La Terre du Milieu
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 Ombres et Lumière

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Meneldor




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MessageSujet: Ombres et Lumière   Ombres et Lumière EmptyMer 12 Aoû 2009 - 20:32

Plop les gens.

Voici un post complètement HRP pour vous expliquer la raison de ce qui suivra. Voilà, suite à mes discussions nombreuses et passionnantes avec Silk sur les RPs de ville et suite à la discussion sur le topic TDM à l'agonie?, j'ai décidé de poster mon dernier délire RP.

Il s'étale sur une quarantaine de pages word en petite écriture et narre la sombre machination entreprise par un Conseil assoiffé d'argent et de pouvoir pour en acquérir toujours plus. Et quel meilleur moyen pour cela que la guerre? C'est donc ce qu'il ont manigancé! Enfin, ceci était l'idée de départ. Mais une fois lancé dans la rédaction de cet arc de l'histoire de Meneldor, voilà que je me suis pris à développer la relation qu'il a avec Emerwen. Et ce, de façon telle que c'en est devenu ce qui me plaisait le plus. Donc, le complot est quelque peu passé au second plan, mais reste bien présent avec le développement psychologique des principaux protagonistes.

De plus, chose nouvelle dans ma rédaction des RPs, je me suis mis à intégrer bien plus de dialogues qu'auparavant. C'est une première et il est possible que je m'y prenne mal pour cela par rapport au reste (si tant est que vous juger le reste digne d'intérêt Smile ).


Au fait, pour les méchants qui souhaitent me faire bouffer l'herbe par la racine, sachez qu'il est totalement possible de rencontrer Nyall. Seulement, en tant qu'admin, je le jouerais moi-même si jamais vous voulez le voir via vos RPs de ville. Soyez assurés que je ne l'utiliserais pas pour booster ma situation actuelle et un petit malin a des chances de se mettre dans la poche ce misanthrope. Cependant, vous découvrirez à la lecture de ce RP qu'il a des plans bien défini et que si vous ne lui permettez pas de les réaliser, il ne s'intéressera pas à vous.

Mais je trouve intéressant d'utiliser ceci pour le RP Smile Et d'ainsi faire la distinction entre ce que moi je sais et ce que Meneldor sait^^

Sur ce, je vous souhaite de prendre plaisir à me lire Smile

Menel
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Meneldor




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MessageSujet: Re: Ombres et Lumière   Ombres et Lumière EmptyMer 12 Aoû 2009 - 20:35

Arc 7 : Ombres et Lumière


La soirée chaude et lourde de septembre venait de se terminer. Le crépuscule était là et l'on pouvait voir des nuées de chauves-souris sortir de leurs grottes et autres greniers partir en chasse nocturne. Prenant la place des aigles qui survolaient la ville durant la journée, elles chassaient désormais au-dessus de Minas Ancalimë et de ses champs. La cité semblait endormie malgré les nombreux feux que l'on allumait chaque soir pour prendre encore un peu de temps sur la nuit. Dans la cité, on voyait aussi de nombreuses fenêtres et lucarnes illuminées grâce aux lampes à huile créée par un vieil inventeur qui passait plus pour un vieux fou qu'autre chose. Et l'une des hautes pièces de l'ambassade ne faisait pas exception à la règle. De la chambre du seigneur Meneldor, s'ouvrait un balcon décoré d'une balustrade en fer forgé. Il regardait sa charmante cité qu'il avait quitté pendant trop longtemps. Il admirait ses murs protecteurs, ses maisons et ses jardins. Mais aussi ses rues qu'il aimait moins en ce moment, leur charme ayant perdu beaucoup par rapport à la journée où elles fourmillent de gens tous plus intéressants les uns que les autres. Sous le balcon, se dessinait la place de Minas Ancalimë ainsi que sa fontaine sobre mais bien ancrée dans la ville. Le clapotis incessant qu'elle produisait rythmant la vie des Ancalimiens.
Le jeune seigneur de Minas Ancalimë était perdu dans ses pensées. Durant les quelques années passées avec Caesar et la forêt pour seuls compagnons, il n'avait cessé de se demander s'il faisait bien de laisser à un autre le soin d'unir l'Arnor. Certes, la guerre d'Enerond était encore ancrée dans sa mémoire comme un jour noir, mais il fallait avouer que depuis qu'elle faisait partie intégrante de son empire, elle n'avait plus eu à subir la moindre attaque de pillards ou autres bandits qui écumaient, il y a quelques années encore, les plaines verdoyantes de l'ouest arnorien.

Son regard se posa sur l'immensité des maisons de fortunes qui avaient été aménagées à l'orée de la ville pour les habitants de Grislac désormais dépourvus de toit. Il y voyait les feux de l'armée qui entouraient les villageois afin de les protéger de brigands potentiels qui ne manqueraient pas de rôder autour d'une population sans défense ni village où les abriter. Une mesure provisoire pour les personnes les plus valides alors que les vieillards et les enfants avaient été logés chez l'habitant et dans la plupart des bâtiments administratifs.
Ombres et Lumière Emerwen
Emerwen

Alors qu'il observait avec attention tout ce beau monde, le rideau derrière lui s'ouvrit et Emerwen vint le rejoindre. La jeune femme passa son bras en silence, autour de la taille de Meneldor et se blottit contre lui. En retour, il la pris contre sa poitrine et la serra fortement, posant sa tête dans ses cheveux et sentant son odeur. Emerwen se sentait bien. Après tant de mois à l'attendre, elle se retrouvait face à celui qu'elle aimait mais en plus démonstratif. Il n'hésitait plus à lui faire part de ses sentiments par des gestes ou des attentions qui ne faisaient que la rendre chaque instant plus heureuse. Elle posa son oreille contre sa poitrine et senti à nouveau, comme à de nombreuses reprises depuis qu'il était revenu à Minas Ancalimë il y a un mois, son cœur battre très vite. Elle le regarda alors dans les yeux et y vit une profonde interrogation. Jusqu'ici, elle avait patiemment attendu qu'il lui en parle de lui-même, mais cette fois, elle était décidé à obtenir une réponse.


« Quelque chose te tracasse? »

Sa voix l'avait sorti de ses pensées. Il sursauta doucement et la regarda intrigué. Son regard fut happé par celui, brulant, de la jeune femme. Il savait que quand elle le regardait de la sorte, il ne pourrait pas s'en sortir quelque soit la manière utilisée. Mais il savait aussi qu'elle le comprenait mieux que n'importe qui et qu'il n'avait pas à avoir peur de s'ouvrir à elle. Il lui confia donc l'objet de ses nombreuses interrogations.

« Cela fait maintenant près de dix années que nous nous sommes établis ici, le long de ce fleuve. Les trois premières années ont vu deux villages nous rejoindre et nous avons grandi de concert, devenant tous trois des pôles d'excellence en Arnor. Trois des cités les plus sûres et où il fait bon vivre. Mais depuis, bien que nous ayons vécus d'excellents moments, nous n'avons pas vu d'autres cités se joindre à nous. Au contraire, nous nous sommes intéressés aux grands conflit de cette époque, mais des conflits étrangers à l'Arnor que je m'étais juré de réunir sous une seule bannière. »

Elle le regarda nullement surprise, convaincue qu'à un moment où à un autre, lui aussi émettrait des doutes sur la volonté du seigneur Valindor de respecter les souhaits des Valars qui lui avaient confié le destin de ces terres autrefois prospère qui étaient maintenant le lieux des pillages des Gobelins, Ourouks et autres Angmariens venus de leurs terres du Nord. Elle essaya de ne pas le brusquer, connaissant l'admiration qu'il avait pour le seigneur Valindor et elle parla doucement, avec un ton qui ne se voulait en aucune manière accusateur.

« Je comprends. Mais n'oublie pas que nos principaux amis sont des gens de cités extérieures à l'Arnor : les Nains d'Erebor, les Elfes de Fennas Drùnin et d'Imladris. Ainsi que les Hommes de Minas Tirith. Seuls les seigneurs Valindor et Darith sont nos amis. Et aucun d'eux ne nous a donné de nouvelles depuis un moment. Sans doute sont-ils trop occupés à diriger leurs terres plutôt qu'à s'occuper de l'Arnor. Je sais qu'il s'agit de ton rêve, mais n'oublie pas que le cas de Nan-i-Naugrim est unique et qu'aucune autre cité ne se joindra de son plein gré à nous. Ce qu'il s'est passé à Enerond est la seule issue possible malheureusement et je sais à quel point cela t'a marqué. »

En parlant de la bataille d'Enerond où aujourd'hui trônait la statue d'Haratirod, Emerwen savait qu'elle abordait un sujet douloureux, mais elle voulait lui faire comprendre qu'unir l'Arnor ne se ferait que dans un bain de sang.
Le jeune homme, à la mention de ce jour noir de l'histoire de son empire, la rapprocha de lui, comme pour se prémunir contre la douleur grâce à elle. Il réfléchit un moment, observant la ville et ses abords. Il ferma les yeux puis se replongea dans ceux de son aimée.


« Il est vrai que ce qui s'est passé à Enerond ne devrait jamais se reproduire, mais que faire? Les seigneurs ne se réuniront jamais en un conseil. Jamais ils ne seront prêt à mettre leur orgueil et leur fierté de côté et à agir de concert. Le seul moyen est qu'il y ait quelqu'un à leur tête et cela, ce ne sera possible que lorsqu'ils seront soit soumis par la force soit... quand la moitié de l'Arnor sera à feu et à sang et qu'ils devront se liguer contre un ennemi beaucoup trop puissant. Même en ce moment, en voyant l'antique Tharbad pillée et ravagée; Grislac attaquée, Amon Algo prise par des Angmariens et les jadis grand et resplendissants Havres Gris foulés par la pourriture orque, aucun ne serait prêt à mettre sa fierté de côté... »

Elle l'interrompi, les yeux plein de malice.

« Et toi, serais-tu prêt à donner le contrôle total de tes cités à une tierce personne? »

« Ce n'est pas pareil enfin! »

« Evidemment, pour toi c'est différent... »


Elle lui souriait maintenant. De ce sourire si magique qu'il se retrouvait totalement à sa merci. Il senti son teint rougir et voulu l'écarter pour ne pas perdre son sérieux, mais elle raffermit son étreinte, plongea son visage au creux de sa poitrine et murmurant :

« Là tu rêves! Désormais, je ne te lâcherais plus... »

Il l'embrassa sur la tête et la serra aussi contre lui.

« Et tu n'auras plus à le faire... » lui murmura-t-il en retour.

Ils restèrent blottis l'un contre l'autre pendant un long moment. Quand ils bougèrent un peu, le crépuscule avait laissé place à une nuit noire et le vent s'était un peu levé. Emerwen tombait de fatigue après une journée harassante consistant en réunions des plus diverses et fit mine d'emmener Meneldor à l'intérieur. Il se mit à la suivre jusque dans sa couche, où elle l'attira à elle, le regard plus brûlant que jamais et un sourire radieux illuminant son visage. Ne pouvant résister à tant de beauté, Meneldor s'abandonna totalement à elle. A la femme qu'il aimait. A Emerwen.

***

Pendant ce temps, dans une autre demeure de Minas Ancalimë, un conseil un peu spécial était réuni. Composé de plusieurs personnes influentes de la cité, tel Thorn le Maître des Guildes, ils abordaient eux un sujet tout aussi important. Le conseil était composé de sept hommes et femmes tous atablés à une table ronde et large sur laquelle étaient disposés moultes parchemins. Le conseil discutait activement sur la diminution de croissance des marchés commerciaux actuels. Thorn résumait la situation :


« Malheureusement, la politique actuelle de Minas Ancalimë ne tent qu'à embellir et protéger nos cités. Mais les commerces extérieurs ont diminués incroyablement. Nous ne commerçons avec aucun Arnorien, Elfe de l'Ouest ou même nos alliés Naugrims des Montagnes Bleues. Seul l'Erebor nous permet encore un commerce. Il faut obligatoirement faire quelque chose, auquel cas nous ne pourrons continuer à croître. La seule issue qui se profile actuellement est la stagnation qui évoluera irréversiblement vers une chute dont nous ne nous relèverons pas. »

Une jeune femme prit alors la parole tandis que Thorn s'asseillait.

« Thorn a raison : il faut faire quelque chose. Mais actuellement, l'Arnor est trop disparate. La seule opportunité serait une guerre contre une autre cité que nous pourrions développer et de laquelle on pourrait récupérer les commerces. Seulement, nous connaissons tous l'avis de Meneldor là-dessus et nous savons qu'il est intransigeant à ce sujet! »

Tout le monde murmura d'approbation et alors que tous se terraient dans un mutisme suite à cette voie sans issue, un jeune homme se releva.
Ombres et Lumière Nyall1
Nyall

Tous regardèrent cet homme qui n'était que le plus récent membre de leur obscure cercle et qui n'avait encore jamais ouvert la bouche en conseil.


« Honorables membres du conseil. J'ai peut-être une idée qui pourrait nous aider. Comme l'a dit notre charmante consoeur, seule une guerre nous permettrait de nous développer encore plus. Mais cela est théoriquement impossible. Je dis bien théoriquement car en pratique, c'est autre chose.
En effet, et là, il montra l'un des membres du conseil, dites moi pour quelle raison vous êtes vous engagé dans l'aventure Minas Ancalimë si je puis la nommer ainsi ? »


Le vieil homme mit un temps à comprendre que l'on attendait sa réponse. Ensuite, il toussota avant d'éclairer l'assemblée sur ses motivations.

« Et bien j'ai vu en Meneldor un meneur qui nous permettrait de commencer une nouvelle vie et évidemment de nous enrichir. »

« Fort bien. Et vous chère amie, que pensez-vous de Meneldor ? »

« Euh... et bien je dois reconnaître que c'est un seigneur dont on peut difficilement se plaindre et qui sait ce qui est bon pour son peuple. Tout le monde semble l'aimer et je dirais que c'est justifié. Le seul reproche que l'on pourrait lui faire et de ne plus conquérir mais la bataille d'Enerond a laissé des marques si je m'en tiens aux comptes rendus sur son oration sur ces terres. »

« Oui, Enerond a laissé beaucoup de marques. Mais n'était-il pas venu nous voir en parlant de réunification de l'Arnor? Moi je pense bien que si! Et cette réunification ne s'est pas faite car Valindor a trouvé le fameux sceptre d'Elessar. Sceptre qui lui donne le devoir de réunifier notre antique royaume. Mais qu'a-t-il fait depuis? Mis à part sauver une cité des brigands, rien de bien spécial. Meneldor lui-même n'a plus de nouvelles. Ils ne sont même pas intervenus dans les batailles du Rhun!
Je pense donc qu'en appuyant sur ces évènements, nous pourrions inciter notre aimé souverain à réunifier lui-même notre patrie. Et je le pense suffisamment intelligent pour comprendre que la diplomatie n'amènera nulle part. De plus (il haussa la voix car l'un des membres semblait vouloir l'interrompre), Dame Emerwen ne semble pas porter Valindor dans son coeur. Voilà donc une alliée de choix pour faire comprendre au seigneur Meneldor qu'il a un destin incroyable à réaliser! »


Plusieurs personnes semblaient enthousiasmées, mais la jeune femme le regarda et parla :

« Je suis plus que d'accord avec vous, mais Enerond suffit à brider Meneldor. Il est trop gentil, trop avenant pour encore envoyer nos fils mourir pour une simple histoire de conquêtes. A moins que vous ayez quelque chose à proposer? »

Le jeune homme sourit à son interlocutrice et ouvrit les bras, englobant l'assemblée.

« Mais la solution, nous n'avons fait qu'en parler. Elle ne tient qu'en un seul mot : Meneldor!!! »

Aucun ne comprit où il voulait en venir. Ils étaient tous sceptique et déçus et il le savait. Mais il laissa un temps de silence pour mieux rebondir, sachant que ce qu'il allait proposer ne pourrait que plaire et qu'il serait ainsi définitivement admis dans ce cercle secret, lui qui désirait plus que tout faire parti des gens d'influence à Minas Ancalimë.

« Et bien oui : Meneldor. Ce nom lui a été donné par l'aigle éponyme des Monts Brumeux. Par ce nom, l'aigle, lointain descendant de Thorondor qui jadis nichait sur les plus hauts pics d'Arda, lui a confié la mission de réhabiliter les siens dont certains meurent tués par les chasseurs, bucherons ou gobelins des Monts Brumeux.

Nous avons le motif, il ne reste plus qu'à trouver la cible : une ville qui aurait demandé la dépouille d'un de ces fameux volatiles pour pouvoir l'afficher à la vue de tous. Je ne pense pas que Meneldor, une fois au courant, ne veuille pas venger l'un des parents de son ami à qui il doit la vie! »


Les membres semblaient ravis de ce stratagème brillant, et l'un d'entre-eux exulta littéralement.

« Fantastique! Merveilleuse idée!!! Mais comment vous est-elle venue? »

« Oh très simplement! Je me suis rappelé avoir déjà vu un tel spectacle dans un village de bucherons proches des Montagnes Brumeuses. Et en regardant nos bannières flotter dans le vent, cela m'ait revenu en tête. »


Thorn se leva, un sourire illuminant son visage.

« Et bien je pense que nous pouvons confier carte blanche à notre nouveau membre officiel n'est-ce pas? »

Les gens furent tous enchantés et acceptèrent sans conditions. L'approbation que le jeune homme connaissait ne fut que plus grande quand il leur annonça qu'il avait déjà envoyé une trentaine de soldats chercher pareille dépouille. Il leur raconta comment il leur avait recommandé la plus grande prudence en leur conseillant de montrer de la sympathie pour le chasseur devant les villageois, mais d'afficher le plus grand respect pour l'aigle mort et de tout faire pour le ramener ici dans le but de lui donner une demeure éternelle si jamais un aigle venait leur demander des comptes. Après tout, il agissait aussi pour Meneldor et jamais, il ne souhaiterait tuer l'un des descendants de Thorondor. Ce qu'il avait d'ailleurs fortement interdit à ses hommes. Cela faisait maintenant deux mois qu'ils étaient partis, il espérait de bonnes nouvelles très bientôt.


