Dagnir, et la conversion de Tir-Limlaith

[HRP]Une petite Intro, pour expliquer mon plan [/HRP]



« Sentez-vous le changement, mes enfants ? Sentez-vous ce vent qui souffle sur nos terres ?
Il est temps, à présent. Nous ne nous sommes révélés que depuis peu, mais il faut maintenant lancer notre quête. Le Seigneur Noir perdure encore sur ces terres, invisible, pour l’instant incapable de reprendre une forme physique. Nous nous devons de le servir, car le temps de son Retour est proche. »

Lim-Megil parlait à ses cinq enfants. Argawaen, son aîné, était assis, tenant son propre fils, Delduwath, sur ses genoux; à ses côtés, Anfauglith, au tempérament sombre, appuyé contre un mur, jouait avec sa dague; Dagnir, lui, le plus beau et le plus charmant de tous, écoutait sans un mot, un sourire sur les lèvres; Aegnor, son cadet, semblait lire un parchemin, mais tous connaissaient sa remarquable intelligence, et savaient qu’il suivait les paroles de son père avec attention; Glingal, enfin, sa seule fille, belle comme seule une elfe peut l’être, regardait par la fenêtre, aspirant à de sombres ambitions.

« Dol Guldur est une belle province: en ce lieu, le souvenir de Sauron est encore présent, et nous ressentons encore ces pouvoirs. Nos cousins, les fils des autres familles, et d’autres elfes, tous s’entraînent en son nom, et nos lames brilleront bientôt à nouveau sur les champs de bataille. »

La voix calme et claire du Maître sombre de Dol Guldur était belle, et peu pouvait rivaliser avec ses chants: en vérité, on disait que seul Dagnir, son propre fils, en était capable. Toutefois, sa voix n’avait pas le même pouvoir qu’elle avait d’ordinaire. Il ne cherchait nullement à convaincre, ou à persuader, et il sembla s’assombrir.

« Mais nous devons étendre notre influence. Nous nous devons de trouver des alliés. Pour Sauron. »

A ces dernières paroles, Anfauglith et Aegnor levèrent les yeux, une lueur d’espoir dans les pupilles. Allaient-ils entrer en guerre ? Si Aegnor était intelligent, et fin stratège, on craignait Anfauglith pour son talent dans le maniement des armes. Mais les deux frères étaient surtout les généraux de l’armée de Dol Guldur, fonctionnant en paire, brillants et efficaces.

« Dagnir. »

L’intéressé se tourna vers son père, étonné que l’on s’adresse à lui. Il était beau, certes, tellement que sa beauté semblait surnaturelle, même pour un elfe, et sa voix n’avait que peu d’égale. Mais hormis cela, il n’était ni un bon guerrier, un aussi brillant stratège que son frère cadet; il n’avait pas non plus le talent naturel de Argawaen pour parler à d’autres ambassadeurs.

« Oui, père ? »

« Je vais t’envoyer au Sud-Ouest, vers la ville de Tir Limlaith. Là-bas, tu devras répandre la parole de Sauron, et prendre le pouvoir. Tu seras accompagné par ton cousin Amrod, et par ton ami Caranthir, et par quelques gardes. Tu auras de l’or, et des chevaux. Tu devras faire attention, là-bas, car le souvenir de Sauron n’est pas apprécié: les propos manipulateurs des anciens rois ont détournés les habitants de la ville de la vraie Puissance. »

Le silence s’installa, tandis que tous réfléchissait aux paroles de Lim-Megil. Glingal fut la première à prendre congé de son père, souhaitant bonne nuit à sa famille avant de sortir lentement de la pièce. Le feu de la cheminée ronronnait doucement, éclairant les pierres noires du palais, tandis que la lumière des étoiles éclairait faiblement les elfes présent, donnant une impression surréaliste à la scène, nimbant leur visage d’une aura blanchâtre, presque fantomatique. On aurait dit des morts, pâle mais beau, merveilleux et terrifiant à la fois. Argawaen, tenant son fils, Delduwath, endormis dans ses bras, se leva, à la suite de sa sœur, et s’en alla de même. Un léger flottement s’installa, et Lim-Megil se servit un peu de vin, son attention plongée dans le liquide rouge qui roulait à présent dans sa prison de verre. Ce fut Aegnor qui brisa le silence, osant enfin poser la question qui le taraudait.

