Jadis, ce fut les flammes qui m'enfentèrent. Je me souviens qu'au plus profond de ce rocher de feu, de bois et de chair, je me sentais chez moi.
J'étais un esclave, rien de plus. Un serviteur soumis... GRRR, j'enrage à ce souvenir... ça m'excite... c'est si doux de sentir ma colère monter...
Depuis une année... la poignée d'Houruk-Haï a aidé à bâtir notre campement. Nous avons arraché des branches, des arbres dans les montagnes, courru comme des déchaînés après des gibiers dans les montagnes pour leur tordre le cou, sentir leur colonne craquer sous notre poigne, et puis nous avons utilisé leur peau pour faire des tentes montées sur les branches. Puis avec de la boue et des roches, nous avons érigé une petite tour au milieu, surplombant l'ensemble du campement.
Une tour avec des profondes fondations. Notre village de fortune est situé à 50 mètres du pied de la montagne. Ma tour comporte trois étages, le premier étant l'entrée, le plancher est fait en bois, une échelle de fer nous permet de nous déplacer d'un étage à l'autre. Elle a un diamètre de douze mètres et une hauteur de trente mètres. L'épaisseur moyenne est de deux mètres. Elle est plus large à la base, pour assurer quelque stabilité. Au second étage, vous pouvez trouver une table de bois rond, un siège en pierres et des chaises en bois. J'ai une paillasse à cet endroit, ainsi qu'un feu de foyer avec un trou au dessus, pour un canal jusqu'à l'extérieur pour tirer la fumée. Il en reste beaucoup, mais après avoir passé tout ce temps au coeur de la terre, je m'en fiche un peu, tant pis pour les invités qui en seraient incommodés...
En gros, mon logis est le second étage. Le troisième est là où je m'entraîne. Je me conditionne avec des tas de roches et des animaux capturés. Quelques jeunes de ma poignée d'Ouruk-Haï me capturent parfois des poneys, des boucs et des ruminants vivant dans les montagnes, ils me les amènent et je les tue à mains nues... ils ont toujours peur. Je les provoque, ils hésitent, puis en un clin d'oeil, se jettent frénétiquement sur moi. Les premières fois, ils me surprenaient et me défonçaient l'estomac.
Mais plus maintenant. Les attaques surprise par devant ne marchent plus avec moi. Je les prend par les cornes, avec ma poigne, je les retient!
Mais ils sont forts, ces animaux! J'apprenais à reculer, maintenant, je reste sur place! Ils gigotent, tentent de me faire basculer de tous les côtés. La première fois, je suis complètement tombé à la renverse. Le bouc m'ouvrait le torse avec ses coups de corne que je retenais avec peine, mais je lui résistait, moi, au bouc! J'agitai les pieds, lui m'écrasait avec ses lourds sabots, puis je tentai un enchaînement de mouvements, et je le renversai sur le côtés! J'ai pris le dessus et je le tenais fermement contre sol! Mais c'est qu'il se débattait comme un diable! Ses sabots sales me frappaient, j'étouffai mes hurlements, et je plaquai mon genou sur son ventre pour le maintenir, mais les coups de sabots désespérés redoublaient d'ardeur! J'avais mal! Et j'adore avoir mal... oui... HA HA HA HA!!!
J'ai un peu levé la tête, puis CRACK!!! D'un bon coup, je lui ai brisé la nuque! Les coups de sabot ont cessé, puis petit à petit, ce fut tout son corps qui fut raide mort! Je me relevai et je me battit la poitrine en lâchant mon hurlement de victoire!
- GROOOOOAAAAAAARRRRRRRR!!!!!!!!!
En echo, j'entendais dehors quelques bruits de mes Ouruk-Haï, ayant entendu leur chef triompher d'un bouc des montagnes, et ils étaient fiers, ils hurlaient notre triomphe! Hourah!
Aujourd'hui, j'esquive et fait même parfois d'encaisser les morsures de poney, sans parler de leurs coups de sabot, qui pourraient me tuer! Mais je frappe sur les yeux, moi! Les yeux dans les yeux! Oeil pour oeil, dent pour dent! Je leur mord le cou! Je suis plus fort qu'eux! AAAAAHHH!!!!
Oui, c'est au troisième étage que tout cela se passe! Une vaste salle, qui sera bientôt ma salle d'état major le jour où j'aurai mon armée! Mon armée de fiers Houruk-Haï! Chacun devra tuer un bouc à mains nues!
HA HA HA! Enfin, nous ne manquons pas de bonne viande, celle des montagnes, et celle des poissons de la rivière qui s'arrête à l'est. Je vais y nager tous les jours, et je reviens en sang, en traînant un gros poisson carnivore par la queue, tué par mes crocs, mes jambes et mes mains! Toute ma poignée d'Houruk m'acclame! Hourah pour moi!
Puis au sommet de ma tour, je peux contempler mon village. L'air marin et l'air frais des montagnes se marient en un tout harmonieux, pur et bon. J'ai si bien choisi l'emplacement de mon village... de fortune pour l'instant. Oui, regardez! Avec des pierres et du bois, des peaux et de la paillasse, on a batti des chaumières, des forges attendant le métal, une caserne pour mes futurs soldats, puis des tours en bois aux quatre coins. On a même un chantier d'un port au fleuve. Nous irons à la conquête des eaux et de la terre bientôt, et des airs, en allant au sommet des montagnes! J'explore ces montagnes, la partie non-loin de mon village, pour m'habituer à cet environnement, et m'entraîner.
Ma poignée de fiers ouvriers s'entraînent à y aller aussi, parfois!
À côté des forges, il y a des scieries, nous bâtissons même un moulin et des plantations.
Et finalement... nous creusons. Nous creusons beaucoup, en faisant des pioches de bois et de pierre. Nous allons faire des forges et des casernes sous-terraines. Étant en frontière d'Isengard, nous pourrons établir de semblables installations. Souhaitons que le fleuve ne va pas déborder... sinon, nous irons établir un village dans les montagnes. Nous serons les premiers Houruk-Haï des montagnes.
Au sommet de ma tour, une fière bannière annonce nos couleurs à une demi-lieue à la ronde, c'est à cette distance que notre village est visible. Le port sera bientôt fini!
Et nous creusons, déjà, des forges ont déjà établies au premier niveau, sur des estrades en bois. Et nous creusons toujours!
Toujours!
Sujet: Ambassade de Thralloth