Dernière édition par Meneldor le Mer 12 Aoû 2009 - 21:42, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Ombres et Lumière   Ombres et Lumière EmptyMer 12 Aoû 2009 - 20:36

C'est la tête pleine de ces pensées qu'il rentra chez lui, conscient qu'il allait marquer l'histoire de Minas Ancalimë, mais aussi qu'il lui restait énormément de travail pour abuser les services de renseignement de la ville ainsi que Meneldor.

***

Le lendemain matin, les rayons du soleil percèrent par la fenêtre et éblouirent Emerwen. La jeune femme se réveilla en grimaçant et vit alors Meneldor qui la regardait amoureusement. Elle lui sourit et s'étira de tout son long, se rapprochant de ses bras.

« Hmmm! Bonjour. »

« Bonjour noble Dame Emerwen. Je vois que votre nuit a été agréable. »

« En effet, elle le fût... Mais attend voir, tu ne m'as pas regardé dormir tout de même? »

« Et si. Mais rassure toi, le sommeil n'enlève rien à l'éclat de ta beauté. »


Pour unique réponse, Meneldor se vit gratifié d'une grimace mais Emerwen se blottit encore plus contre lui, le laissant sentir la chaleur de son corps contre sa peau. Meneldor ne cessait de la regardait alors qu'elle feignait l'endormissement. Il passait aussi constamment sa main le long de son bras et la regardait sourire lorsqu'il remontait le long de son épaule. Ils auraient pu rester des heures comme ça, dans leur petit cocon douillet. Mais c'était sans compter sur leurs responsabilités qui les rappelèrent à l'ordre sous la forme d'un jeune domestique qui vint frapper à la porte de la chambre.


« Veuillez me pardonner Seigneur Meneldor, Dame Emerwen. Mais le Seigneur Erenil vous fait quérir pour une entrevue avec un riche commerçant venu du Cardolan. »

« Oh non, pas maintenant! »
murmura Emerwen au jeune souverain de la cité. Celui-ci lui fit un clin d'oeil puis sauta hors du lit, attrapant un drap qu'il passa en pagne. Il se dirigea vers la porte, l'entrouvrit et passa sa tête pour regarder le domestique. Emerwen l'entendit dire :

« Navré de vous avoir fait attendre. Laissez nous une heure et nous serons là. Veuillez nous excuser auprès du marchand! »


Ensuite, il retourna dans la chambre et dit à Emerwen, de manière à ce qu'elle seule puisse l'entendre.


« Ca te dit d'aller faire un tour à Enerond, tous les deux? Vêtus de capes de voyage et de nous arrêter dans une auberge? »

Emerwen fut ravie par cette proposition de passer sa journée seule avec lui. Elle ne se le fit donc pas répéter deux fois et s'habilla rapidement. Ils sortirent en catimini et se dirigèrent vers les écuries pour seller deux excellentes montures et partir vivre une paisible journée à deux.

Une fois arrivés aux écuries, ils demandèrent à un palefrenier de leur seller le plus vite possible leurs montures et, s'il en avait la possibilité, de leur fournir deux outres d'eau pour le voyage jusqu'Enerond. En attendant que l'homme s'éxécute, Meneldor aperçu Mandarb, l'émissaire polyvalent de Minas Ancalimë. Meneldor s'excusa auprès d'Emerwen et se dirigea vers son homme de confiance. Celui-ci l'aperçu et fût un tantinet mal à l'aise : en effet, il devait remplir une mission pour Emerwen à la forge de Tendel et Meneldor ne devait en aucun cas être au courant. Il fit mine d'être surpris et salua son seigneur.
Rapidement, Meneldor engagea la conversation, en lui tendant deux parchemins.


« Je suis navré Mandarb. Je sais que c'est ton jour de congé, mais j'ai un énorme service à te demander! »

« M'enfin seigneur, depuis le temps que je n'ai pas pu profiter! »

« Je sais tout ceci, mais voilà : j'aimerais offrir un présent à Emerwen mais je n'ai pas le temps d'y aller moi-même. Alors, pourrais-tu aller jusqu'à la forge de Tendel et lui demander de réaliser ce qu'il y a sur l'un des deux parchemins? C'est un croquis que j'ai fais moi-même. L'autre parchemin te permet d'aller chercher un peu d'or pour commencer la réalisation de ce joyaux. D'ailleurs, tu demanderas à l'intendant de la chambre du trésor ce qui est bien stipulé sur le parchemin. »

« Pfff Bon c'est bien parce que c'est vous! »

« Je te remercie Mandarb! Tiens, nos chevaux sont prêts. Bon voyage et à bientôt! »

Sur ces mots Meneldor s'éloigna sans avoir compris que Mandarb avait feint la comédie pour tenir son engagement auprès de Dame Emerwen et qu'il avait changé d'expression lorsqu'il eu compris que ses deux missions se feraient au même endroit. Le jeune «homme à tout faire» de Meneldor enfourcha donc sa monture et, tout en lisant les deux parchemins, fila vers la chambre du trésor et son fameux intendant.
Dans le même temps, Meneldor était retourné auprès d'Emerwen, esquivant maladroitement ses questions sur Mandarb et monta lui aussi sur sa monture. Ensuite, il sorti de la ville avec Emerwen, non sans avoir demandé au palefrenier de prévenir Erenil de son départ dans plus ou moins deux heures, histoire d'éviter qu'il ne s'inquiète.

Le trajet jusqu'Enerond fut sans danger, la route entre les cités de Meneldor étant une des plus sûres à l'Ouest des Monts Brumeux. Rapidement sur place, ils se dégotèrent une petite et paisible auberge un peu à l'écart des principales rues de la cité. Pour y accéder, ils durent passer devant la statue d'Haratirod, qui dominait l'entrée de la cité. Meneldor se rememora la discussion qu'il avait eu avec lui et les paroles d'un de ses soldats qui l'avait dépeint, au plus fort de la bataille, comme un grand meneur d'hommes. Aujourd'hui, tous étaient persuadés que son âme veillait sur la cité et qu'il éloignait les envahisseurs. Même Gurdan, Intendant de la cité, venait souvent discuter avec cette statue représentant son vieil ami. Emerwen, trouvant plutôt mauvais de ressasser le passé prit Meneldor par la main pour l'emmener plus loin. D'abord réticent, il se laissa ensuite conduire vers sa monture pour enfin parvenir à cette charmante petite auberge.

L'auberge, aux persiennes vertes, semblait vide de monde. Les deux jeunes gens y déposèrent leurs bagages et déjeunèrent rapidement. Ensuite, laissant leurs montures aux palefreniers, ils en louèrent deux et se mirent à visiter la cité tranquillement, le visage cachés par leurs capes de voyage. Pendant plusieurs heures, ils firent le tour de la ville. Dans la tête de Meneldor, beaucoup d'instants s'enregistraient, afin qu'il puisse dépenser les lourdes réserves d'or de Minas Ancalimë pour le bien de son peuple. Certaines images étaient plus gravées que d'autres. Certaines touchantes comme les scènes de familles heureuse qui lui rappelaient encore que la sienne lui avait été arrachée par une horde de barbare. D'autres amusantes, comme un vieil homme dont la mule s'emballa, lui arrachant le pantalon et le laissa en sous-vêtement pour lui tenter de la rattraper. Heureusement, malgré son fou rire, Meneldor la lui ramena en poussant sa monture au galop. Il lui fit don de sa cape de voyage pour éviter que le malheureux prenne froid. Et tout ceci sous le regard attendri d'Emerwen qui lui offrit un magnifique sourire comme elle seule avait le secret, quand il revint vers elle.

En chemin, ils discutèrent aussi de ce que l'or des impôts divers leur permettrait d'offrir à leur peuple. Ils parlèrent de bains publics dans chaque ville, d'un système de prêt de chevaux aux paysans pour leurs travaux et tous les exercices de la vie quotidienne. Mais aussi divers statues, fontaines et autres décorations dans les villes. Ils parlèrent aussi longuement de donner enfin un nom à ce que les habitants d'Enerond avaient nommé l'Empire de Meneldor. Actuellement, ils séchaient sur le sujet mais bientôt, Emerwen émit une proposition :


« Dâira n'narîka. La Terre des Aigles. Je trouve que ça va bien avec ton histoire, tes ambitions et le ciel de nos cités qui est envahis de rapaces messagers! »

« En effet, ça me parait un nom fort à propos! Et ça sonne agrébalement bien. Mais juste question de prestige, tu penses quoi de Seigneur Meneldor, Empereur de la Dâira n'narîka? »


Et sur ces mots, ils éclatèrent de rire. Les pas de leurs montures avaient fini par les mener jusqu'au port et à son chantier naval près duquel un nombre incroyable d'oiseaux marins volaient, attendant qu'un pêcheur leur lance un des poissons pris dans les filets des immenses chalutiers qui revenaient de semaines de voyage en mer.
Ils assistèrent tranquillement à ce spectacle quand une voix qui leur était connue résonna derrière eux :


« Et pourquoi pas Istildor, la terre de la lumière des étoiles ou bien Gelldor, le pays du ciel. Tous deux en Nando? »

Ils se retournèrent en souriant, surpris de voir Gurdan les accoster. Ils descendirent de leurs montures et allèrent le saluer.

« Gurdan mon ami, quelle heureux hasard! »

« Heureux certes, mais hasard, je serais moins catégorique. Et oui chers amis, Erenil a rapidement envoyé un aigle messager nous demander de vous renvoyer au plus vite dans cette chère cité de Minas Ancalimë. Vos fonctions ne pouvant se passer de vous! »


Meneldor et Emerwen se regardèrent discrètement, le sourire aux lèvres tels deux garnements surpris en pleine bêtise. Mais ils ne s'en formalisèrent guère et rièrent de bon coeur. Gurdan participa lui aussi à cette expression de joie, précisant qu'il fallait bien profiter de sa jeunesse tant que cela était possible.
Ensuite, ils discutèrent quelques temps des projets de Meneldor. Ceux-ci plurent beaucoup à l'Intendant dont la cité n'avait jamais été aussi belle et agréable que depuis qu'elle avait été conquise par Meneldor. Il rajouta néanmoins que la flotte de navires de pêches aurait bien besoin d'être augmentée de navires plus rapides et maniables vu leur position sur le fleuve et le trajet pour aller en mer pêcher. De plus, il leur appris qu'il avait entendu parler d'aventuriers souhaitant explorer des îles toutes proches et qu'ils cherchaient des navires. Les yeux pétillants trahissant ses rêves de revoir d'immenses navires reprendre la mer pour découvrir les terres alentours comme au temps de Numénor, Gurdan leur raconta tout ce qu'il avait ouïe dire. Meneldor et Emerwen en prirent bonne note.
Au bout d'un moment, conscient qu'ils ne pouvaient abuser de la situation, ils saluèrent Gurdan et retournèrent à l'auberge pour souper. Ensuite, reprenant leurs montures, ils repartirent en direction de Minas Ancalimë, retrouver Erenil et se mettre au travail pour rapidement doter les villes des nouveautés qu'ils avaient imaginées.


***
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MessageSujet: Re: Ombres et Lumière   Ombres et Lumière EmptyMer 12 Aoû 2009 - 20:37

Pendant que Meneldor et Emerwen vivaient encore une journée l'un auprès de l'autre, le plan du mystérieux membre du non moins mystérieux conseil semblait bien avancer. En effet, les bandits de grand chemin qu'il avait engagé dans une obscure taverne de Drogan Nifur avaient déniché, dans un petit hameau perdu aux contreforts des Monts Brumeux, la dépouille d'une de ces magnifique créature. Le village vivait surtout de l'élevage de ses moutons et voir les aigles parfois venir se rassasier dans leur troupeaux n'était pas de leur goût. Ils en avaient donc tué un, un jeune, durant une battue.

Les mercenaires l'avaient donc racheté, au nom de Fornost évidemment pour un bon prix. Trois cent cinquantes pièces d'or qui rendaient les villageois comme riches et permettaient aux mercenaires de bien réaliser leur mission. C'est donc en pensant déjà à ce qu'ils feraient de l'or promis à la remise de la dépouille au point de rendez-vous qu'ils s'y dirigèrent.

Ils mirent plusieurs jours pour arriver sur le lieu de l'échange, perdu dans les collines proches de Nothros, vassal de Fornost aux dernières nouvelles. Là, ils virent un feu autour duquel se trouvaient une quinzaine de Dunedains vêtus des tuniques de Fornost. A l'arrivée des brigands, les Numénoréens se levèrent et allèrent à leur rencontre. Le doute s'installa dans l'esprit des bandits et ils se tinrent sur leurs gardes. Leur meneur tenta d'analyser la situation : ils se trouvaient au sommet d'une colline, dans une petite clairière entourée d'un bois. Autour du feu se trouvaient les montures des dunedains avec leur équipement et, pour certain, des oiseaux dans des cages. Sans doute pour les messages.
Le meneur des bandits s'avança de quelques pas en avant tandis que ses hommes restaient sur place, en retrait. Il ouvrit les bras en signe d'amitié et afficha un large sourire bien qu'il ne pouvait se défaire de cette sensation perturbante. Comme si tout son corps lui intimait de rester sur ses gardes et de fuir. En d'autres termes, quelque chose n'allait pas mais il lui était impossible de mettre le doigt sur cette fameuse chose. Il prit alors la parole pendant que les dunedains vêtus des tuniques de Fornost s'arrêtaient à un ou deux mètres de lui.

« Quelle bonne surprise! A ce que je vois, vous avez préparé un feu. S'il était possible de manger un petit morceau : mes hommes et moi n'avons rien mangé depuis que nous avons quitté le village avec le colis. »

Les dunedains demeurèrent impassible jusqu'à ce que l'un d'entre-eux, situé sur sa droite prenne la parole. Il semblait jeune et avait une voix dure comme la roche.

« Je suis désolé, mais vous devrez attendre un petit moment avant de vous restaurer. Avant, nous avons des questions à vous poser. Tout d'abord, racontez nous en détail de quelle manière vous avez obtenu cet aigle. Et ensuite, faites nous le récit de sa traque, vu qu'il était précisé dans le contrat que vous deviez obtenir cette information. »

Préférant ne pas désobéir et ainsi leur donner des raisons de s'énerver, le brigand raconta tout ce qu'il savait de la traque de l'animal et leur fit le récit de leur voyage depuis le village perdu aux pieds des Monts Brumeux. Les dunedains furent très attentifs et vérifièrent qu'ils avaient bien tout compris. Une fois tout doute dissipé, l'homme qui avait parlé avant n'annonça pas qu'ils avaient parfaitement réalisé leur mission ni qu'ils allaient pouvoir enfin se restaurer. Au contraire, un autre dunedain, plus vieux et le visage plus carré leva une main avec un poing fermé. Derrière lui, la moitié des hommes encochèrent une flèche, mettant les bandits en joue tandis que les autres dégainaient leur épée.
Le chef des mercenaires comprit alors que son instinct ne l'avait pas trompé et que l'on s'était joué d'eux. Il réalisa que jamais il n'avait été question d'or et que leur sort avait été décidé au moment même où ils avaient accepté cet emploi. Trop d'or pour si peu d'efforts. Voilà le bémol qui allaient avec l'annonce. Il se maudit intérieurement ne pas avoir vu le coup venir. Mais il se félicita d'avoir à faire à des dunedains qui ne le feraient surement pas souffrir. Une maigre consolation. Pensant une dernière fois à la vie qu'il aurait pu mener avec cet or, il ne vit pas la flèche arriver vers lui et perforer son coeur. La vie le quitta alors qu'il crachait une dernière fois et s'effondrait sur le sol. Il fut bientôt rejoinds par les autres bandits.

Les dunedains brûlèrent alors les cadavres et se préparèrent à partir vers Fornost afin de remplir la seconde étape du plan de leur seigneur. Eux étaient certains de rester en vie, hommes de mains loyaux qui avaient fait leurs preuves. Mais ils savaient aussi que leur vie ne serait préservée que si la mission était un franc succès. Il se dirigea alors vers sa monture et prit un parchemin pour y écrire un message. Tandis que ses acolytes nettoyaient le site et y effaçaient tout trace de leur passage, il écrivit :

Citation :
Seigneur Niall,

J'ose espérer que vous allez bien. Ici, le temps est agréable pour la saison et notre voyage se passe à merveille. Nous ramenons de celui-ci de petits souvenirs de la régions et nous ne tarderons pas à vous montrer quelles merveilles les gens de celle-ci peuvent offrir.

En espérant vous revoir au plus vite,
Bien à vous,

Vos amis.

Il relu plusieurs fois le parchemin et s'en trouva satisfait. Il jugea que nul habitant de Minas Ancalimë, fut-ce Meneldor en personne, ne pourrait comprendre de quoi il retournait exactement. Il prit donc l'un des oiseaux messagers qu'il avait emmené avec lui et lui confia cette lettre qu'il envoya au seigneur Niall, récente recrue du Cercle et instigateur de cette mystérieuse mission.

Une fois les préparatifs prêts, les dunedains se mirent en route, emmenant avec eux la dépouille de l'aigle vers Fornost, l'une des plus grandes et magnifiques cités arnoriennes de ce temps qui avait, disait-on, enfin retrouvé la splendeur qui était sienne avant que les armées du Roi-Sorcier d'Angmar ne marche sur elle.