« Père, je désirerais savoir pourquoi vous y envoyez Dagnir ? Et pas un autre d’entre nous ? »

A ces mots, l’intéressé leva les yeux vers son cadet, l’air furieux. Piqué dans son orgueil, l’elfe sembla prêt à lancer une des répliques cinglantes dont il avait le secret, mais, intérieurement, il était tiraillé par un étrange sentiment, car lui aussi se posait la même question. Il savait qu’il n’était pas le intelligent, ni le plus fort, alors pourquoi lui plutôt qu’un autre ? Les traits encore tirés par la colère, les poings serrés, Dagnir se tourna vers son père, qui, un léger sourire aux lèvres, semblait choisir soigneusement ses mots.

« Dagnir, de nous tous, est celui qui ressemble le plus à Sauron, lorsqu’il vint à nous sous le nom d’Annatar, le Seigneur des Dons. C’est sous cette forme que notre Seigneur avait convaincu nombre des nôtres, les amenant quelques temps sur la vraie Voie… »

A ces mots, tous se turent, et semblèrent s’apaiser. Il était vrai que Dagnir avait un charisme certain, et il savait comment manipuler les autres, sa voie paraissant s’adapter aux humeurs de chacun. La colère de Dagnir disparut, car son orgueil blessé fut guéri, et, au contraire, fut fortifié. Il se redressa, et sembla briller un instant, comme éclairé de l’intérieur.

« A Tir Limlaith, Dagnir n’aura aucun mal à convaincre quelques habitants. Il ne pourra certes pas tous les convaincre, mais il devrait parvenir à prendre le pouvoir, en jouant suffisamment sur les ambitions de chacun, et en menant une révolte. »

Lim-Megil se tut un instant, contemplant le vin, rouge comme du sang, qui, suivant son mouvement de poignet, tournait lentement dans son verre. Il porta le liquide à ses lèvres, et, satisfait par ce qui lui flattait le palais, continua.

« Votre cousin, Amrod, est un être rusé, et manipulateur, et il t’aidera, dans ta mission. Quand à ton ami, Caranthir, j’ai eu ouïe dire qu’il était un bon guerrier, et un bon tacticien. Si tu te retrouves à mener une révolte, il te faudra t’appuyer sur un homme vivant à Tir-Limlaith, mais les conseils d’un elfe ne seront pas de trop. Tu déclencheras une révolution, au nom de Sauron, et tu mettras un homme sur le trône, homme que tu manipuleras dans l’ombre. »

Dagnir acquiesça lentement, et Anfauglith, non loin, malgré son tempérament sombre, ne put retenir un sourire. Aegnor, quand à lui, semblait s’être replongé dans son parchemin, mais cela signifiait en vérité qu’il n’avait aucune remarque à formuler. Le Maître Sombre de Dol Guldur savait qu’il pouvait compter sur ses enfants.

« Si tu n’as rien à ajouter, Dagnir, je t’encourage à prendre congé. Tu partiras demain, dès l’aube. »

Sans un mot de plus, mais pensant déjà à ce qui allait se passer, L’elfe sortit de la pièce, et se dirigea vers sa chambre. Ce qui s’annonçait n’allait pas être aisé, et il allait avoir besoin de chance autant que de talent. Il eut du mal à s’endormir, perdu dans des rêveries sans fin, un grand Œil posé sur lui…

"Caranthir ! Ta garde est trop haute !"

La voix joyeuse et légèrement moqueuse de Dagnir s'éleva dans l'air frais, et sembla s'accompagner d'un regain de lumière, dans la clarté de l'aube. Il était encore tôt, et peu étaient levés; c'était pourtant le cas de Dagnir, son père, et des quelques uns qui faisaient le voyage, dont son ami, Caranthir. Ce dernier s'entrainait contre le maître-lame, et parut troublé par la remarque de l'elfe. Il jeta un coups d'œil inquiet à sa lame en bois, pourtant parfaitement tenu, et sa concentration se relâcha un court instant.

