broncher... Il réfléchissait... réfléchissait...

Soudain, un petit orque trapu apparut dans la salle. Il s'approcha en courant de l'ambassadeur et lui murmura quelques mots à l'oreille. L'expression sur le visage de l'homme sombre changea aussitôt ! Il avait l'ai effrayé !

Il se leva de son fauteuil et dit doucement :

"Veuillez m'excuser... Mon Maître est de visite à l'ambassade et il désire s'entretenir avec moi quelques instants..."

Et il quitta la salle avec l'orque, laissant l'émissaire d'Erenthang seul dans la pièce mal éclairée.

Après moins de cinq minutes, l'homme du Mordor était déjà de retour ! Il tenait un parchemin crasseux et alla se rasseoir.

"Samanuko notre maître m'a transmis les derniers rapports économiques de notre cité... Nous ne sommes malheureusement pas en mesure de prêter de l'or avant au moins deux mois !"

L'homme pensa :
"Et je me suis bien fait remonter les bretelles... Ces chiens d'Erenthang osent contacter mon maître pour se plaindre de moi !"

Il reprit un sourire des plus hypocrites et poursuivit :
"Par contre, ce serait avec plaisir que nous vous achèterions du bois ! Ou même du fer... Si vos prix sont avantageux pour nous, nous serons ravis de faire affaire avec la grande cité d'Erenthang !"

L'orc scruta la pénombre lorsqu'il fut seul. Il se sentait mal à l'aide, dans cette ville étrangère, avec des gardes capables de lui percer le bidon en moins de deux.

Mais non ! Il était émissaire, rien ne pouvait lui arrivier. Le représentant d'Erenthang souffla un grand coup pour reprendre constance avant le retour de l'homme qui l'avait accueilli.

Quand ce dernier revint, il lui exposa un refus pour le prêt. Mais il était apparemment possible de faire commerce de bois et de fer. Voilà qui était intéressant. Après tout, Erenthang avait besoin d'or, alors que ce soit à partir d'un prêt ou d'un échange commercial !

L'orc se redressa et commença d'une voie interessée :

"-Hum, voilà qui est parfait ! Pour le fer je ne pense pas que cela sera possible, mais en revanche pour le bois...nous devrions...permettez..."

L'orc fouilla dans sa poche et en ressortit les rapports économiques les plus récents de sa cité. Il les scruta un peu en grimaçant, car lire lui donnait mal à la tête, mais finalement continua :

"-Moui...vingt cinq tonnes de bois pourraient être échangées contre de l'or. Disons la tonne à quinze pièces d'or. On vous fait le tout pour 350 pièces d'or. Qu'en dites vous ?"

L'homme lui sourit aussitôt. Il n'avait même pas à hésiter en entendant une telle offre ! Il ne trouverait rien de mieux dans toute la région, ça c'était sûr !

"Mais j'accepte votre offre avec un grand plaisir ! 350 pièces d'or vous seront fournies tout de suite !

Et quand pourrons-nous obtenir les 25 tonnes de bois d'Erenthang ?"


[HRP]Mon économie a été modifiée ^^
Merci pour ton offre plus que généreuse...[/HRP]

HRP : Les bons comptes font les bon amis ! Economie modifiée de même.


L'orc fut content de voir que son offre avait plu. Le bois était rare en Mordor, mais le dernier pillage de caravane avait été fructueux, et cela permettait à Erenthang d'en vendre sans trop s'inquiéter.

L'émissaire se prit en assurance après ce succès et reprit :

"-Eh bien je resterais quelque jours en ville, et demanderait par pigeon voyageur l'envoi de ce convoi. Je repartirais dès qu'il sera arrivé."

Ainsi fut-il. L'orc resta en ville et demanda les 25 tonnes de bois par courrier. Elles arrivèrent le surlendemain et l'émissaire s'en fut avec les livreurs, emportant un coffret de 350 pièces d'or.

Regor se gratta la tête.
Ha... on a fait tout ça pour rien... et crotte...

Bon ben on va partir...
Je vous remercie et vous prie de bien vouloir nous excuser pour le dérangement.
Et maintenant que cette affaire est réglé, je souhaites vous transmettre l'amitié de mon Seigneur au votre.

Il s'inclina et quitta la cité le plus vite possible.
Un trou à rats puant en plus...


[HRP]
T'en aura mis le temps ^^