***

Pendant que les dunedains felons faisaient route avec leur proie jusque Fornost, une réunion de routine avait lieu à Minas Ancalimë. Finalement, le contrat avec le marchant venant du Cardolan avait été signé : Erenil était parvenu à le convaincre de patienter dans l'une chambre d'une des dernières auberges qui n'avait pas été réquisitionnée pour les habitants de Grislac et Emerwen, à son retour, avait fait usage de tout son art diplomatique pour rattraper la situation.

La réunion d'aujourd'hui avait donc débuté par un résumé de la situation actuelle des cités. Une fois terminée, Meneldor s'appréta à lancer le véritable sujet qui expliquait leur présence à tous.
La salle était chauffée pour combattre le froid qui régnait en ce mois de novembre de l'an 7 de la nouvelle ère. Un feu crépitait dans l'âtre du salon abritant la réunion. Divers représentant des trois cités de Meneldor étaient là : Aroun et Noob pour Nan-i-Naugrim, Gurdan pour Enerond et pour Minas Ancalimë : Erenil, Taslan, Hasdrubal, Caesar et évidemment Meneldor et Emerwen. Près de l'âtre, Zôr, le loup de Meneldor qui avait atteint maintenant sa taille adulte, dormait paisiblement.
Meneldor commença donc par rappeler l'état des finances de Minas Ancalimë et le fait que certains domaines pouvaient indubitablement être améliorés. A l'aide d'Emerwen qui ne le quittait plus d'une semelle... à moins que ce soit le contraire, il énuméra les idées qu'il avait eues :

« Le nombre actuel de chevaux que nous possédons est incroyable! Je propose donc de mettre à disposition du peuple, ces montures. Ils pourront les emprunter gratuitement pour ce qu'ils souhaitent, à condition de les ramener dans les temps. Nous pourrions aussi leur fournir, avec ce service, la nourriture des animaux pour le temps de leur emprunt et offrir des chariots et charettes pour ceux qui en éprouveraient le besoin.

Nous pourrions aussi construire, dans chacune de nos cités, des bains publiques. Cela permettrait aux gens de disposer d'un autre lieu de rencontre et les rapprocherait. Evidemment, ces bains seraient eux aussi gratuits et sous contrôle de la ville. »

« Mais il faut aussi penser à la beauté de nos cités poursuivi Emerwen. Car c'est un fait établi qu'une cité jolie rend les gens plus heureux qu'une morne ville. Aussi, pourquoi ne pas faire appel aux talents de Bort et Twannor pour embellir nos cités en plantant divers arbres et plantes au gré des rues et des places. Nous pourrions aussi agrémenter ceci de statues et de fontaines que les artisans pourraient réaliser pour nous. Cela relancerait aussi une certaine branche de notre économie!
De plus, tant que nous parlons d'économie, nous pourrions proposer un fond d'aide pour que les gens qui le souhaitent puissent lancer leur propre commerce même s'ils n'en n'ont pas les moyens.

De plus, Gurdan nous a fait part du souhait de nombreux pêcheurs d'avoir des navires plus petits et maniables, mais aussi de la volonté de certains hardis d'explorer les mers environnantes. Tant qu'ils respectent l'interdit des Valars, nous pouvons leur prêter des navires de type galions, équipés pour l'exploration. »


L'auditoire semblait très intéressé par ces propositions. L'économie, le moral des gens, les principaux secteurs de la politique de Meneldor, la sécurité mise à part, étaient repris.
Meneldor se leva alors et reprit la parole.

« Seul Gurdan et Emerwen sont au courant, mais il s'agit d'une idée qui me trotte dans la tête depuis un moment. Vous vous souvenez tous que lors de la surprise à Enerond, le peuple a scandé « vive l'Empire de Meneldor ». Certes nous sommes une puissance non négligeable en Arnor et certainement l'endroit où il fait le mieux vivre. Mais ne faudrait-il pas que nous finissions par nous trouver un nom? Nous ne sommes plus l'Arnor d'antan, nous sommes une nouvelle nation avec des idéaux et des principes qui lui sont propres. »

Tous se taisaient, attendant qu'il annonce le nom auquel il avait surement pensé. Se tournant vers Emerwen, il lui sourit. Elle lui rendit son sourire et y ajouta un de ses fameux clins d'oeil. Le jeune homme se dirigea alors vers une table sur laquelle était posé un grand paquet entouré d'une espèce de papier kraft. Il l'arracha et en tira une lourde étoffe. En revenant près du feu, il demanda l'aide de Caesar et à deux, ils dévoilèrent une bannière qui avait visiblement été dessinée par le jeune homme. Elle représentait le symbole que Meneldor avait fait représenter sur son armure par Tendel, le plus fameux forgeron de tout l'Eriador : des lames de vent entremêlées. Trois pour être exacte. Elles étaient blanches au centre et finissaient par devenir bleues via un dégradé et le fond de la bannière était d'un magnifique noir nuit.
Ombres et Lumière Banma
Personne ne parla mais plusieurs murmurèrent, de manière audible, que le symbole était novateur, voir très moderne pour l'époque. Cela rassura quelque peu Meneldor qui prit finalement la parole :

« Voici ce que j'espère sera le nouveau drapeau de l'empire que nous avons bâtis de nos mains. Le drapeau de l'Empire de Dâira n'narîka. Cela signifie... »

Mais Meneldor fut interrompu par Caesar qui parla presque en soufflant :

« La Terre des Aigles. C'est de l'Adunaique. »

Alors que tous le regardaient surpris, il s'expliqua :

« Suivez les cours harassants d'Andunië et vous aussi, vous connaitrez ce genre de choses. »

Tous éclatèrent de rire en voyant son air de chien battu et lui-même fini par en rire. Quand tout le monde eut repris un semblant de sérieux, Noob osa prendre la parole.

« Euh, Seigneur Meneldor, pourquoi ce nom si je puis me permettre? La Terre des Aigles n'est-elle pas plutôt les Monts Brumeux? »

« Nul besoin de m'appeler Seigneur voyons! Meneldor suffit amplement. Pour répondre à ta question, c'est Emerwen qui a trouvé ce nom. Cela lui fait penser à notre emblème, à mon histoire personnelle mais aussi aux cieux de nos cités, tous trois emplis d'aigles et d'autres rapaces. »
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Meneldor




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MessageSujet: Re: Ombres et Lumière   Ombres et Lumière EmptyMer 12 Aoû 2009 - 20:37

Meneldor avait sourit au jeune homme quand il lui avait dit de l'appeler par son prénom. Mais Emerwen aussi pour lui donner du courage, le jeune garçon natif de Nan-i-Naugrim ayant une grande confiance en elle.
Par la suite, alors que tout le monde approuvait le nouvel étendard ainsi que le nom de l'Empire, Meneldor présenta aussi de nouveaux emblèmes pour les armées quand Hasdrubal avait demandé s'il ne serait pas plus judicieux de rassembler certaines unités sous un emblème, plus par soucis de cohésion qu'autre chose. De la discussion qui s'en était suivie étaient sortis plusieurs nouveaux corps d'armée. En plus de l'étendard de l'Empire de Dâira n'narîka, naquirent différentes compagnies et leur emblème respectif. En fait, la disposition de l'armée de Minas Ancalimë fut pratiquement revue de fond en comble. Pratiquement car il n'y avait pas une vraie culture militaire dans la ville et des troupes étaient uniquement levées en temps de guerre ou de bataille.
Ainsi, l'on pu voir la création du
- Corps de siège, rassemblant spécialistes des armes de sièges et menuisiers spécialisés en trébuchets et autres armes de siège. Ce corps avait pour emblème une sorte de loup bicéphale.
- Deux corps d'armée habituel composé de fantassins, gardes d'Annùminas et d'archers. Chacun ayant pour emblème une épée, mais alors que l'une était de vent, l'autre était de feu.
- Un corps d'élite composé de Dunedains : la compagnie du Feu dont le symbole était une puissante flamme. La même que celle représentée sur les épaulettes de l'armure de Meneldor.
- Un corps défensif composé de gardes d'Annùminas et de Dunedains dont l'emblème était la Terre.
- Un corps de guérisseurs dont l'emblème était l'eau salvatrice.
- Et un corps de cavalerie ayant pour emblème une épée de foudre cette fois.

Spoiler:

Il avait été décidé que tous les soldats porteraient un brassard représentant le symbole de Dâira n'narîka et juste au-dessous, un autre brassard avec le symbole de leur compagnie. Cette discussion et ses conclusions semblèrent aussi intéresser Gurdan et Aroun. En effet, les deux hommes avaient ajouté que certains natifs de leur cité avaient émi le souhait de servir la bannière de Meneldor, mais que celui-ci ayant promis qu'aucun d'eux n'auraient à se battre, ils n'avaient pas osé s'engager. Tous finirent par juger que ceux qui le souhaitaient pouvaient s'engager et qu'ils pouvaient choisir de rester en tant que défenseurs ou d'agir aussi dans les missions à l'extérieur de l'Empire.

Durant toute la discussion où Hasdrubal et Meneldor furent fort intéressés, mais aussi Caesar de part son intérêt pour la stratégie, Emerwen en Noob se tinrent un peu à l'écart, discutant tels de vieux amis. L'adolescent était heureux d'avoir quelqu'un à qui parler, lui qui avait toujours été plus plus ou moins exclu par les jeunes de son âge et s'était retranché dans ses livres.


Le conseil de l'Empire de Dâira n'narîka du travailler d'arrache pied pour mettre sur pied les mesures annoncées par Emerwen et Meneldor. Seuls les Intendants Aroun et Gurdan rentrèrent chez eux pour annoncer les nouvelles à leur peuple. Noob, lui, choisi de rester pour apporter son aide et fut extrêmement utile, tant à Taslan qu'à Meneldor qui n'hésitait pas à le solliciter, appréciant ses qualités et trouvant que le jeune garçon s'épanouissait bien plus aux côtés d'Emerwen qu'avec les autres membres de l'administration de l'Empire.
Finalement, tant les thermes que les bâtiments pour les prêts de chevaux et de chariots ou encore le remplacement de toutes les bannières et les annonces faites à la population, se passèrent bien. De plus, une flopée de navires de pêches et d'immenses galions d'exploration étaient construits dans le port d'Enerond, pour la plus grande joie des pêcheurs et autres aventuriers.
Restait à voir l'impact que cela aurait sur la population et le nombre de sollicitations qu'aurait le fond d'aide à l'installation des nouveaux commerces.


Dépenses RP

- Système de prêt des chevaux, charrettes et bâtiments les accueillants (entrepôts, écuries) : 1'000 pièces d'or, 70 tonnes de bois, 30 tonnes de fer et 12'000 chevaux.
- Système de caisse de fonds pour les commerces : 5'000 pièces d'or.
- Thermes : 1'500 pièces d'or, 20 tonnes de bois, 5 tonnes de fer.
- Changement des bannières, brassards pour les troupes, nouveaux étendards : 1'750 pièces d'or, 30 tonnes de bois, 10 tonnes de fer.
- Embellissement des cités : 2'500 pièces d'or, 50 tonnes de bois et 50 tonnes de fer.
- Navires pour Enerond (aventure et pêche) : 1'250 pièces d'or, 130 tonnes de bois et 55 tonnes de fer.

Total : 13'000 pièces d'or, 300 tonnes de bois, 150 tonnes de fer et 12'000 chevaux. (Juste pour le fun : 64'000 pièces d'or pour mes trois villes XD Si avec ça ils sont pas contents, je sais pas ce qu'il leur faut =D )

PS : Tous ces points étant évidemment pour les trois cités réunies^^


***

Le mois de décembre allait bientôt pointer le bout de son nez. Alors que Minas Ancalimë commençait à recevoir les premières tombées de neige et qu'à l'instar de ses deux villes soeurs fleurissait de parreterres de plantes résistant au froid et offrant leur floraison en hiver, une nouvelle réunion avait lieu dans un des salons de l'ambassade. Le sujet principal était de trouver un endroit où reloger les habitants de Grislac. L'hiver risquait d'être rude et tous ne pouvaient être accueillis dans les habitations des cites de l'Empire de Dâira n'narîka. Les sommités de l'administration de Meneldor s'étaient donc réunies et discutaient des possibilités qui s'offraient à eux. Mais aucune ne semblait trouver grâce à leurs yeux ni être techniquement réalisable.
Le plus logique à faire était probablement de les ramener à Grislac une fois la guerre terminée mais nul ne savait dans combien de temps elle se terminerait. Tambë, le maître de l'espionnage de la cité avait donc été convié à la réunion et il était prêt à envoyer des espions près de Grislac pour annoncer ce qu'il en était de la guerre. L'idée étant d'envoyer des troupes reprendre la ville si elle était conquise et de la rendre à Grislac. Mais le fils de forgeron devenu membre de l'administration de la cité avait apporté une autre information :

« Il m'est parvenu une information importante et incroyable dont je dois vous faire part : les Havres Gris sont la proie d'armées orques. D'après mes sources, les cités d'Erenthang et de Feaukarak, vassale de la première, ont traversé toute la Terre du Milieu pour attaquer Harlond avec une armée forte de quarante mille orques et d'une quarantaine de trolls du Mordor. Je me suis dit que nous pourrions peut-être reprendre la ville, mais qu'il nous faudrait pour cela, lever une gigantesque armée ou alors trouver un moyen de s'arranger avec eux... enfin, autant qu'il est possible avec des orques. »

Tous se turent puis le jeune Noob, qui prenait de plus en plus d'assurance à mesure que le temps passait posa une question qui lui trottait dans la tête :

« Excusez moi messire Tambë, mais je me demandais. Euh... Est-ce qu'ils ont des liens avec le Royaume de l'Isengard? Je veux dire, est-ce qu'ils pourraient recevoir de l'aide d'Huruk II si jamais nous intervenions? »

Tambë roula sa barbiche autour de son doigt tandis qu'il réfléchissait. Il leva un instant les yeux au plafond puis reporta son regard sur l'adolescent.

« Voilà une excellente question. Malheureusement, je n'en sais trop rien. Nous pourrions évidemment envoyer des espions en Isengard, mais le risque qu'ils se fassent prendre est grand et je suis persuadé qu'Huruk II ne mettrait pas longtemps à faire déferler ses légions sur nos terres. Voilà qui empêche donc toute tentative d'obtenir des informations de ce côté là. »

Meneldor prit alors la parole.

« Cependant, il est une chose certaine que laisser des orques s'installer près de nos possessions serait une ineptie. De plus, les chasser nous permettrait de récupérer l'appui de ses habitants. Et je pense que la sagesse des elfes ne fera pas défaut et qu'ils accepteront que nous développions un peu leur ville actuelle en échange de l'hébergement des citoyens de Grislac.
D'ailleurs, il serait tout à fait à propos d'envoyer un émissaire à Mithlond dans le même temps. Jamais nous n'avons encore eu de contact avec cette cité mythique et il va de soi que toute tentative de reconquète d'Harlond ne saurait se faire sans leur aval! »


Il se leva et se dirigea vers une immense carte de la Terre du Milieu qui était fixée au mur, juste à côté de l'étendard de son Empire. Il pointa un doigt sur Dâira n'narîka et le fit descendre jusqu'Harlond. Tout en contemplant la carte, il poursuivit :

« De plus, le net avantage que possèdent les Havres Gris par rapport à Grislac, est qu'elle est joignable par voie fluviale. Nous pourrons donc amener les habitants de Grislac, mais aussi tout le matériel nécessaire à la reconstruction par navires, ce qui déboucherait sur un gain de temps incroyable et ainsi, les grislacquais retrouveraient un chez-eux plus rapidement. »

Les discussions continuèrent sur le sujet, maintenant qu'une solution possible avait été trouvée. Ils se demandaient juste que feraient les orques et, dans le cas où ils controleraient la cité, quel sort ils réserveraient aux habitants. Dès lors, il fut reconnu par tous qu'il était impératif d'y envoyer des espions afin de voir quel sort leur serait réservé.
Pendant que ces discussions allaient bon trains, des domestiques entrèrent avec le repas. Tous commencèrent à se restaurer et l'on ouvrit quelques bouteilles de vin du terroir. Tous se mirent donc à se restaurer en parlant de tout et de rien. Dans un coin, Meneldor et Emerwen discutaient ensemble. Ils avaient bien envie de se trouver à nouveau un moment privilégié et ils imaginaient de quelle manière, ils pourraient passer ce doux moment. Mais alors qu'ils discutaient, plongés dans les yeux l'un de l'autre et ayant cette fabuleuse impression d'être seuls au monde, quelqu'un frappa à la porte.
Surpris, Taslan se leva et alla ouvrir. Il tomba nez à nez avec un jeune homme d'une trentaine d'années, propre sur lui et extrêmement bien vêtu. L'homme le salua et se présenta extrêmement poliment, mais avec un accès grave dans la voix. Taslan se retourna donc vers Meneldor :


« Seigneur Meneldor, un certain Messire Nyall aimerait discuter avec vous, il dit que c'est extrêmement important! »

Meneldor et Emerwen s'arrachèrent à leur contemplation et se demandèrent de quoi il retournait. Meneldor autorisa donc le dénommé Nyall à entrer. L'homme s'avança vers tout le monde, à la suite de Taslan puis s'inclina, croisa son bras droit sur sa poitrine en signe de respect.