Tac ! Tac !

La morsure du bois se fit sentir contre sa peau encore fraiche, et il sentit une douleur à la jambe et au torse, là où le maître-lame, un vieil elfe, l'avait frappé.

"Restez concentré, mon jeune ami ! Un adversaire ne laisserait pas non plus passer une telle faille dans votre garde !"

"Ou.. Oui."

Le rire cristallin de Dagnir se fit entendre, et, pendant un court moment, le regard de Caranthir se fit sombre, la colère le gagnant. Mais, aussi vite qu'il s'était énervé, il se calma, et il rit lui aussi. Les deux elfes étaient amis depuis leur plus jeune âge, l'un beau et noble, l'autre d'origine plus modeste, mais loyal et méritant. Et c'était certainement leur humour qui les avait réuni, les deux partageant un goût commun pour les critiques acerbes, l'ironie, le scepticisme, les aventures en tout genre, et les femmes.

"Si ma garde est trop haute, pourquoi ne pas venir me montrer la tienne ?" Lança Caranthir à voix haute, tout en gardant un œil braqué sur la lame de bois du maître-lame.

"Tu sais bien que je te battrais à nouveau !" Rétorqua joyeusement Dagnir, tandis qu'il s'occupait de son cheval, un étalon gris à l'air fougueux.

"Quoi ? Tu ne m'as j..." Caranthir fut coupé dans sa réponse par une attaque de son entraîneur, qu'il para de justesse.

"Parlez moins, et concentrez-vous !" Cria le maître-lame, irrité par le manque d'attention de son élève, et amusé en même temps par les échanges verbaux des deux jeunes gens. Pour s'assurer de la concentration de Caranthir, le vieil elfe lança une série de feinte et d'attaque, et le combat dura quelques instants, les coups s'échangeant à grande vitesse, jusqu'à ce que Caranthir, surpris par un mouvement d'une grande habileté, se retrouve désarmé.

"Si vous vous battez comme cela face à des brigands, je crains pour la vie de mon fils, jeune Caranthir !"

La voix de Lim-Megil, puissante, s'était élevée, couvrant même le rire de Dagnir. Caranthir, ne sachant trop comment réagir, baissa les yeux, et se sentit mal à l'aise, cible de tout les regards. Puis, brusquement, le maître-sombre de Dol Guldur éclata de rire, mettant un terme au malaise du jeune elfe, et fut bientôt accompagné dans sa joie par le principal interressé, par son fils, et par quelques uns des soldats qui étaient présent.

Le Palais des Nimbrethil, de pierre noire, construit à l'emplacement même de l'ancienne Tour du Nécromancien, possédait une cour, et c'était dans cette même cour, d'ordinaire réservée à l'accueil des ambassadeurs, que se préparaient Dagnir, et les elfes censés l'accompagner dans sa mission. Ils étaient une vingtaine: Dagnir, son ami Caranthir, son cousin Amrod, qui se faisait attendre, ainsi qu'une quinzaine de garde, des archers épéistes, triés sur le volet parmi les meilleurs, et les plus loyaux.

Chacun montait un cheval, sans selle, comme souvent chez les elfes, emmenant un équipement assez simple. Les gardes avaient une simple armure de tissus, une lame elfique, un arc, un carquois, une cape de voyage, et deux d'entre eux portaient également une bannière. Ils emmenaient également des victuailles, nécessaires pour le voyage. Dagnir portait une simple lame elfique, et des vêtements plus agréables que ceux de ses gardes, tissés par les elfes, et brodés d'or. Il avait également un petit sac, contenant diverses choses, et notamment une bourse contenant Deux cent pièces d'or. Son ami Caranthir, quand à lui, était comme les gardes, sans arc, mais avec deux lames elfiques, tandis que le blason de Dol Guldur était brodé sur sa cape.

Tous finissaient de se préparer, sans trop parler. Plusieurs gardes, ayant vérifié leur paquetage, montèrent en selle, sous le regard bienveillant de Lim-Megil. C'est à ce moment qu'arriva Amrod. Le jeune elfe était vêtu presque aussi richement que Dagnir, mais il était bien moins beau, malgré sa prestance. Il n'était armé que d'un arc, et de deux dagues elfiques. Il était le fils du frère de Tintallë, la femme de Lim-Megil, et, à ce titre, il était le cousin de Dagnir. Mais s'il avait été invité à cette expédition, ce n'était pas en tant que membre de la famille, mais plutôt parce que le Maître Sombre de Dol Guldur connaissait cette faculté qu'avait Amrod à manipuler les autres, et notamment les mortels. Amrod, l'air sombre, comme s'il n'avait pas vraiment envie de s'en aller, grimpa prestement sur son cheval, saluant son Seigneur d'une petite révérence.

Puis, lorsque tous furent prêt, Lim-Megil leva les mains, et prit la parole.

"Mes amis, mes Enfants. Vous allez rencontrer l'indifférence: que votre beauté la force à vous écouter.
Vous allez affronter la haine: que votre courage vous la fasse surmonter.
Vous allez lutter contre l'ignorance: que votre Sagesse l'emporte.

N'oubliez jamais. Quoi que l'on en dise, vous êtes dans le vrai, et vous devez tirer ces êtres des ténèbres dans lesquels ils sont plongés, à tout prix. La traitrise et la violence sont des maux parfois nécessaire pour briser une illusion qui dure depuis tant d'année.

N'oubliez pas ! L'Œil est braqué sur vous, et Sauron vous surveille. Revenez à Dol Guldur couvert de Gloire, ou en ayant tout tenter.

Allez, maintenant, pour la Gloire du Seigneur Noir, et des Elfes de Dol Guldur !"

Sans un mot, les elfes partirent, s'enfonçant dans la forêt Noire, vers Til-Limlaith. Ils savaient que leur quête allait être difficile: peut-être signifierait-elle leur mort. Peut-être la victoire, ou la honte. Il n'y avait eu aucun vivat aux paroles du maître Sombre, car il n'y avait pas de témoin. Mais s'ils revenaient en ayant réussi, là, il y aurait des personnes pour les acclamer. Il n'y avait que peu de pardon chez les serviteurs de Sauron, mais la victoire était appréciée à sa juste valeur...


[HRP]Économie modifiée[/HRP]

[HRP]Merci du compliment [/HRP]



Les heures de chevauchée se transformaient en jour. Traverser la forêt noire était difficile, et lent. Ils auraient pu galoper, mais il était plus prudent de garder une cadence plus lente, car nombreuses étaient les racines et obstacles qui pouvaient casser la patte d'un cheval. Et ils n'avaient pas envie de devoir continuer à pieds.

Aussi le voyage était-il long. Bien sûr, les rires et les chants de Dagnir et de Caranthir brisèrent le silence à de nombreuses reprises, parfois accompagné par quelques uns des gardes, et plus rarement encore, par Amrod. Ce dernier s'était révélé peu agréable au début du voyage, comme enfermé dans ses pensées, l'air sombre. Mais, petit à petit, il s'était détendu, et s'était permis une ou deux remarques acides, que les autres avaient pris pour de l'humour.

La nuit, ils montaient un campement. Des tours de gardes étaient organisés, par pair, et cela leur évita bien des mauvaises surprise, car de nombreuses créatures qui avaient été soumises à la corruption de Sauron étaient retournées à l'état sauvage, et semblaient prêtes à attaquer le groupe d'elfes. Les araignées géantes, notamment, représentaient un véritable danger.

Elles attaquèrent de nuit, alors qu'ils étaient aux environs de la moitié de leurs parcours. C'était Dagnir et Caranthir qui étaient de gardes, et, alors que que Dagnir achevait une histoire, provoquant l'hilarité de son ami, ce dernier se tut brutalement, faisant signe de se taire.

Même si le fils de Lim-Megil n'était pas un guerrier, ses sens elfiques comprirent le danger. Doucement, comme s'il n'avait rien remarqué, il se rapprocha d'un garde. Ce dernier, ouvrit les yeux doucement, sans un mot. Il ne dormait que d'un œil, en vérité, comme tout les autres gardes. Dagnir lui montra discrètement les bois qui environnaient la clairière où ils dormaient. Dans l'ombre, quelque chose bougeait.