« Mes hommages à vous tous ici présents. Je suis heureux de vous rencontrer, mais désolé que ce soit en de telles circonstances. »

Il se releva et son regard sonda chaque personnes présente dans la pièce avec une extrême rapidité, de manière à se faire un avis souvent fort exact sur la personne mais de manière à ne pas la mettre mal à l'aise. Son regard s'attarda cependant sur dame Emerwen. Jamais il n'avait été autant attiré par une femme. Son regard brûlant, ses lèvres délicates, ses traits fins et son épaisse chevelure le troublèrent un moment. Mais plus que ça, c'était sa prestance et son aura qui l'attiraient. Il se força à détourner le regard pour ne rien laisser transparaître. Mais aussi incroyable que cela pouvait l'être, il se mit à la désirer ardamment. Lui qui n'avait jamais aimé quelqu'un d'autre que sa propre personne, qui n'avait jamais souhaité posséder autre chose que ce qui était matériel la voulait. Heureusement pour lui, avant que cela ne transparaisse sur ses traits, la voix de Meneldor le ramena à la réalité.

« Nous en sommes, nous aussi, heureux Messire Nyall. Mais tout d'abord, prenez place et asseiez vous. Désirez vous du vin ou un peu de nourriture? »

Nyall regarda cet homme et rigola intérieurement. Bientôt, lui aussi agirait selon sa propre volonté et ne deviendrait rien de plus qu'un pantin à son service. Mais chaque chose en son temps. D'abord il réalisait son plan, ensuite il jubilerait. Il retourna donc à sa besogne en répondant d'une voix fort agréable mais dont l'accent de gravité, fort à propos pour la situation, était toujours présent.

« Je vous remercie, mais j'ai déjà diner. D'ailleurs, la raison de ma présence ici est bien trop importante pour souffrir d'autres délais. »

A ces mots, tous se turent et se montrèrent très attentif. Meneldor se raidit sur son fauteuil, tenant toujours son verre de vin à la main. Emerwen à ses côtés. La jeune femme trouvait assurément le nouveau venu fort beau et plein de confiance en lui. Mais quelque chose n'allait pas. Elle n'aurait pas su la nommer, mais une chose l'intriguait. C'était différent du sentiment qu'elle éprouvait pour Valindor. Là, bien qu'elle ne l'aurait jamais reconnu devant quelqu'un, il s'agissait de jalousie pure devant l'admiration qu'il suscitait chez Meneldor. Ici, c'était tout autre. Il semblait trop parfait. Si elle le comparait à Meneldor, il était plus posé, plus élégant, plus maniéré aussi. Comme si tout était calculé pour plaire. Mais elle chassa vite cette idée de son esprit : nul ne pouvait feindre sa vie tout le temps! Mais elle se demanda s'il n'avait pas un grand besoin de plaire à autrui afin d'être entouré, ce qui n'avait en soi, rien de répréhensible. Elle se calma un peu et se concentra sur le présent.

« Je dois d'abord me présenter. Je me nomme Nyall et je dirige l'une des branches de la guilde des marchands. Je suis moi-même un marchand extrêmement actif et je jouis d'une confortable situation. »

Il avait parlé de sa situation en regardant intensivement Emerwen et en lui souriant tandis que pour sa présentation, il avait regardé l'assemblée. Il poursuivit son discours, en regardant chaque personne à tour de rôle.

« J'ai un nombre incroyable d'hommes sous mes ordres qui ont pour emploi de visiter les principales villes arnoriennes à l'affût de commerces dont je pourrais profiter et ainsi faire des affaires. Et voici que j'arrive à ce que j'ai à vous annoncer. Comprenez bien que cela me désole et que jamais je ne ferais une telle chose pour gagner de l'argent, Seigneur Meneldor! »

Il laissa un blanc pour s'assurer que tout le monde ne le soupçonnerait pas. Enfin, que son numéro soit crédible aux yeux de tous. Il agissait vraiment de manière parfaite. Tout était calculé : tant les gestes que l'intonnation de sa voix ou ses hésitations. Il inspira puis poursuivi :

« L'un de mes hommes, stationné à Fornost m'a envoyé un oiseau messager que j'ai reçu ce matin. D'après lui, des chasseurs de la cité auraient ramener un... comment dire... descendant de Thorondor mort, comme trophée de chasse. Il est certain qu'il s'agit d'une chasse et non un acte de protection car l'animal avait été empaillé pour ne pas ... enfin, vous voyez où je veux en venir... »
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MessageSujet: Re: Ombres et Lumière   Ombres et Lumière EmptyMer 12 Aoû 2009 - 20:38

Il laissa sa voix s'éteindre, comme s'il était honteux de ce qu'il avait dit. Mais plus personne ne faisait attention à lui : tous regardaient Meneldor, inquiets de sa réaction. Ils connaissaient l'amour qu'il avait pour les aigles et savaient que ce genre de chose l'atteindrait forcément!
Meneldor avait le regard perdu dans le vague, la tête penchée en avant. Il ne réagissait pas, alors que tout le monde pensait qu'il aurait explosé. Alors que le silence de mort qui était tombé sur la pièce n'était pas troublé, Emerwen passa son bras autour de lui et le serra contre elle. Il se mit à trembler. Inquiète et se sentant impuissante, elle tenta de lui murmurer des mots d'apaisement au creux de l'oreille, mais rien ne semblait l'atteindre.
Hasdrubal, lui, s'était rapproché de Meneldor et avait posé une main bienveillante sur son genoux, le serrant un peu pour tenter de lui faire reprendre contact avec la réalité. Autour de la table, les autres personnes ne savaient que faire. Nyall, lui, jubilait intérieurement, savourant la douleur qui était celle de l'homme qu'il jugeait indigne de toucher Emerwen. Soudain, il réalisa qu'il était jaloux. Lui qui n'avait ressenti vraiment d'émotion était en train de se délecter de la souffrance d'un autre Edain.

Mais il fut arraché à ses pensés par un bruit de bris de verre. En effet, Meneldor venait de briser le verre qu'il tenait en main. Le vin se répendait au sol en se mélant au sang qui s'écoulait de deux énormes plaies qui s'étaient formées. L'une d'entre-elles possédant encore l'éclat de verre en elle. Emerwen et Hasdrubal se précipitèrent pour tenter de stopper l'hémorragie. Mais Meneldor ne les considéra même pas. Il avait toujours le regard dans le vague et murmura :


« Quelle cité avez vous dit? »

« Euh... Fornost mon seigneur, mais pansez d'abord votre main, nous pourrions ensuite... »

« DEHORS! »


Meneldor avait rugit ce mot d'une telle force que Zôr, son loup, s'était levé et posté devant Nyall, les crocs apparants et grognant. Le cri d'Emerwen quand Meneldor avait brisé son verre l'avait réveillé mais il n'avait pas réagit, ne comprenant pas trop ce qu'il se passait. Là, il savait à qui son ami s'en prenait et donc, s'en mêlait. Erenil, maître de son sang-froid regarda Nyall et prit la parole :

« Veuillez sortir s'il vous plaît. Nous vous remercions de votre prévenance, mais le seigneur Meneldor souhaiterait être seul, je pense que vous pouvez le comprendre. Quand à vous Tambë, je ne voudrais pas vous commander, mais pourriez vous aller quérir un Futch pour qu'il s'occupe de la main de notre Empereur s'il vous plait? »

Tambë s'inclina et sorti aussitôt. Nyall mit un certain temps à se lever. Il se levant et s'approchant d'Erenil lui dit, juste avant de sortir :

« Je comprends. Si jamais je pouvais faire quoi que ce soit, n'hésitez pas à me demander, ce sera avec plaisir. »

Il jeta un dernier regard en direction d'Emerwen qui était occupée à regarder Meneldor les yeux plein d'attention, et qui passa sa main dans les cheveux du jeune homme. Puis il sorti. Alors qu'il quittait l'ambassade, il ne put s'empêcher de penser à Emerwen. Il la désirait tellement. Il se résolu de la séduire et de faire en sorte qu'elle soit sienne. Il s'était ainsi fixé un troisième objectif : après le pouvoir que lui conférerait le Cercle et l'argent des marchés qui découleraient de la guerre, il voulait cette femme qu'il considérait comme LA femme, celle qui, une fois à son bras, serait un merveilleux trophée. Un sourire naquit alors sur son visage tandis qu'il franchissait les portes de l'ambassade et retournait vers son bureau situé dans le quartier marchand.

Dans le salon, Meneldor continuait de trembler malgré l'attroupement autour de lui et les paroles d'Emerwen. Même Zôr était venu à ses côtés, gémissant et touchant Meneldor de son museau pour le réconforter. Meneldor murmura alors quelques mots :


« Tout est ma faute! Si je n'avais pas passé autant de temps avec cette fichue épée! »

Tout en disant cela, il s'était mis à se balancer d'avant en arrière et soudain, se prit la tête entre les mains. Heureusement, Emerwen eut le réflèxe d'attrapper sa main gauche ensanglantée dont saillaient encore les bouts de verre. Rapidement, Futch entra dans la pièce. Après qu'on lui eu expliqué ce qui s'était passé, il ôta le verre de la plaie et la banda solidement. Pendant tout ce temps, Meneldor ne cessait de répéter que tout était de sa faute. Soudainement, il se leva violemment, jettant la table basse qu'il avait devant lui par terre, brisant tout ce qu'il y avait dessus. Tous furent effarés et attristés de voir leur ami dans cet état.
Dans l'esprit du jeune homme, il avait l'impression de reperdre une personne chère. Il craignait que son ami Meneldor soit mort. Que l'être qu'il connaissait depuis si longtemps l'avait quitté pour toujours. Il tomba alors à genoux, les larmes coulant abondamment sur son visage. Emerwen se jetta à ses côtés, prenant sa tête dans ses bras et le serrant contre elle de toute ses forces. Elle aussi commençait à pleurer et ne cessait de lui répéter que Meneldor allait surement bien, que ça ne pouvait être lui. Elle avait compris ce que son aimé ressentait et tentait de l'appaiser. Meneldor ramena ses jambes sous lui et se blottit encore plus dans ses bras. Il continuait de répéter que tout était de sa faute, qu'il n'avait pas été là pour eux alors qu'eux avaient été là pour lui. Caesar s'approcha alors de lui. Il s'accroupit pour être à sa hauteur et lui lança :


« C'est bon, tu t'es calmé? »

Personne n'en croyait ses oreilles! Meneldor était dans un état incroyable et Caesar venait en rajouter. Avant que quiconque ait pu répondre, Meneldor cessa de trembler et le regarda. Il n'y avait aucune haine dans le regard de son ami.

« J'aimerais savoir pourquoi tu t'accuses toujours de tous les mots alors que tu dirais à une personne dans ta situation qu'elle n'est pas coupable. Ouvre un peu les yeux : les aigles chassent sur les terres des Hommes. Les Hommes sont ingras et oublient les bienfaits dont on les gratifie. Il est donc normal qu'ils les tuent. Meneldor lui-même t'a demandé de les aider. Mais que je sache, il s'agit d'un aigle tué lors d'une chasse. Tu n'y peux donc rien... même si tu n'aurais rien à te reprocher dans l'autre cas. Quoiqu'il en soit, arrête de te flageler et regarde plutôt le visage des gens qui t'entourent. Tu crois sincèrement qu'ils tenteraient de te consoler si tu étais fautif? Je pense qu'ils auraient été plus sévères non? »

Meneldor regarda chaque personne présente dans la salle et plus longuement Emerwen. Les larmes coulaient sur son visage. Il lui prit alors la main et murmura :

« Pardonne moi. Je... je ne voulais pas te faire souffrir. »

Alors qu'elle répondait que ce n'était rien et lui souriait tendrement, il s'excusa à tout le monde puis quitta la pièce. Emerwen failli le suivre, mais Caesar l'arrêta. Une fois Meneldor parti et la porte fermée, il lui dit :

« Laisse le un peu seul, maintenant il va s'en vouloir de nous avoir fait souffrir et il n'osera regarder personne. »

Elle obtempéra, se sentant un peu inutile. Alors que Taslan s'apprétait à remettre la table, Caesar l'arrêta.

« Laisse ça comme c'est. Meneldor rangera lui-même. Au moins, ça lui occupera l'esprit pendant quelques heures. Maintenant, je pense que nous devrions réagir face à cette situation. S'il est vrai que la chasse aux aigles a court en Arnor, Meneldor aura à coeur de s'y opposer. Je ne pense pas que la diplomatie permette d'y répondre. Au pire, ils nous inventerons une quelconque bonne action en faveur de villages touchés par les rapines des aigles. »

« Caesar a malheureusement raison. Seule la voie armée pourrait permettre de couper court à ces pratiques. Seulement, je pense que Meneldor doit prendre la décision. Après ce qu'il s'est passé à Enerond, c'est à lui de le faire. De notre côté, nous devons le soutenir. Tant en temps que sujets qu'en temps qu'amis. Nous allons donc devoir préparer le terrain pour quand Meneldor sera prêt. »


C'était Erenil qui avait parlé. Tous acquicèrent. Caesar, lui, regardait Emerwen qui avait perdu de sa superbe. Voir celui qu'elle aimait dans cet état l'avait abattue. Elle devait se sentir inutile face à la situation. Il eut pitié d'elle. Alors qu'à son arrivée à Minas Ancalimë, il avait douté d'elle et l'avait surveillée, de peur qu'elle ne joue avec Meneldor, à présent, il savait qu'elle était celle dont il avait besoin. Pendant qu'il la regardait, Erenil poursuivait son discours :

« De mon côté, je vais demander à Aroun et à Gurdan de venir. J'enverrais une escorte les chercher tous deux. Il faut qu'ils arrivent dans les plus brefs délais. Tambë et Caesar, vous allez vous occuper de la récolte des informations. Hasdrubal, toi, tu t'occuperas de réunir les informations déjà en notre possessions et d'établir une possible stratégie ainsi qu'un calcul des troupes nécessaires. En n'oubliant pas qu'il faudra surement envoyer des soldats à Harlond. Taslan, Emerwen et Noob, vous m'épaulerez pour ce qui est des autres préparatifs : fonds, discours, lettres aux alliés potentiels... »

Avant qu'il ne puisse continuer, Caesar s'arracha à la contemplation d'Emerwen et le coupa violemment :

« NON! »

Tous se retournèrent dans sa direction. Il les regarda tous comme s'il les mettait au défi de parler. Son regard n'était plus celui éteint qu'il avait habituellement. Et il avait quitté l'attitude nonchalente qui était sienne pour une plus confiante.

« Emerwen ne vous épaulera pas Erenil. Je suis navré, je sais qu'elle est une diplomate hors pair et que vous ne pouvez vous en passer, mais il est évident qu'elle est la seule qui comprenne autant Meneldor. Elle doit donc s'occuper de lui. C'est le plus important. Quand à moi, je ferais assurément ce que je dois avec Tambë, mais je parlerais aussi stratégie avec Hasdrubal. »

Hasdrubal acquieçat :

« J'allais justement te le demander. Puis, regardant Erenil, il ajouta, ne vous en faites pas, Caesar descent d'une grande lignée de stratèges et il me sera fort utile. »

Erenil fit oui de la tête. Emerwen parla alors, d'une voix affaiblie qu'on ne lui connaissait pas :

« Tu dis que je suis la seule à le comprendre? Mais il s'est calmé quand toi tu lui as parlé, quand tu l'as sermoné. Moi j'ai juste été bonne à l'empêcher de se couper et à lui murmurer que c'était pas sa faute. »

Des larmes perlaient le long de ses joues et ses épaules commençaient à tressauter.

« Ecoute, le connaissant comme je le connais, il aurait envoyé chier quiconque lui aurait parlé et aurait tenté de le consoler. Il aurait été convaincu d'être indigne d'être regardé. Alors que là, il m'a regardé droit dans les yeux et il s'est blotti contre toi de lui-même. Depuis qu'il te connait, il a acquis une incroyable confiance en lui, et elle n'a rien à voir avec Naithlaeg! C'est toi qui lui a donné confiance en lui! »

A mesure qu'il parlait, Emerwen redressait le visage et fini par le regarder droit dans les yeux. Caesar continuait de lui dire ce qu'il pensait.

« Quand je suis arrivé, je l'ai trouvé incroyablement souriant. Il n'était pas comme ça quand on s'est quittés. Demande à Hasdrubal, tu verras que j'ai raison. Mais la fête à Enerond, et surtout la manière dont vous vous êtes retrouvés après ces mois dans les Montagnes Bleues prouvent qu'il tient énormément à toi et qu'il a toute confiance en toi. Je te parie même qu'il ne combattra pas lui même si nous entrons en guerre. Non pas par peur de la mort, mais par peur d'être séparé de toi. C'est aussi pour cela qu'il hait la guerre. Il ne veut pas séparer les couples. Réveille toi bon sang! Tu vas pas devenir comme lui? »

Il lui sourait maintenant. Elle fit un signe affirmatif de la tête et sourit elle aussi. Séchant ses larmes, elle le remercia pour ses paroles et sa franchise. Il clôtura le châpitre sèchement, lui faisant quand même un clin d'oeil en coin pour la rassurer. Noob, lui, se rapprocha d'Emerwen et lui toucha le bras pour lui faire signe qu'il la soutenait. Alors qu'un petit silence s'installait, Hasdrubal prit la parole en se dirigeant vers la sortie :

« Et bien je pense que nous devrions nous mettre au travail! »

Tous le suivirent mais Caesar arrêta à nouveau Emerwen et Noob. Son regard était différent encore une fois. Inquiétant. Il s'assura que personne ne pouvait entendre et leur dit alors :

« Méfiez vous de ce Nyall. »

Les deux autres se regardèrent, surpris. Caesar s'expliqua donc :

« Il t'a regardé plus souvent que nous autres, Emerwen. Je me fais peut-être des idées, mais méfie toi de lui. Tu es une très belle femme, il serait normal qu'il s'intéresse à toi. Cependant, je ne crois pas à son numéro de sujet avenant. Je sais pas, un mauvais présentiment. »

« Tu as raison. J'ai ressenti moi aussi quelque chose, mais j'ai mis ça sur le compte d'une envie d'être le centre d'intérêt. »

« Hmm c'est possible. Néanmoins, sois prudente d'accord? »


Elle acquiçat. Noob parla à son tour :

« Je n'ai pour ma part rien vu de particulier, mais si vous pensez qu'il y a un soucis, je ferais de mon mieux pour ne pas vous laisser seule avec lui, Emerwen. Je vous accompagnerais à chaque fois que vous allez voir Meneldor... Enfin, si vous le souhaitez » ajouta-t-il précipitemment.