Brusquement, alors que Caranthir, sur ses aguets, continuait de guetter, et que Dagnir s'apprêtait à réveiller les autres gardes, les araignées attaquèrent. Ces dernières n'étaient pas aussi grandes que leurs illustres parents, Arachne et Ungoliant, mesurant la taille d'un chien, mais elles étaient nombreuses, et leurs venins dangereux. La flèche de Caranthir transperca l'une d'elle, et le cri de Dagnir réveilla les gardes qui, en quelques instants, engagèrent le combat avec les créatures. Amrod, lui, faisait des ravages avec son arc, tout comme Caranthir. Dagnir maniait sa lame avec suffisament d'aisance pour causer quelques ravages, et les gardes, efficaces et bien entrainés, mirent eux aussi l'adversaire en défaut.

Les araignées ne tardèrent pas à se replier, laissant des dizaines d'entre elles au sol. Les elfes, quand à eux, perdirent deux gardes, qui avaient été mordu. Ils furent enterrés, mais leurs armes furent récupérées. Le reste de la nuit fut difficile, car ils craignaient une nouvelle attaque, et ils reprirent la route à l'aube. Dagnir chevauchait à côté de Caranthir, encore secoué par ce combat nocturne.

"Est-ce toujours ainsi ?"

"Non... Ce combat était particulier... Nous affrontions des bêtes, et non des hommes, ou des elfes.. De plus, nous nous battions de nuit..."

"Je n'ai jamais aimé me battre. Je crois que j'aimerais jamais cela."

"Tu ne te débrouilles pas trop mal, pourtant.. Mais tes talents ne sont pas ici. Dagnir, tu n'es pas envoyé à Tir Limlaith pour te battre... Bien au contraire..."

"Je sais... Mais cette mission m'ennuie..."

Ils continuèrent de parler pendant encore quelques temps, abordant des sujets plus léger, comme la dernière conquête de Dagnir. La bonne humeur revint rapidement, et le groupe se sentait plus lié. Après tout, ils avaient tout combattus pour rester en vie, et, à ce titre, ils avaient tissés des liens très particuliers. Même Amrod, pourtant sisolitaire, d'ordinnaire, semblait plus à l'aise, plus joyeux.

Le reste du voyage se poursuivit sans problème, jusqu'à ce qu'ils arrivent au fleuve, qui les séparait de leur but. Ils parvinrent à traverser à Gué, et reprirent la route de Tir Limlaith. Après de nouvelles heures de marche, ils arrivèrent en vue de la cité, et, tranquillement, la délégation elfique se dirigea vers les portes de la ville, s'attendant à être acceuilli par un représentant de la cité...

Personne ne sembla sortir de Tim Limlaith... Lentement, les elfes se rapprochèrent de l'entrée principale de la ville, jusqu'à ce qu'un garde soit en vue. Plusieurs personnes, à priori étonnées, fixaient les elfes, l'air surpris. Dagnir leva une main, faisant signe au convoi de s'arrêter, et se pencha vers le garde.

"Bonjour, Monsieur. Pouvez-vous me dire qui est le Seigneur de cette cité ?"

[HRP] Un post d'un Admin serait sympa [/HRP]

Désolé, pas eu le temps de m'en occuper.

Je le fais dés que je peux.
Donc surement mardi.

Encore désolé

[HRP : Vraiment chouette RP, style très intéressant Malheureusement, le mien sera plus court... Tiens on dirait que j'ai pris la place de Talio et toi la mienne X) ]

Les hauts murs de la cité dominaient les elfes de Dol Guldur tout comme ils dominaient les elfes maintenant. Le garde s'était frotté les yeux et avait regardé à deux fois. Des elfes! Voilà des lustres que la ville de Tir-Limlaith n'avait pas vu de natifs des Terres Immortelles daigner gratifier leur ville de leur présence.
A peu près sûr de la nature des nouveaux arrivants, il hélà un autre garde dans une langue que ne connaissaient pas les elfes mais qui avait un fort accent de l'est. Mais parmi ceux-ci, on y décelait des mots venant de la Marche. A peine avait-il fini d'appeler son collègue que la voix de Dagnir.