Caesar et Emerwen sourire.


« Merci Noob, je voulais justement te le demander. De plus, Emerwen, maintenant qu'il s'est habitué à toi, prends Zôr avec toi. Il aidera aussi Meneldor et sentira ce Nyall venir. Noob, tu devras te familiariser avec lui. Il pourrait être utile si Nyall venait à être trop violent ou malheureuement plus malin que nous.
Bon, c'est pas tout ça, mais je dois aller aider Tambë. Manquerait plus que je doive le chercher dans toutes les auberges à mercenaires de la ville. »


Il quitta alors précipitamment la pièce. Emerwen, Noob et Zôr restèrent seuls. Emerwen remercia alors le natif de Nan-i-Naugrim de l'épauler. Jugeant qu'il valait mieux s'en tenir aux propos de Caesar sur le fait de laisser Meneldor un peu seul, ils sortirent de la pièce et se dirigèrent en cuisine, pour prévenir de ne pas aller chercher les plateaux et de ne rien bouger. Ensuite, ils tentèrent d'avaler quelque nourriture, une fois que les domestiques cessèrent d'être effrayés par la présence de Zôr

Le soir même, Gurdan et Aroun arrivèrent à Minas Ancalimë. Une fois la situation exposée, ils comprirent que seule la guerre était une possibilité, mais furent d'accord pour que Meneldor prenne la décision de lui-même. Ils veillèrent tard dans la nuit pour que tout soit prêt, Gurdan semblant plus affligé que les autres :


« Dire que les plaies du passé commençaient à être pansées... Il a fallu que le destin en reouvre de nouvelles à notre Seigneur... »
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MessageSujet: Re: Ombres et Lumière   Ombres et Lumière EmptyMer 12 Aoû 2009 - 20:38

***

Meneldor se réveilla. Il regarda autour de lui, mais ne reconnaissait pas l'endroit où il se trouvait. Tout autour de lui n'était que désolation et le spectacle qui s'offrait à lui lui fit froid dans le dos : le ciel était noir et zébré d'éclairs. Tout autour de lui, l'herbe était brunie comme si les rayons du soleil l'avaient carbonisée. Plus loin, des arbres à moitié calcinés tenaient miraculeusement debout et par endroit, des cadavres d'animaux étaient la proie de charognards.
Mais la sensation la plus insupportable qu'il devait endurer était le vacarme assourdissant qui résonnait et faisait bourdonner ses oreilles. Encore plus effroyable que le tonnerre dans le ciel ou le vent qui balayait la plaine, un son chaotique régnait. Mu par une force mystérieuse, il se dirigea vers la source de ce bruit. Gravissant une butte escarpée, il découvrit, une fois à son sommet, la mer déchainée comme jamais. Elle était effroyable et ses vagues immenses. Au loin, il distinguait faiblement une île surmontée d'une tour qui subissait inlassablement les assauts des vagues. Il était fasciné par ce spectacle de désolation et de puissance pure. Il se demandait combien de temps la tour tiendrait. Il se mettait à penser aux personnes qui devaient l'habiter, aux familles qui y vivaient et qui devaient être terrifiées. Soudain, il vit un piquet non loin de lui, auquel était attaché une barque. Il savait qu'il ne pourrait rien faire, mais il voulait tenter quelquechose, ne pas rester les bras croisés. Mais à peine s'était-il mit à courir qu'un bruit encore plus assourdissant se fit entendre. Il se jeta au sol et se plaqua les mains sur les oreilles. Relavant la tête difficilement, il vit un immense éclair frapper la mer et l'eau commença à s'y engouffrer. Cette vision d'effroi le glaça entièrement, comme si son sang avait été transformé en glace instantanément. Il regardait ébahi le spectacle qui se déroulait devant ses yeux. Puis, ce fut au tour de l'île de sombrer.

Meneldor assistait maintenant impuissant au nauvrage de l'île. C'est alors qu'il entendit un claquement d'aile. Se retournant, il vit un aigle des Monts Brumeux qu'il ne connaissait pas. L'aigle était immense. Il devait approcher les trente toises d'envergure et ses yeux ne semblaient pas craindre le vent ou les vagues qui envoyaient constamment des trombes d'eau sur eux. L'oiseau fini par parler, sans lui montrer le moindre signe d'intérêt.


« Ainsi sombre la magnifique Numénor. Voilà ce qui arrive quand le coeur des Hommes dévie de ce qu'il ne devrait jamais oublier. »

Meneldor fixait l'aigle avec des yeux ronds. Numénor? Mais pourquoi parlait-il de ça? Et qui était-il? Jamais il n'avait vu une créature de cette taille. Et cet environnement? Désormais, il revenait à ses intérogations, maintenant que la surprise était un peu passée. Mais il fut coupé dans ses réflexions par l'aigle, qui parla une nouvelle fois sans le considérer.

« Mais tous ne sont pas aussi aveugles. Il existe encore des hommes dignes d'intérêt. »

Et en effet, tous ne semblaient pas être morts car Meneldor aperçu faiblement une petite dizaine de navires qui étaient ballotés par les flots mais se dirigeaient vers la terre ferme avec une volonté incroyable, se moquant des vagues démeusurées comme si elles n'étaient que de petites ondes créées par un enfant jouant dans une flaque. Et enfin, l'aigle le regarda, comme s'il s'apercevait enfin de sa présence.

« Elendil et ses fils. Les fondateurs des Royaumes en Exil, ces mêmes royaumes qui permirent à la race des Edains de prospérer jusqu'à ce que la soif de pouvoir et la corruption ne viennent lézarder le ciment qui unissait son peuple. »

Meneldor l'écoutait respectueusement. Il ne savait pas si l'aigle s'adressait vraiment à lui ou parlait sans le regarder. Mais il l'écoutait tout de même, comme s'il sentait que le discours de l'aigle l'aiderait à y voir plus clair. La voix de l'oiseau, semblable au vent balayant les immenses plaines de l'Eriador l'envoutait.

« La moindre ombre peut être utilisée par les serviteurs de Morgoth et une seule hésitation, fatale. »

Son regard devint alors plus perçant. Il s'avança, moins gracieux au sol que dans les airs. Portant sa tête à hauteur de celle de Meneldor, il planta ses yeux dans les siens. Meneldor eut l'impression d'être sondé, comme si rien de ce qu'il pensait n'échappait au majestueux oiseau. C'était impressionnant, l'aigle aurait pu le tuer instantanément et pourtant, il se sentait en sécurité, comme si un sentiment de chaleur réchauffait son sang et le préservait des éléments déchainés. Il perçu alors une odeur qu'il connaissait bien mais dont il ne se rappelait plus l'origine. Soudain, l'oiseau déploya ses ailes et battit un instant. Quand le vent produit effleura Meneldor, ce fut comme un miracle : une intense lumière brilla alors et les éléments se calmèrent : le ciel redevint bleu, la mer s'apaisa instantanément et la nature se mit à remettre son manteau vert à se parrer d'une multitude de fleurs.
Meneldor comprit alors où l'aigle voulait en venir et lui dit :


« Si je comprends bien, seule l'unité reposant sur la confiance et renforcée par l'amour et l'amitié permettra à la race des Hommes de vivre en paix? »

L'aigle aquiéçat alors. Puis, il glapit puissament et s'envola. Sa voix résonnant dans l'air.

« Que ton coeur soit fort, jeune Meneldor. Agit comme te le dicte ton coeur et ne le ferme pas aux gens qui t'aime. Il sera alors ta plus grande force et te permettra de bâtir ce qu'abrite ton coeur... »

Alors que les derniers mots se perdaient dans le ciel et que l'aigle disparaissait de sa vue, tout se brouilla et l'empereur de la Dâira n'narîka se réveilla dans son lit. Une odeur emplissait ses narines, toujours la même. Et il en reconnu aussitôt l'origine : c'était le parfum d'Emerwen. La jeune femme était à ses côtés, tenant sa tête contre son ventre. Il ouvrit alors les yeux et vit une pièce baignée de lumière et une Emerwen qui le regardait, le regard débordant d'attention. La jeune femme lui sourit franchement et Meneldor, sans savoir pourquoi, ne put s'empêcher de la regarder et de lui sourire en retour. Il ne se sentait pas sale comme il l'aurait fait auparavant. Bizarrement, il n'était plus le même depuis qu'Emerwen était revenue dans sa vie. Il était mieux qu'avant, bien plus heureux. Il l'embrassa alors doucement et elle le lui rendit passionnément son baiser.
Aux pieds du lit, Zôr réalisa que son maître était réveillé et il sauta sur le lit pour lécher le visage de son ami, provoquant ainsi des éclats de rire qui réchauffèrent le coeur du jeune homme. Alors que Meneldor décidait de se laver, Emerwen fit entrer Noob qui patientait dans le couloir, de peur de les déranger. Elle n'expliqua pas à Meneldor la raison de sa présence, et les deux hommes se saluèrent.


« Bonjour Sei...euh... Meneldor. J'espère que tu vas bien? »

« Ca va merci. Grâce à vous! »


Il sourit et lui donna une tape amicale sur l'épaule. En quittant la pièce pour aller dans celle adjacente, il embrassa doucement Emerwen, en lui murmurant à l'oreille qu'il la remerciait d'être toujours là. La jeune femme sourit timidement puis le laisser aller se laver et s'apprêter. Finalement, il fût rapidement prêt et il se dirigea, avec Emerwen, Noob et Zôr, vers la pièce de réunion où se trouvaient les autres membres du haut conseil de l'Empire.

Quand Meneldor entra, le regard résolu et sa confiance retrouvée, tous furent heureux de le voir ainsi et ne manquèrent pas de lui dire. Meneldor commença alors par s'excuser pour son comportement de la veille et tout fut oublié. Ainsi, ils se remirent au travail, expliquant aux nouveaux arrivants ce qu'ils avaient réalisé jusque là. Les espionnages, les stratégies possibles de batailles,...
Meneldor demanda alors ce qu'il en était de la situation à Harlond, mais personne ne savait rien. Dès lors, il se demanda, en jaugeant aussi les réserves actuelles des stocks de ressource, s'il ne serait pas judicieux d'envoyer un émissaire à Mithlond, demeure du grand Talioran, le guide des peuples libres. Ce serait judicieux d'avoir son avis sur la situation actuelle de l'Arnor ainsi que de pouvoir acheter quelques tonnes de bois nécessaires à la réalisation des futurs plans de Meneldor. Tout le monde fut alors surpris et Caesar émit l'intérogation de l'assemblée :


« Dis, Menel, tu es bien conscient que nous sommes en conseil de guerre et que la meilleure solution est... »

« de soumettre Fornost, ses alliés et ses vassaux? Oui en effet! »
le coupa-t-il. Meneldor semblait étonnament confiant et sûr de lui. Emerwen lui tenait la main et cela lui donnait une force plus grande que tout ce que pourrait faire Naithlaeg. Il souriait et poursuivit :

« Ce qu'il se passe en ce moment à Fornost n'est surement pas un cas isolé. Il serait illusoir de croire ce genre de choses. Ce genre de vanité est la même que celle qui poussa Az-Pharazon a vouloir obtenir l'immortalité de Valindor. Notre peuple décline beaucoup trop. Les seigneurs rêvent bien trop de grandeur et se complaisent dans leur confort relatif. Comme je disais à Emerwen il y a quelques temps, seul une invasion massive de l'Arnor verrait un pseudo lien de confiance se créer. Il est temps de former ce lien. Et une fois le contrôle des principales puissances de l'Arnor prit, nous gagnerons la confiance du peuple à notre façon. De la même manière que nous l'avons fait avec Enerond et Nan-i-Naugrim.

Mais tant que nous en discutions, j'aimerais avoir votre avis sur la chose Gurdan. Qu'en pensez-vous, vous que nous avons finalement soumis par la force dans un premier temps? »


Tout le monde fut impressionné de voir Meneldor cessait de rêver un peu trop d'un monde harmonieux où la confiance immédiate réunirait les peuples et serait plus solide que l'acier. Mais selon ses dires, cela faisait un moment qu'il cogitait là-dessus. Alors, Gurdan répondit.

« Et bien, j'avoue qu'au début, nous étions tous touchés par la mort de tant des notres et votre réaction à la fin de la bataille nous a laissés perplexe. Mais rapidement, vous avez amélioré non seulement la ville, mais surtout les conditions de vie des habitants. De plus, la liberation immédiate des prisonnies faits pendant la bataille, l'enterrement de nos morts dans un cimetière et non dans une fosse, les récits de nos guerriers qui racontaient combien de fois vous leur avez proposé de se rendre, tout ceci a fait que nous avons commencé à croire en vous. Et les mois qui ont suivi n'ont cessé de nous prouver que nous pouvions vous faire confiance. Vous avez tenu votre parole de ne pas envoyer nos hommes à la guerre, vous nous avez défendus et l'apothéose a été la sublime fête réalisée à Enerond ainsi que tous les présents dont vous nous avez gratifiés!

Sincèrement, je pense qu'il y a de fortes chances que cela continue de se passer ainsi, si vous parvenez à montrer le même visage aux habitants de l'Arnor qu'à nous. Car il ne faut pas oublier que les habitants ont probablement apprécié l'aigle chez eux et s'en sont amusés. Je me demande donc comment vous allez réagir face à cela. »

« En effet, je n'y avais pas pensé. Mais tout d'abord, laissez moi vous remercier de vos propos. Ensuite, pour les habitants de Fornost, nous verrons bien leur comportement face à l'aigle. Vous avez envoyé des espions enquêter non? Leur rapport sera des plus précieux. Mais au cas où cela ne serait pas suffisant, nous enquêterons une fois sur place et une loi sera établie pour prévenir ce genre d'actes. »


La réponse, bien qu'incomplète sembla suffir. Par la suite, ils revinrent au cas d'Harlond et il fut décidé d'envoyer un émissaire à Mithlond. Caesar, espérait que Noob ne serait pas envoyé, vu qu'il le voulait le plus souvent possible avec Emerwen. Mais heureusement, Meneldor demanda à Taslan d'y aller et celui-ci accepta. L'empereur aurait souhaité s'y rendre lui-même, mais les espions ne tarderaient pas à rentrer et il devait absolument être à son poste, prêt à prendre les décisions importantes.

Aussi, Taslan parti le lendemain pour la mythique Mithlond, terre du Noldo Talioran afin d'obtenir du bois, mais aussi son avis sur le monde des Hommes actuel.
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MessageSujet: Re: Ombres et Lumière   Ombres et Lumière EmptyMer 12 Aoû 2009 - 20:39

Le soleil se levait doucement. Ses rayons venant réveiller la paisible cité de Minas Ancalimë. Un des jets de lumière entra impromptement dans l'une des chambres du bâtiment principal de la ville. Profitant de la grande vitre dont il était doté et de l'oubli de ses occupants de fermer les tentures, il réchauffa doucement la chambre. Ses occupants, un jeune couple, frémirent sous la lumière inconvenue et nouvelle. Alors que la jeune femme se cachait rapidement sous ses couvertures, le jeune homme se leva et alla fermer les épaisses tentures. Mais il eut le temps d'apercevoir la ville baignée de ce halo de lumière et cette vision l'attira. Revêtant un épais manteau et chaussant d'épaisses bottes, il en profita pour sortir sur le balcon, refermant doucement la fenêtre afin de ne pas laisser la pièce se refroidir.
Meneldor admirait la cité de Minas Ancalimë. La cité qu'il avait bâtie de ses mains une dizaine d'années auparavant. La cité qui portait presque le nom de celle qu'il avait aimée depuis la première fois qu'il avait discuté avec elle et qui, à présent, dormait paisiblement dans la pièce qu'il venait de quitter. Le jeune homme sourit en pensant à Emerwen. Aussi intrépide, intelligente et parfois froide que ne l'était l'illustre numénoréenne dont elle possédait le nom, Tar-Ancalime, la jeune femme ne cessait de le rendre heureux. Son regard se perdit alors dans le lointain, englobant toute la cité et détaillant le moindre de ses détails. Il regarda longtemps l'éclat resplendissant que prenaient ses murs blancs en ce temps si particulier. Bâtis sur les principes architecturaux de l'Andor de jadis, elle offrait une vision du passée que l'on aurait plus su espérer retrouver en ces temps troublés.
Le souverain de ce nouvel empire regardait les gens qui s'activaient de bon matin : marchants, forgerons, égoutiers, soldats... et même aventuriers qui se préparaient à partir en quête de gloire et d'honneur. Un sentiment qu'il avait du mal à comprendre. Jamais il ne lui serait venu à l'idée de se battre pour une quelconque gloire ou puissance nouvelle. S'appuyant sur la rembarde de fer forgé savamment ouvragée, il ressenti une douleur fulgurante à la main droite. Regardant sa main, il vit son bandage, souvenir de sa dernière colère, se parer de quelques tâches d'un rouge vif.


*Manquait plus que ça... je suis bon pour aller voir rapidement Futch...* pensa-t-il.