"Bonjour, Monsieur. Pouvez-vous me dire qui est le Seigneur de cette cité ?"

Un silence suivi l'apostrophe de l'elfe. Un de ses gardes s'approcha et se pencha à son oreille, murmurant.

"Seigneur Dagnir, voici une bien étrange langue que je ne connais guère. Mais des mots du langage des Rohirrims y sont mêlés. J'y ai décelé "Elfes" et un mot s'apparentant à "Parler commun". Je ne sais que dire."

Mais comme pour répondre aux interrogations du soldat, deux soldats s'approchèrent de l'homme qui montait la garde. L'un des deux sembla plus grand que l'autre et avait un air sévère, surement du à sa moustache et ses deux sourcils assez épais. L'autre paraissait plus enfantin. Il devait avoir près de vingt ans et avait les traits fins mais semblait taillé dans la roche qui avait été utilisée pour bâtir le mur. Deux solides gaillards des terres de l'Est comme il était coutume de le dire. Le plus vieux s'appuya sur le parapet et cria pour se faire entendre.

"Voilà des décennies que notre peuple n'a pas vu d'elfes. Que nous vaux l'honneur d'une telle visite dans nos modestes demeures?"

En plus de son fort accent de l'est, on dénotait une pointe d'ironie et de sarcasme dans l'intonation qu'il donnait à sa phrase. D'ailleurs, pour corroborer l'impression qu'avaient ressentis les elfes, l'un des deux gardes riait mais avait la décence de mettre sa main devant sa bouche, dans un soucis hypochrite de ne point vouloir paraître irrespectueux.

[Ce post sera un peu moins longs que les autres Merci tout de même pour le compliment]

Dagnir, en silence, observait les murs de Tir-Limlaith. Cette ville était impressionnante. Du moins elle paraissait l'être: ses murs semblaient plus grands que ceux de Dol Guldur. Mais Cette dernière n'était pas reconstruite depuis longtemps, à l'inverse de la cité qu'ils avaient sous les yeux.
La délégation elfique n'avait pas cherchée à cacher leurs origines, aussi les gardes sur les murs avaient rapidement deviné ce qu'ils étaient: ils ne savait toutefois pas où allait leur allégeance, et il était nécessaire qu'ils ne le devinent pas de suite.

Le fils de Lim-Megil écouta, intrigué, les quelques mots que lui glissa un de ses gardes à l'oreille. Ainsi, il semblait que ces hommes parlent une langue étrange, en partie composée de mots du langage Rohirrim. Il sembla à l'elfe que cela signifiait quelque chose; il n'était pourtant pas un érudit, mais quelque chose le troublait. Quelque chose en lui savait d'où venait cette langue, comme s'il en avait déjà entendu parler.
Un regard en direction de Caranthir lui permit de deviner qu'il n'était pas le seul à être troublé. La mine sombre, son ami semblait lui aussi rechercher furieusement l'origine de cette Langue.

Mais il devait également répondre aux Hommes, sur les murs. L'un deux trouvait à priori la présence des Elfes fort amusante, et cachait difficilement le sourire présent sur ses lèvres... Ce qui, en vérité, énervait doucement Dagnir. Mais le visage de ce dernier demeurait impassible, comme taillé dans le plus beau marbre. Il était magnifique, superbe, droit et fier sur son cheval, noble comme seul lui savait l’être.
Il choisissait soigneusement ses mots. A priori, la présence d’elfes en ces lieux était étrange. Mais il avait pourtant besoin de temps. Il devait s’assurer d’un séjour d’au moins quelques jours dans la cité. Il allait devoir se montrer respectueux, sans pour autant paraître arrogant à cause d’un vocabulaire trop fin. Après tout, il s’adressait à de simples gardes.
Il savait maintenant ce qu’il allait dire. Sa voix s’éleva dans les airs, pure et claire comme de l’eau, puissante comme le tonnerre, ses mots dansant dans ses phrases, presque comme s’il chantait. L’entendre parler était quelque chose de beau, et d’impressionnant, en vérité, car ses paroles savaient toucher le cœur des paroles et des Immortels, par leur justesse, et s’y insinuaient comme du poison.

« Nombres d’elfes pensent ne rien avoir à apprendre des Hommes… Mais mon père et Seigneur, Lim-Megil, sait que nous avons de nombreuses choses à apprendre les uns des autres. »

Il se tut un instant. Il devait laisser un peu de temps aux deux Hommes pour bien assimiler ses paroles, mais pas assez pour les laisser répondre. Il continua donc, d’une voix toujours aussi pure.

« Nous avons été envoyés ici pour discuter avec la cité de Tir-Limlaith, et, si possible, y rester quelques jours. Nous désirons discuter avant tout des échanges commerciaux et culturels qui seraient bénéfiques à nos peuples. »

Et, surtout, il désirait entrer. Une fois à l’intérieur, il savait ce qu’ils feraient. Ses gardes avaient pour ordre de se mêler à la population, de trouver d’éventuels serviteurs de Sauron, voir de convertir quelques fidèles. Caranthir et lui allaient pendant ce temps discuter avec le Seigneur de la cité, pour maîtriser le sommet de la pyramide, comme ils aimaient à le dire. Son cousin Amrod, enfin, avait pour ordre de trouver quelques hommes influents, qui auraient le cran de mener une révolution. Cette dernière, menée dans l’Ombre par les elfes, allait devoir retourner la cité. Dagnir devait se trouver lors de cet incident près du Seigneur de la cité, pour l’éliminer rapidement, et faciliter la passation de pouvoir. Ils n’auraient ensuite plus qu’à mettre en place un gouvernement fantoche, dont-ils s’assureraient le contrôle.

Mais pour cela, ils devaient entrer, et avaient besoin de quelques jours…

Ils allaient prendre le contrôle de cette cité, et le blason de Dol-Guldur flotterait sur ses murs, l'Oeil de Sauron posé sur eux...

*Des paroles trop belles pour être sincères* pensa l’homme. Mais il n’était pas de son devoir de penser. Il ne dit mot et se retourna, disparaissant de leur vue. Puis, la fine ouïe des elfes leur fit entendre à nouveau la voix de cet homme crier des ordres dans leur parler inconnu. Quelques instants plus tard, un claquement se fit entendre puis le lourd bruit de chaines. Alors, lentement les portes s’ouvrirent, laissant les elfes voir enfin ce qu’il était de la ville.

Elle semblait provenir de l’Est et n’avait rien à voir avec les villes aux toits de chaumes bâties par les Rohirrims. Ici, tout était fait de pierre et les toits étaient plats. Devant eux, se trouvait une grande route pavée qui semblait s’insinuer au milieu du village. Ils virent aussi un homme monter sur son cheval et partir au galop sur cette même route.



Ensuite, les hommes avec qui ils avaient parlé vinrent à leur rencontre, celui qui parlait le Parlé Commun devant les deux autres. Il les regarda puis, s’inclinant à demi, la main droite sur le cœur, il parla :



"Nobles seigneurs elfes, nous sommes flattés de votre visite en ces terres. Je me présente, Gardakan, chef de la garde de la porte nord, pour vous servir." Se relevant et regardant ses hôtes il poursuivit : "J’ai d’hors et déjà envoyé un cavalier quérir audience pour vous auprès de mon seigneur. Mais en attendant sa réponse, vous pouvez pénétrer un peu dans la ville et me confier vos armes."





Pour expliciter ses dires, il tendit un bras devant lui, indiquant les portes de la ville et les précéda pour les amener à l’intérieur des murs où l’on attendit que leurs armes soient remises à la garde.



Pendant ce temps, un cavalier traversait la ville pour arriver au palais…

[HRP : Navré de la petite taille de ce RP, mais je suis un peu court en temps ces jours-ci et donc, je ne peux pas disserter sur un papillon qui passe à côté, la ville elle-même ou d'autres détails ]