Meneldor rentra alors doucement dans la chambre et passa dans la salle de bain. Une fois sa toilette faite, il allait se vêtir lorsque son regard tomba sur son armure forgée par Tendel Tano Enedwaith. Elle avait été transportée, sur son support de fer, dans la chambre d'Emerwen où Meneldor couchait désormais. Son regard se fixa sur le symbole sur le plastron de l'arme. Le même symbole que celui qui était devenu le symbole de la Dâira n'Narika. Il était aussi représenté sur l'aspi creux qui se trouvait au pied de l'armure. Une envie de s'entraîner apparut subitement. Il sourit et revêtu alors son armure entière et par-dessus, une tunique entièrement blanche qu'il avait fait faire pour ses longs voyages. La tunique se composait d'un pantalon, mais aussi d'un haut sous forme de tablard qui descendait jusqu'à mi-cuisse. Savamment étudier pour ne pas entraver ses mouvements, la tenue était digne de son rang. Chose qu'Emerwen avait su apprécier alors que Meneldor, revêtant plus souvent des vêtements conventionnels que ceux d'un empereur, avait retrouvé à dire. Le vêtement venait se compléter d'une cape de voyage épaisse, immaculée elle aussi et sur laquelle on pouvait voir le symbole de l'Empire brodé en fils d'or.
Il prit alors Naethlaig et la dégaina lentement. La lame de l'épée semblait aussi belle qu'au premier jour et ses joyaux scintillaient quand le mince faisceau de lumière qui filtrait par la fenêtre les frappa. Il rengaina sa lame et la fixa à sa taille. Prenant son bouclier, il se dirigea vers la porte, non sans avoir embrassé Emerwen sur le front et avoir remonté ses couvertures. Laissant sa compagne aux soins de Zôr qui dormait à côté du lit, il quitta la pièce.

Ses pas finirent par l'amener auprès des maisons de guérison où il espérait rencontrer Futch, malgré l'heure précoce. A sa grande surprise, le guérisseur était sorti et Meneldor dut se diriger vers les quartiers militaires de la ville, bouclier dans une main, casque dans l'autre. Sa tenue impressionna plusieurs passants avec qui il discuta un moment avant de reprendre sa route vers les casernes militaires. A mesure qu'il y arrivait, le bruit d'hommes en armes en mouvement était de plus en plus fort. Passant devant deux gardes d'Annùminas qui le saluèrent, il pénétra dans le domaine militaire de la cité. Au fil de ses pas, il fini par entendre le fracas causé par des armes qui s'entrechoquent. Se sentant attiré dans cette direction, il déboucha sur une cours, au détour d'une immense caserne, dans laquelle se trouvaient une compagnie de soldats en cercle. Traversant le cercle, il vit l'origine du bruit : les soldats s'affrontaient successivement en duel. Dans un coin, ses amis anciens mercenaires regardaient le spectacle. Quand le duel entre les deux fantassins se termina, Meneldor applaudit et s'avança. Regardant le plus âgé de ses amis, il lança :


« Encore tes fameux exercices? Je ne me souviens plus combien de fois j'ai été obligé de combattre dans ce genre de cercle pour satisfaire ta soif d'entrainements! »

« Pas assez de fois vu que visiblement tu as toujours autant besoin d'entraînement... »


Rétorqua l'homme, un sourire dévoilant ses dents blanches et parfaites, sur le visage. Hasdrubal et Meneldor s'étreignirent. Puis, Meneldor salua Arkach, Barka, Futch et ses soldats. Alors, avec ses amis, il continua de suivre l'entrainement de ses guerriers. Tandis qu'un combat se terminait, un fantassin s'avançait au centre du cercle. Hasdrubal le jaugea et désigna non pas un, mais trois adversaires. Intrigué, Meneldor vit deux fantassins et un garde d'Annùminas se poster face au nouveau venu. Il regarda l'homme esseulé. Cet homme était grand et plutôt bien bâti. Ses traits carrés et son visage sévère était adouci par une barbe en collier élégamment taillée et par des cheveux longs retenus en arrière par une espèce de collet. Il ne portait pas de casque et un insigne de capitaine était visible sur son bras gauche. Tandis que sur le droit, l'étendard de l'Empire et l'épée de vent symbole de son appartenance à l'un des deux contingeants de corps à corps de l'armée de l'Empire.
Alors que Meneldor le regardait et voyait à sa démarche, l'expérience du bretteur aguerri, Hasdrubal passa dans son dos et lui souffla qu'il s'agissait de Ruarck, le fantassin qui avait insulté en un temps record trois seigneurs de cités alors qu'ils jouaient avec les pieds d'une personne dont il avait la charge. Meneldor avait eu vent de cet évènement et avait décidé de ne rien reprocher à ce soldat qui avait, selon lui, plutôt bien agit.
Hasdrubal ordonna ensuite le début du combat et tous admirèrent les capacités martiales de Ruarck. Alors que les deux fantassins se dirigeaient vers lui et que le lancier les soutenait de derrière, Ruarck dévia la lance d'un coup de bouclier et l'appuya contre le corps d'un des deux fantassins qui le chargeait en levant son arme. Le souffle coupé, celui-ci ne put abaisser sa lame et Ruarck en profita pour esquiver de ce côté là, le coup de l'autre soldat. Relevant brusquement son bouclier, il désarma le fantassin qu'il avait déséquilibré.
Il jetta son bouclier à terre et récupéra la lame de son adversaire. A présent armée de deux épées, et tandis que le fantassin jeté au sol se relevait, Ruarck fit montre de sa dextérité en faisant tournoyer ses deux lames à une vitesse incroyable. Meneldor admirait la sagacité du guerrier et le vit s'élancer rapidement sur les deux fantassins, se glissait sous la lance du garde juste en retrait et assomer le dit garde du plat de sa lame. Ensuite, se retournant et esquivant à nouveau les deux hommes, il leur pointa ses deux lames sous la gorge, en signe de victoire.
Tout le monde applaudit alors ce formidable guerrier et il aida à relever le garde qui commençait à se réveiller. Même les perdant le félicitèrent et... se félicitèrent d'être dans sa compagnie. Meneldor ôta alors sa cape et la tendit à Futch puis s'avança dans le cercle.


« Voilà bien longtemps que je n'ai plus vu une telle dextérité. Maître Ruarck, accepteriez vous un duel avec moi, sachant que celui-ci serait quelque peu faussé vu que j'ai pu analyser vos mouvements. »

« Un duel avec vous seigneur? Je ne voudrais pas vous blesser! Même si je pense que le maître est quelque peu exagéré! »


Le fantassin regarda alors Hasdrubal et l'interrogea du regard. Le général lui indiqua qu'il n'y avait pas de soucis et qu'il avait quartier libre. Alors, Ruarck accepta le duel. Mais il mit Meneldor en garde.

« Seigneur, même si vous avez pu analyser mes mouvements, ne pensez pas que j'ai montré toute l'étendue de mon art. »

« De ton art? Ne sois donc pas présomptueux : même si tu te bats incroyablement bien, ce que j'ai vu ne mérite pas le qualificatif d'art. Loin de là! »

Les soldats qui regardaient la scène furent étonné. Meneldor avait toujours parût quelqu'un de modeste et de respectueux. Et là, il venait de montrer le contraire. Alors que des murmures d'incompréhension s'élevaient, Barka rigola d'un rire gras qui lui était coutumier et lança au soldat.

« Ruarck, je serais toi, je serais prudent. Tu as entendu les récits sur la guerre d'Enerond et les aptitudes de Meneldor. Mais laisse moi te prévenir : Meneldor est encore plus terrible lorsqu'il se bat pour le plaisir et qu'il sait que la mort n'est pas au bout de son épée. D'ailleurs, prends donc tes deux épées et ton bouclier, ce ne sera pas de trop! Hahaha »

Perplexe mais pas suicidaire, le guerrier prit les deux lames et en attacha une en travers de sa taille, horizontalement, dans son dos. Ses mains tenant bouclier et épée. Meneldor vint se poster en face de lui. Il n'avait pas son casque et tenait juste son aspi, Naethlaig étant toujours au foureau. Le début du combat fut lancé.
Les deux hommes se toisaient. Un silence de plusieurs minutes s'installa tandis que Ruarck était en position, prêt à bondir sur son adversaire qui, étrangement, était dans la position habituelle d'un homme debout, muscles relachés. Finalement, aussi soudainement que possible, Ruarck bondit sur Meneldor, le frappa largement de bouclier et abattant sa lame sur lui. Meneldor eut un mouvement de recul et esquiva aisément le bouclier, tournant sur un pied. Il reposa le second sur la lame qui s'abattait sur le sol et finit son mouvement de rotation, emmené par le geste, en frappa de l'autre pied qui lui avait précédemment servit d'appui, sur le visage de Ruarck.
Le soldat fit un vol plané de deux mètres en arrière, s'affaissant lourdement sur le sol sous les regards ahuris des soldats et les sourires des anciens mercenaires. Il essaya de se relever, mais avant qu'il ait pu esquisser le moindre geste, Naethlaig, lame de l'Arnor, était pointée sur sa gorge. Effaré, il regarda alors son seigneur qui affichait un large sourire.


« Alors, qui est l'artiste? »

« Nul doute que c'est vous mon seigneur! »

Meneldor rengaina son épée et tandis sa main à son malheureux adversaire, l'aidant à se relever. Ruarck avait le visage de quelqu'un qui ne comprenait vraiment pas ce qui venait de lui arriver malgré les efforts intellectuels déployés pour y parvenir. Meneldor le regardait et fini par lui dire :

« Tu es un guerrier très doué. Au vu de ton attaque, j'aurais perdu immédiatement si j'avais dégainé mon épée. Elle est trop lourde pour être suffisament rapidement dégainée face à quelqu'un de ta vitesse et utilisant cette manière d'attaquer. C'est ce que tu avais prévu. Tu n'as juste pas pensé que je pourrais me passer de mes mains pour me battre et que mon bouclier ne servait qu'à accentuer mon élan. Et qui aurait pu le prévoir? Surtout que je t'ai observé avant...
La compagnie que tu diriges a beaucoup de chances de t'avoir! »


Ruarck remercia Meneldor pour ses paroles, reconnaissant au fond de lui-même qu'il avait quand même fort bien analysé son adversaire même si le jugement de Meneldor était plus efficace. Ce dernier lui ayant évidemment qu'il avait pu l'observer avant et que cela changeait la donne.
Alors que le temps passait et que les combats continuaient, Meneldor en vint à aborder avec Futch la raison de sa présence. Quelque peu fustigé par le guérisseur pour avoir trop trainé, ils se dirigèrent à deux vers les maisons de guérison, tandis que les soldats applaudissaient leur souverain qui avait gagné de précieux points dans leur estime. Un grand bretteur étant toujours fortement apprécié par ses soldats. D'autant plus quand Hasdrubal avoua à Ruarck qu'il avait eu de la chance que Meneldor ne débute pas le combat l'épée au clair, il n'aurait été que plus court...

Finalement, la blessure de Meneldor ne s'était pas réouverte outre-mesure et le jeune homme s'en tira avec quelques conseils de Futch. Lorsqu'il quitta son ami, il trouva Hasdrubal qui l'attendait à la sortie des maisons de guérison. Le général avait reçu un message de Caesar et, sachant que Meneldor n'avait une fois de plus pas prévenu où il était, était venu le chercher pour lui annoncer. Ils se dépéchèrent pour arriver à l'hôtel de ville et y pénétrèrent prestemment. Ils furent conduits par un domestique dans la salle où Caesar et Tambë les attendaient. Une réunion importante semblait sur le point de débuter.
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MessageSujet: Re: Ombres et Lumière   Ombres et Lumière EmptyMer 12 Aoû 2009 - 20:39

***

A n'en pas douter, Nyall venait d'apercevoir Meneldor. Le Seigneur qui l'avait jeté hors de chez lui un mois plus tôt arpentait la rue dans une magnifique tenue imaculée sur laquelle était brodé le symbole de la bannière dont il avait doté son Empire. Nyall se souvenait à quel point il avait perdu de sa superbe lorsque lui-même lui avait annoncé la terrible nouvelle. Il savourait le souvenir du moment où le verre s'était fissuré et où les tranchants fragments nouvellement formés avaient pénétré sa main et où le sang de l'homme qui vivait avec la plus délicate créature qui soit, s'était mis à se répandre sur le tapis glissé sous la table du salon. Il se délectait de ce souvenir dans lequel il se sentait incroyablement supérieur à Meneldor, une espèce de victoire. Un sourire mesquin apparu alors sur son visage. Son faciès d'habitude si neutre, n'avait cessé d'exprimer des émotions depuis cette fameuse soirée. Depuis qu'il avait posé les yeux sur Emerwen.
Emerwen. La femme qu'il désirait désormais. Celle qu'il voulait sienne. Repensant soudainement à elle, il eut l'incroyable envie de la voir. Agir implusivement et sur un coup de tête n'était clairement pas dans ses habitudes. Lui qui était habituellement posé et réfléchi hésita quelques instants. Puis, pensant qu'il y avait plus d'un mois qu'il n'avait posé les yeux sur elle, il se dirigea d'un pas distingué et régulier vers l'ambassade et la place de la fontaine où elle ne manquerait pas de se trouver. Ainsi, c'est avec son élégante démarche trahissant ses origines nobles et aisées, qu'il arriva devant la fontaine de l'ambassade. Sa tenue sobre mais raffinée. Elle était d'un bleue sombre et composée d'un pantalon et d'une veste à boutons qui se fermait jusqu'en haut. Il portait des gants de cuir et un chapeau qu'il avait pour habitude de rabaisser pour cacher son visage. Une tenue on ne peut plus intemporelle, qui tranchait nettement avec tout ce qu'il se faisait à cette époque. Beaucoup de gens l'avaient souvent tourné en ridicule pour cela, mais son indifférence et son mépris n'avaient menés qu'à de sanglants combats dont il sortait le plus souvent en s'époussiérant le plus naturellement du monde. D'ailleurs, de nombreuses rumeurs avaient courues sur un épéiste hors pair à la longue natte blonde qu'il ne fallait en aucun cas défier.
Nyall finit par arriver à la place. Il entendait depuis un moment déjà, le bruit caractéristique de la fontaine qui trônait devant l'ambassade et l'hôtel de ville. Fendant la foule qui ne manquait pas d'être nombreuse à cette heure là de la journée, il vit Emerwen en pleine discussion avec deux jeunes hommes. Elle semblait à l'aise et enjouée, ses cheveux dansant sur ses épaules à chacun de ses mouvements. Le jeune membre du Cercle s'avança. En chemin, il reconnu Taslan qui revenait visiblement d'un voyage car il portait une cape de voyage salie par la pluie et tenait un cheval par la longe. A leurs côtés, Noob, toujours aussi timide et en retrait, ainsi que le loup qui ne manquait plus d'accompagner Emerwen partout où elle allait. Arrivant près d'eux, il se montra souriant et poli. Il tendit une main à chacun des deux hommes, ôta de l'autre son chapeau.


« Bonjour Maîtres diplomates. Belle journée n'est-il pas? »

Comme à son habitude, chacune de ses interventions était parfaitement calculée. Que ce soit le ton, l'intonnation ou l'expression de son visage, rien n'était laissé au hasard et nul ne se rendait compte que cette personne était pratiquement incapable de ressentir de l'empathie ou ne serait-ce que de la sympathie pour autrui. Taslan et Noob lui ayant rendu son salut, il se tourna ensuite vers Emerwen. Il regarda la jeune femme dans les yeux, son sourire dévoilant à présent ses dents. Un sourire comme rarement il en avait, un vrai sourire, non feint. Le jeune femme le lui rendit et il lui prit alors la main. S'inclina, il dit :

«Mais cette journée n'affaiblit en aucune manière votre éclat, Dame Emerwen. »

Sur ces mots, il lui baisa la main délicatement puis la lâcha dans la plus grande douceur. Il remit son chapeau tandis qu'Emerwen le regardait, surprise. Il se tourna alors de manière à parler aux trois personnes qui s'étaient maintenant tues et parla :

« J'ose espérer que mon intervention ne vous a pas coupé dans votre discussion. J'en serais fort navré. »

Emerwen, connaissant Noob et sa franchise et son coeur quelque peu impulsif lorsqu'il était dans une situation tendue prit alors la parole avant que Nyall ne remarque ne serait-ce qu'une chose manquant de naturel.

« Non, il n'en est rien. C'est une agréable surprise de vous voir seigneur Nyall. Nous n'avons malheureusement pas eu le temps de venir vous voir après la manière dont vous avez été ... »

Elle n'eut pas à trouver un mot pour qualifier la manière dont Meneldor l'avait chassé. Délicatement, Nyall la coupa.

« Ne vous en faites pas, il n'y a pas de mal. J'aurais du savoir que le seigneur Meneldor serait aussi affecté. C'est d'ailleurs un fait connu qu'il n'est pas vraiment impulsif, que du contraire. Nous savons tous qu'il est depuis sa jeunesse un meneur hors pair se souciant des sentiments de ses subordonnés et je ne pense donc pas qu'il ait voulu me blesser en aucune manière. Il était plutôt de mon devoir de le laisser avec ses amis après avoir annoncé une telle nouvelle.
C'est tout à son honneur d'être aussi fier et de ne point accepter qu'on le voit dans un moment de faiblesse. »

« Je vous remercie de votre compréhension seigneur Nyall. »


La jeune femme lui sourit alors, considérant qu'il n'avait pas voulu critiquer Meneldor en parlant de fierté. Taslan s'excusa alors, et parti vers l'hotel de ville, laissant les trois personnes ensemble. Noob ne disait toujours rien et il s'en voulait. Il avait l'impression de ne pas être crédible et dans le cas où les soupçons de Caesar seraient fondés, c'était la pire des choses à faire. Il chercha alors de quelle manière prendre part à la conversation. Et il trouva.

« Seigneur Nyall? »

Nyall lui sourit, mais moins franchement qu'à Emerwen. Noob comprit alors qu'il n'y aurait aucun mal à lui poser une question. Question que Nyall avait surement déjà anticipée d'ailleurs.

« Que faite vous donc par cette belle mais froide journée, si loin de vos bureaux? »

« Oh et bien je me rendais voir l'un de mes fournisseurs lorsque soudain, j'ai cru apercevoir le seigneur Meneldor. Je pense m'être fourvoyé sur la personne, mais ça m'a rappelé que je n'avais pas encore prit de ses nouvelles. Ayant un peu de temps devant moi, il était tout naturel que j'en profite pour venir en prendre. A ce propos, comment va-t-il? Mieux j'espère?»
dit-il en regardant Emerwen. Mais Noob lui répondit lui-même, regagnant ainsi son regard.

« En effet, il s'est remis de la nouvelle. Et il prend les mesures qui s'imposent. Mais cela prend malheureusement du temps. »

« Et bien j'en suis fort content. Remettez lui mes salutations, je dois malheureusement vous laisser. »


S'inclinant à nouveau et ôta son chapeau, il tendit une main à Noob qui la serra et baisa la main d'Emerwen, la regardant ensuite intensément. Mais non d'un de ces regards pénétrant qui mettent mal à l'aise, mais d'un de ces regards charmeux et respectueux à la fois. Encore une chose héritée de son éducation et qu'il magnait avec une incroyable aisance. Il en avait joué de nombreuses fois pour parvenir à ses fins et était passé maître dans ce domaine. Il ajouta sur un ton tout aussi charmeur,

« Cette rencontre me fut très agréable Dame Emerwen. Vous voir dans la fraîcheur du matin réchauffe mon esprit et embelli ma journée. A bientôt peut-être... »

Il s'éloignait en les saluant de la main. Emerwen le regarda se joindre à la foule, voyant fortuitement à nouveau sa longue tresse blonde puis, il disparu entièrement de sa vue. Elle se tenait la main qu'il avait par deux fois embrassée. Zôr à ses pieds, Noob la regardait, perplexe. Soudain, elle senti son regard sur elle et le vit regarder ses mains. Elle le regarda dans les yeux et il lui rendit son regard. Il fut alors surpris de ce qu'il y vit. Il la croyait troublée, mais ce n'était pas le cas. C'était comme si la peur avait pris place, là au fond de ses yeux et ne la quittait plus. Une petite bulle de peur dans l'océan de son regard.
Incrédule, il ne comprenait pas ce qu'il se passait. Emerwen était surement la personne qu'il considérait comme la plus forte et la voir ressentir un peu de peur le laissait dans l'incompréhension la plus totale. La jeune femme ne dit rien et détourna son regard. Elle se dirigea alors vers l'ambassade, suivie par Noob et Zôr.

Emerwen ne comprenait pas plus que le natif de Nan-i-Naugrim ce qu'il se passait. Elle avait, au fond d'elle-même, un petit mais persistant sentiment de peur. Elle s'avança alors vers l'ambassade. Elle comprenait enfin la raison pour laquelle Caesar l'avait mise en garde face à ce Nyall. Son instinct lui indiquait très clairement de ce méfier de cet homme aux belles manières et à la langue si courtoise et il ne lui avait jamais fait défaut. Quand il lui avait intimé de retourner à Minas Ancalimë suite à la demande d'Erenil. Quand elle avait décidé d'entreprendre son voyage pour s'éloigner de l'homme qui ne semblait pas se décider pour elle. Mais aujourd'hui, c'était un peu différent, mais elle lui faisait confiance. Elle pénétra donc dans l'ambassade et se dirigea vers les gardes présents. Elle leur demanda de la conduire à Caesar. Son ton était ferme et sec aussi, personne n'osa la contredire et l'un des gardes en faction l'amena jusqu'à une grande porte où elle n'était encore jamais pénétrée. La pièce en question était dans l'hôtel de ville avec lequel l'ambassade communiquait par un couloir à chaque étage du bâtiment. La porte était en chène et ne portait aucun signe ostentatoire alors que toutes les autres portes de l'ambassade possédaient divers symboles. Elle remercia le garde et entra avec Noob et Zôr.
La salle qui se dévoila à elle était plus grande que les autres. Ici aussi un feu crépitait mais l'âtre était incroyablement plus grand que les autres. La pièce était aussi éclairée par d'immenses fenêtres dont la lumière se réflétait sur le sol en bois lisse. De grandes bannières aux couleurs de l'Empire et des corps d'armée étaient attachées au mur ainsi qu'une carte de la Terre du Milieu et une autre de l'Eriador. Mis à part cela, la salle semblait vide, un vide qui n'arrangeait en rien l'impression de grandeur de la pièce dont les dimensions étaient bien proches du double des autres salons et bureaux du bâtiment. Pour tout ameublement, elle possédait une impressionnante table, une vingtaine de chaises disposées autours ainsi que quelques meubles et armoires.
Son regard fini de balayer la pièce et elle vit que Caesar n'était pas seul. En effet, tous les chefs militaires de la ville était présents. Aussi bien Hasdrubal qu'Arkach, Barka ou Meneldor. D'autres officiers étaient présents. Seuls deux généraux manquaient à l'appel, toujours en train de combattre au Harad d'après leurs messages réguliers. Quand les trois nouveaux venus pénétrèrent dans la pièce, tous s'interrompirent et les personnes penchées sur les plans et parchemins se relevèrent. Meneldor, comprenant qu'Emerwen n'était pas dans son état normal contourna la table et s'avança vers elle. Elle le regarda et tenta d'esquiver son regard de la même manière qu'il le faisait lui-même quand elle voulait le soulager de ses soucis. Cette pensée ne le fit même pas sourire. Au contraire, il se demandait ce qui pouvait bien mettre une femme aussi forte dans un tel état. Alors qu'il la serrait contre lui en passant sa main dans ses cheveux, elle senti son armure sous sa tunique blanche. Elle ne l'avait pas vraiment remarqué avant, cherchant un moyen de parler seule à seule à Caesar. Elle réentendit alors les paroles de Nyall.


* Oh et bien je me rendais voir l'un de mes fournisseurs lorsque soudain, j'ai cru apercevoir le seigneur Meneldor. *

La jeune femme se disait qu'il avait forcément dû le voir et se demandait pour quelle raison, il n'avait pas été lui demander directement comment il allait. Alors que justement, Zôr n'était pas là, ce qui après la manière dont le loup avait failli se jeter dessus, aurait été plus sage. En quelques secondes, les pensées d'Emerwen se remettaient en ordre et elle pensait enfin arriver à une conclusion, guidée par les mises en garde de Caesar :

* Il t'a regardé plus souvent que nous autres, Emerwen. Je me fais peut-être des idées, mais méfie toi de lui. Tu es une très belle femme, il serait normal qu'il s'intéresse à toi. *

C'était la partie de la mise en garde qu'il lui avait faite, qu'elle avait le moins prise au sérieux. Elle se rendait compte que ce Nyall devait avoir un intérêt tout particulier pour elle. Mais pour quelle raison. Etait-ce car il la trouvait belle ou alors car elle représentait quelque chose qu'il désirait. La femme du Seigneur de la Daîra n'Narika? Elle espérait que ce soit la première, elle le souhaitait énormément. Cela rendrait ce Nyall tellement peu dangereux. Alors que dans l'autre cas, elle savait qu'avec son influence et sa position, il risquait de concurrencer Meneldor ou une autre chose du même acabit. Elle se résolu donc à en parler à Caesar immédiatement. De toute manière, si jamais elle quittait la pièce sans parler à personne, Meneldor la suivrait et ne la laisserait certainement pas dans cet état, même si elle ne souhaitait pas en parler. Elle releva alors la tête vers Meneldor tandis que tout le monde les regardait. Elle prit alors sa mine la plus sérieuse, afin d'appuyer ses mots.

« Je suis désolé, mais j'aimerais parler à Caesar seule à seule. Ne le prends pas pour toi surtout. »

Elle lui avait sourit difficilement à la fin, pour le forcer à la croire. Elle savait que Meneldor souhaitait plus que tout chasser ses peines et ses soucis lui-même. Mais elle ne voulait pas le mettre dans une position délicate. Il était le seigneur de Minas Ancalimë et ne pouvait se permettre de créer une discension dans son empire. L'unité était la source de la puissance de l'empire et la clé de la préservation de ses habitants. Aussi, elle ne pouvait se résoudre à lui confier ses craintes. Meneldor semblait déçu mais au fond de lui-même, le plus important était qu'elle aille mieux. Aussi il s'écarta d'elle sans un mot et la laissa aller vers Caesar. La jeune femme murmura quelque chose à Caesar et ils sortirent de la pièce. Caesar passa prêt de Meneldor et tapa son bras, lui indiquant qu'il n'avait rien à se reprocher, même s'il savait que son ami ne pourrait s'en empêcher. Quand la porte se referma, Hasdrubal appela Meneldor et Noob. Les deux jeunes hommes s'avancèrent et Zôr vint se poster aux côtés de son ami. Les discussions continuèrent alors. Arakch faisait son rapport sur l'unité d'archers incroyables qu'il avait formée.

« En effet, après un test des compétences des archers des différentes compagnies, j'ai réussi à en réunir un petit groupe d'environ cinquante hommes. Ils formeront dès lors une unité d'élite. Une unité qui aura pour mission de s'infiltrer derrière les lignes ennemies et de s'occuper soit de certaines personnes haut placées dans la hiérarchie des forces de Fornost ou bien d'ouvrir des portes de la ville du côté opposé à celui que nous comptons attaquer. Enfin, c'est une unité polyvalente qui sera envoyée en mission d'infiltration. Elle est majoritairement composée de dunedains en provenance du Nord auxquels une poignée d'archers incroyablement doués sont venus s'ajouter. »
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MessageSujet: Re: Ombres et Lumière   Ombres et Lumière EmptyMer 12 Aoû 2009 - 20:40

Arkach se tu alors et laissa la parole à d'autres. La réunion continuait sur le même ton, chaque personne exposant des tactiques ou des stratégies qu'ils avaient imaginées pour les différentes batailles. Mais à ce moment, personne n'avait encore décidé de quelle manière se présenterait l'offensive et tous attendaient le rapport des espions. Meneldor, lui, restait incroyablement silencieux. Lui qui habituellement canalisait ce genre de réunions, n'avait plus prononcé un mot depuis qu'Emerwen était sortie avec Caesar. Il restait là, un peu en retrait appuyé sur contre le mur à caresser machinalement Zôr. L'animal se laissant faire docilement. Le jeune homme repensait aux paroles et surtout à la mine d'Emerwen. Elle devait être vraiment inquiète pour afficher un tel regard. Alors que de coutume, ses yeux renvoyaient une multitude d'émotions toutes plus fortes les unes que les autres, ici, il n'y en avait qu'une seule : la peur. Jamais il n'aurait cru qu'une personne telle qu'elle ressentirait cette sensation. Mais il l'avait vu. Quelque chose de grave se passait et il ne pouvait laisser Emerwen seule. Même si elle en appelait à Caesar. Même si Noob était maintenant son ami. Elle était celle qui comptait le plus pour lui et la réciproque était toute aussi vraie. Il ne pouvait donc pas l'abandonner. Il regarda alors Noob qui était à table avec les autres. Le jeune diplomate ne parlerait jamais de lui-même, il en était certain. Mais une quelconque tentative de manipulation n'était pas non plus envisageable. Le souverain se résolu alors à faire ce qu'il avait toujours fait : il attendrait qu'Emerwen s'ouvre à lui et qu'il puisse enfin l'aider. Il détestait cette manière de faire, mais après tout, ne devait-il pas faire confiance à celle qu'il aimait? Il patienterait et se tiendrait prêt.


Dans un petit salon tout proche, Caesar était assis dans un fauteuil. Emerwen, elle, faisait les cent pas, tout en narrant l'épisode de la rencontre avec Nyall. Elle avait un débit très rapide, trahissant ses émotions. Et la fraicheur reignant dans cette pièce non chauffée n'était visiblement pas suffisante pour la ralentir un peu. Elle raconta donc tout : ses propos, ses manières mielleuses et son pseudo compliment lors de leur séparation. Caesar la regardait marcher et s'inquiéter. Puis, il ferma les yeux. Il se gratta le menton et étendit ses jambes, s'affalant de tout son long sur le fauteuil où il était assis. Le jeune homme tentait d'analyser la situation avec les informations qu'il avait précédemment recueillies sur le dit Nyall. Se souvenant des propos de ses informateurs, il n'avait rien appris de particulier si ce n'était que le commerçant n'avait jamais été vu en compagnie d'une femme et cela n'était pas faute de succès auprès de la gente féminine. Il rouvrit les yeux et considéra attentivement Emerwen. C'était assurément une femme magnifique. Bien que son visage n'affichait pas la mine radieuse et souriante qui lui était habituelle, il ne pouvait s'empêcher de remarquer ce qui faisait son succès auprès des hommes. Sa silouette délicate et pleine d'élégance, ses formes relativement bien proportionnées. Son visage d'habitude enjoué arborant un large sourire éclatant et deux yeux sombres plein de malice, le tout entouré d'une épaisse chevelure brune. Et ses tenues si soigneusement sélectionnées qui auraient embelli immédiatement toute personne qui les aurait portées. C'était une femme bien plus moderne que les autres de part son implication sur la scène politique de la ville. Généralement, peu de peuples laissaient une femme avoir une telle autorité... si l'on exceptait Nan-i-Naugrim et sa fameuse auberge de la Colline Bleue où Leona, mère de Noob, faisait montre d'une poigne incroyable!
Assurément, les deux hypothèses qu'elle avait avancées étaient possibles. Aussi, Caesar tenta d'exclure la plus improbable, de manière à se concentrer sur la principale. Mais ses habitudes feraient en sorte qu'il ne négligerait tout de même pas la seconde. Après ce long moment de réflection durant lequel Emerwen ne cessait de trépigner, il prit la parole, se rasseyant convenablement dans son fauteuil.


« A mon avis, la seconde hypothèse est la plus probable, mais avec un soupçon de la première. »

Emerwen parut perplexe. Alors qu'elle aurait du comprendre directement, son état semblait altérer ses facultés de compréhension. Aussi, Caesar entreprit de s'expliquer longuement, chose qu'il faisait souvent ces jours-ci mais qu'il aborrhait.

« Il veut probablement te séduire car tu représentes une espèce de récompense. Une sorte de but à atteindre pour lui qui possède déjà or et puissance. De par ta beauté et ton importance dans cet empire, tu représentes LA femme. Il parviendrait alors à posséder ce que pratiquement tout le monde souhaite obtenir : or, puissance et femme. Voilà pourquoi tu l'intéresses à ce point. Mais je ne sais pas pourquoi, par moments je le prends un peu pour un idiot de par son comportement et je me demande s'il ne souhaiterait pas simplement se rapprocher des hautes sphère de la ville... Enfin, c'est une sensation. Après tout, nul besoin de ce genre de manières pour approcher Meneldor ou Erenil. Les accoster dans la rue marche tout aussi bien et tu avoueras que Meneldor est plus souvent là à se promener dans la rue que dans son bureau à recevoir les «puissants» ».

La jeune femme écouta attentivement ce qu'il venait de lui dire. Mais Caesar remarqua qu'elle était soudainement devenue blanche comme un linge. Avant qu'il n'ait pu se lever pour voir comment elle allait, elle porta sa main à sa bouche et ne put s'empêcher de remettre. Le jeune homme ne comprenait pas. Elle semblait si atteinte, si touchée. C'était encore pire que tout ce qu'ils avaient pu imaginer. Il s'approcha alors et la regarda inquiet. Elle parla alors :

« Ne t'en fais pas, ça va... N'alerte pas Meneldor, je me sens si pathétique. »

Sa réponse ne se fit alors pas attendre.

« Désolé. Je comprends que tu ne veuilles pas le mêler à tout ça, mais je ne lui cacherais pas ton état. »

Avant qu'elle ne puisse répondre, il avait quitté la pièce. Elle ne vit que la porte se refermer.
Caesar, pénétrant dans la grande salle violemment, surprit tout le monde. Il regarda alors Meneldor qui se demandait ce qu'il se passait et avait aussitôt pensé à Emerwen. Leurs regards se croisèrent et il n'y eut pas besoin de paroles, Meneldor le suivit aussitôt. Ils furent de retour dans la pièce seulement trois minutes après que Caesar en fut sorti. Menel, voyant la jeune femme assise sur une chaise, une mare de vomi à ses pieds. Il se précipita et la prit par les épaules. Elle releva la tête, toute pâle. Il la prit alors dans ses bras sans mot dire et traversa la pièce. Tout ceux qui avaient suivis les deux hommes s'écartèrent et les laissèrent passer. Meneldor glissa juste à Caesar,


« Demande que l'on nettoie s'il te plait. De mon côté, je m'occupe d'emmener Emerwen dans sa chambre. Poursuis aussi la réunion », ajouta-t-il à mi-voix. Il se fichait de la réunion désormais, mais il savait qu'Emerwen ne voudrait pas être la cause de l'interruption d'un conseil de cette importance. Il envoya ensuite Noob quérir Futch et il poursuivi alors son chemin, prenant les escaliers et monta Emerwen dans sa chambre. En arrivant, il la coucha sur le lit et la recouvrit avec des couvertures. La regardant, il caressa doucement son front et l'embrassa. Puis, se détournant d'elle, il entreprit d'allumer un feu et de réchauffer la pièce. Ce fut fait rapidement et il retourna auprès d'elle.

« Ne t'en fais pas, bientôt cette pièce sera plus chaude. Et Futch ne devrait pas tarder. Tu seras bientôt sur pieds. » lui dit-il tendrement.

La jeune femme sourit timidement en le regardant. Elle ne semblait pas trembler ni n'avait de fièvre. Mais elle était toujours aussi blanche. Elle se mit alors à parler, d'une voix qui n'avait rien de celle d'une personne malade. Au contraire.

« Ca va, ne t'en fais pas. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, mais ça va mieux maintenant. »

Meneldor lui caressa le visage en souriant doucement. Elle savait qu'il ne serait rassuré qu'en entendant l'avis de Futch et elle prit donc son mal en patience. Elle d'ordinaire si impétueuse se sentait comme domptée, comme assagie par le comportement de Meneldor. Alors que toute sa jeunesse, elle s'était promis de ne pas se laisser « contrôler » par un homme voilà qu'elle l'était. Mais elle ne s'en plaignait guère. Car ce qu'elle avait jadis considéré comme un contrôle, une soumission, était en réalité un ensemble de concessions qu'ils faisaient l'un et l'autre et tous leurs gestes n'étaient que motivés par l'amour qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre. Aussi elle attendit que Futch arrive, sachant combien il avait été tout aussi difficile à Meneldor de ne pas lui demander de lui expliquer ce qui n'allait pas.

« Menel... »

Son ton était incroyablement tendre et doux. S'attendant à tout autre ton qu'à celui-ci en pareil instant, le jeune homme la regarda surpris.

« Je tenais à te remercier de ne pas m'avoir forcé à te parler tantôt. Je sais que cela à du t'être difficile, mais j'ai apprécié. »

Il lui sourit et répondit.

« Bah ce n'est rien. Oui ça m'ennuie de ne pas pouvoir chasser tes soucis d'un seul claquement de doigts, mais je te fais confiance et je sais que si jamais ça devenait trop lourd pour deux épaules, tu me demanderais les miennes. M'enfin, c'est vrai que tu as préféré demander à Caesar, mais c'est que tu juges qu'il est plus apte que moi à t'aider et au final, tu seras plus vite mieux. C'est ce qui m'importe. Même si dans l'absolu j'aimerais le faire moi-même... »

Elle passa alors sa main dans les cheveux du jeune homme.

« Ce n'est pas que Caesar soit plus compétent que toi. C'est juste qu'il a moins de soucis que toi. Toi tu dois t'occuper de tes amis les aigles. Je ne prétends pas devoir passer en seconde, ajouta-t-elle précipitamment quand elle vit Meneldor changer d'expression, mais en ce moment, tu dois te concentrer sur ça. Je ne veux plus te voir comme la dernière fois. »

A ce moment, Meneldor remarqua un petit éclat dans le regard d'Emerwen. Comme si une nouvelle émotion venait d'apparaître. Il ne comprit pas qu'elle avait repensé à Nyall et à cette peur qu'il créait en elle. Il pensait juste qu'elle avait revu le moment où le verre avait entaillé sa main et qu'il avait craqué. Aussi, lui sourit-elle et la laissa comprendre, d'un regard, qu'il ferait comme elle le souhaitait.
Alors qu'ils se regardaient, Noob et Futch entrèrent dans la pièce. Zôr aussi s'y glissa par l'entrebaillement de la porte, juste avant que le guérisseur ne la referme. Il s'avança alors dans la pièce tandis que Meneldor s'écartait du lit pour lui laisser place. Il considéra Emerwen puis regarda Meneldor.


« Et bien! Vous faites une belle paire de malades vous deux! »

Emerwen regarda alors Meneldor d'un air interrogateur. Il rougit et se mit à rire nerveusement, rapidement soulagé lorsque Futch entreprit d'examiner Emerwen. Il lui demanda d'abord de raconter ce qu'il s'était passé et puis l'examiner. D'ailleurs, Noob et Menel se retournèrent quand il ôta les couvertures et examina le reste du corps. Emerwen était mal à l'aise, mais finalement Futch était tout sauf un pervers et elle se laissa faire. Ensuite, il lui posa quelques questions supplémentaires.

« Je me demandais... As-tu des sautes d'humeurs en ce moment? Ou des émotions plus fortes qu'habituellement? »

Elle réfléchit et jugea que sa peur face à Nyall était peut-être démeusurée. Non qu'elle ne soit pas justifiée, mais elle remarqua qu'elle n'aurait probablement pas eu aussi peur en d'autres temps, même si elle l'aurait pris au sérieux. Aussi, répondit-elle par l'affirmative. Elle fit de même lorsqu'il lui demanda si elle se levait la nuit pour uriner ou si elle mangeait plus que de coutume.
Voyant qu'elle répondait par l'affirmative à toutes ces questions, Futch lui fit un grand sourire. Il se retourna aussi vers Meneldor et l'invita à s'asseoir à côté d'elle. Une fois que ce fut fait, il les regarda, toujours souriant et annonça :


« L'état d'Emerwen n'a rien de préoccupant. Au contraire, je dirais même que c'est une merveilleuse nouvelle. »

Les deux jeunes gens, pas plus que Noob ne comprenait. Puis, finalement, Emerwen lui sourit en se relevant.

« Dis-moi que je rêve, c'est pas possible? »

Le bonheur innondait son visage. Des larmes de joie prirent naissance aux coins de ses yeux. Voyant que le guérisseur ne cessait de sourire, elle regarda alors Meneldor, heureuse comme jamais elle ne l'avait été. Lui ne semblait pas comprendre.

« Tu... tu vas être papa! Nous allons être parents!!! »

Il fallu quelques secondes pour que Meneldor réalise ce qu'elle venait de dire. Au fur et à mesure qu'il intégrait l'information, un sourire s'élargissait sur son visage et des larmes coulaient le long de ses joues. Il se mit alors à l'embrasser fougueusement, la serrant ensuite contre lui. La jeune femme était heureuse tandis que Noob et Futch leur présentaient leurs félicitations. Ils allaient les laisser seuls, mais le guérisseur leur apporta des recommandations quand aux choses à faire ou au contraire à ne pas faire. Il leur appris aussi que d'après lui, le bébé arriverait dans cinq mois et qu'il était temps pour Emerwen de changer de tenues. Ils la remercièrent et puis restèrent seuls. Le jeune couple était au comble du bonheur. Ils allaient devenir parents. De leur union allait naître un enfant. Le plus merveilleux des enfants à leurs yeux. Mais Emerwen remarqua que Meneldor n'était pas aussi heureux qu'elle l'aurait pensé. Elle avait pourtant toujours cru qu'il attendait cela avec impatience. Elle le regarda alors bizarrement et lui demanda ce qu'il se passait.

« Menel, qu'est-ce qu'il se passe? Tu n'as pas l'air si heureux que ça? Tu... n'as pas envie d'avoir un enfant? »

« Non non, ce n'est pas ça! » répliqua-t-il aussitôt. « C'est juste que... j'ai peur de ne pas être le père idéal. Tu comprends, bien que je considère Hasdrubal comme un père et même un excellent père, il ne m'a éduqué que sur les champs de bataille. Et non dans un foyer comme le nôtre. Comme celui que je compte offrir à notre enfant. J'ai peur de ne pas être à la hauteur. »

Elle le regarda attendrie et triste. Elle se décida alors à parler du sujet tabou. De ce sujet qu'il ne supportait pas que l'on aborde : ses parents naturels. Elle savait que ce serait difficile, mais le moment était venu de le faire. Aussi, elle s'allongea et l'attira à elle. Elle se blotti alors contre lui et de manière à ce qu'il ne puisse partir. Elle parla alors.

« Je comprends mais tu n'as pas à avoir peur. Tu... tu as déjà connu un foyer où des parents aimaient leur fils de tout leur coeur... »
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MessageSujet: Re: Ombres et Lumière   Ombres et Lumière EmptyMer 12 Aoû 2009 - 20:40

Dès les premiers mots, Meneldor avait compris où elle voulait en venir. Il avait aussi compris qu'elle ne le laisserait pas partir à moins qu'il ne se dégage violemment et elle savait qu'il ne ferait jamais ça. Surtout pas maintenant qu'elle était enceinte. Aussi, il soupira puis répondit après plusieurs longues minutes de silence.

« Je... je ne veux pas m'en souvenir. C'est trop douloureux. Quand j'y repense, c'est comme si je ressentais un bonheur incroyable et ensuite, je me rappelle comment il m'a été arraché. Mais le pire, c'est que je ne peux pas m'empêcher que ce bonheur, je le ressens désormais... grâce à toi. Et j'ai automatiquement peur qu'il me soit à nouveau arraché. Tu dois me trouver pitoyable... »

Elle l'avait lâché et il s'était rassi sur le lit. On sentait, dans sa voix, la douleur et la tristesse qu'il avait du ressentir lors de la mort de ses parents. Lorsque la souffrance et la tristesse avaient pris la place de la peur qui s'était envolée à l'instant même où le sang de ses parents s'était écoulé sur son visage d'enfant. Elle l'enserra contre elle, et murmura doucement.

« Je ne te serais pas arraché, pas plus que ne le sera cet enfant. Comme tu m'as promis de ne plus me quitter, je t'en fais aussi la promesse mon amour. Cette nouvelle aventure, nous la vivrons ensemble. Seulement, je trouve dommage que tu n'utilises pas ces souvenirs pour rendre ton enfant heureux. Cette peur, je peux t'aider à l'effacer. Laisse moi t'aider Menel... »

Il soupira longtemps. Il ne savait pas quoi faire. C'est vrai qu'il était probablement plus que temps de combattre ces vieux démons plutôt que de les refouler dans un coin de son esprit et de paniquer à chaque fois que l'on prononce le mot « mort ». Il se demandait s'il pouvait s'appuyer autant sur autrui. Il ne voulait pas qu'elle ne l'aime plus, qu'elle le voit autrement à cause de ça... Mais il réalisa bien vite que jamais elle ne ferait une chose pareille. Elle était plus que ça. Au-dessus des autres, une personne incroyable. Aussi, quelque peu rassuré, il murmura :

« Zîrân... »

Emerwen comprit ce qu'il voulait lui dire. Elle ne prononça aucun mot, le laissant parler.

« C'est ainsi que mes parents m'avaient nommé... Zîrân... ça signifie... »

« ...ça signifie « aimé » en adunaïque ». Le reprit-elle. « C'est un prénom magnifique je trouve. Tes parents t'aimaient déjà énormément alors que tu venais à peine de naître. J'espère que nous serons capables d'aimer notre enfant aussi fort. »


Ils ne se regardaient pas. Elle était dans son dos, mais Meneldor était heureux de ses paroles. Sa main chercha celle d'Emerwen et il la posa sur la sienne. Il sourit alors et lui dit, toujours sans la regarder.

« Merci... »

« Ne t'en fais pas, ce n'est que le début. Bientôt tu parleras d'eux en nous montrant combien ils t'ont rendu heureux. »


Il se retourna, l'embrassa et la recoucha doucement. S'allongea à côté d'elle, il lui caressait le bras tout en la regardant. Ils n'avaient plus besoin de mots. Leurs regards seuls suffisaient et ils discutèrent longuement, seuls et en silence.

***
Plusieurs mois avaient passés. L'hiver avait laissé place au printemps et l'Empire de la Daira n'Nârika avait délaissé son manteau immaculé pour une tunique plus fleurie et verdoyante. Emerwen, elle, affichait désormais un ventre rond et les rumeurs allaient bon train dans la ville. Comme il en était de coutume pour toute chose confidentielle, la population avait rapidement était au courant de la nouvelle. Mais le jeune couple n'en avait cure. Il était heureux et c'était tout ce qui comptait. Meneldor et Emerwen passaient énormément de temps ensemble, ne se séparant plus que pour que Meneldor aille à son entrainement quotidien. En effet, les quartiers militaires et commerçants de la ville étaient en effervescence. Les troupes s'entrainaient constemment et les forgerons avaient eu d'incroyables commandes de la part de l'Empire. Et, comme le Conseil le souhaitait, l'économie n'en était ressortie que grandie.
Seul Nyall trépignait. Lui aussi avait appris la nouvelle. Emerwen était enceinte. Ce piètre seigneur l'avait engrossée alors que c'eut logiquement été à lui de lui permettre d'assurer sa descendance. Mais cela ne faisait rien. Il aurait bien le temps d'y penser un peu plus tard. Actuellement les commandes et la gestion de sa guilde demandaient tout son temps et il ne pouvait se permettre de laisser passer cette occasion de prendre encore et toujours plus de pouvoir sur les autres membres du Conseil. Aussi, délaissait-il quelque peu le cas Emerwen non sans oublier de s'y consacrer dès que la guerre aura été déclarée.

En ce début du mois d'avril de l'an 8, les espions avaient remis leur rapport. Aussi, Caesar et Tambë ayant effectué quelques comptes, ils avaient commencé à envoyer les demandes aux forgerons de forger continuellement, leur assurant que ce qu'ils produiraient serait obligatoirement payé. Caesar venait de rentrer à l'hôtel de ville et s'était posé quelques minutes dans un salon inoccupé. Il s'était alors laissé aller à réfléchir, repensant à une petite réunion où Meneldor et Emerwen manquaient. Il avait émi une petite idée et en avait fait part aux autres personnes de l'administration. Pour lui, Meneldor allait probablement bientôt demander Emerwen en mariage. Il en connaissait tellement bien que personne ne remit son intuition en doute. Et bientôt, ils seraient parents. Ils ne pouvaient désormais plus vivre dans l'hôtel de ville. Ils devaient vivre dans une maison bien à eux. Mais pas une demeure toute simple. Une demeure à la hauteur de leurs responsabilités. Il voyait bien le paysage de Minas Ancalimë s'enrichir d'une sorte de palais seigneurial. Il avait parlé avec tant de verve que tous furent enchantés par cette nouvelle. Il n'était visiblement pas le seul à penser que Meneldor était bien trop atypique pour un seigneur. Certes il était proche du peuple et tous s'entendaient à dire que c'était important. Mais dans le même temps, il était clair que Meneldor ne s'habillait jamais en seigneur (au grand drâme d'Emerwen), ne vivait pas comme un seigneur. En fait, avait peu le comportement qu'un seigneur devait avoir. Certes il était compétent et ne rechignait pas à la tâche, mais ses possessions prenant de l'ampleur, il ne pouvait désormais plus s'offrir ces petites escapades hebdomadaires. De plus, l'arrivée de cet enfant semblait avoir assagi le jeune homme et tous pensaient que c'était le moment de saisir l'opportunité. Mais Caesar, en tant qu'ami fidèle, avait décidé de contrôler ces « louables attentions » qui bien que justes n'en étaient pas moins déplaisantes pour Meneldor. Aussi, il avait choisi de se mêler des plans qui seraient fait afin de leur offrir tout de même une zone servant à leur épanouissement personnel et correspondant avec les attentes et les rêves de la petite famille. Il se leva alors, se dirigeant vers son bureau où Mandarb devait désormais l'attendre. Il chargea le jeune émissaire de racheter le terrain tout proche de l'ambassade et des possessions de Bort et Twannor et d'organiser un rendez-vous avec l'architecte qu'il avait choisi et les chefs de la guilde des entrepôts et celle des maçons.

Ensuite, réalisant l'heure qu'il était, il se dirigea vers la grande salle qu'ils occupaient désormais pour les réunions. Il amenait avec lui le rapport des espions et ainsi pourraient ils vraiment débuter la guerre que Fornost avait causée dans sa folie suffisante...
Il pénétra alors dans la salle aux bannières où tout le monde l'attendaient déjà. Il prit alors place à la seule chaise vacante et remarqua avec une heureuse surprise que Gurdan et Aroun avaient fait le voyage depuis leurs cités pour venir donner leur avis à cette réunion. Il les salua chaleureusement puis ouvrit la réunion.
Avec l'aide de Tambë présent à ces côtés, il lut le rapport des cinq équipes d'espions. L'auditoire lui fut attentif et attendit la fin de sa lecture. Une fois fini, les deux hommes se rasseillèrent et Meneldor prit la parole.


« Impressionnant. Déjà, je suis heureux que les espions soient revenus saufs. Cela prouve bien qu'ils ne se sont pas faits prendre. Du coup, nous pouvons être certains de leurs informations. Maintenant, cela fait des effectifs pléthoriques. Cinquante mille hommes pour Fornost et ses alliés. Quanrante mille orques pour Harlond. Je pense qu'il y a là beaucoup de troupes... Avons-nous les capacités pour réaliser une telle entreprise? »

Alors qu'il regardait Hasdrubal en attente de sa réponse, Noob posa une question.

« Oui mais Caesar ne mentionne-t-il pas que Nothros n'est pas satisfait de sa position de vassal? Nous pourrions jouer là-dessus et utiliser cet argument pour éviter leur implication dans le conflit. Il suffirait aussi de leur signer un pacte stipulant que nous interviendrons en leur faveur face à toute tentative de Fornost. »

Ce fut Hasdrubal qui répondit.

« Comme toujours, jeune Noob, tu fais preuve de compassion et d'altruisme. Cependant, il y a deux choses dont tu ne tiens pas compte. D'une part, la possible implication de Nothros dans la capture de l'aigle. Et ensuite, leur possible trahison en cours de conflit. Mais ceci, une personne comme toi ne peux s'y attendre vu que jamais cela ne te viendrait à l'idée de faire de même. »

Noob lui fit signe qu'il avait compris et rougit au compliment. Mais il ne baissa pas sa concentration et continua à écouter attentivement la réunion. Hasdrubal ayant la parole, le général continuait à parler et répondit à Meneldor.

« Et bien pour tout te dire, j'ai reçu ces chiffres tantôt. Actuellement, nous pouvons lever pratiquement cent mille hommes pour ces batailles contre Fornost. Et ce, sans dégarnir nos villes. Mais nous devons aussi nous occuper des orques et de Harlond. Je me demandais d'ailleurs ce qu'il était advenu des elfes partis en guerre contre Carn Dum. S'ils sont toujours sur le chemin du retour, nous pourrions les retrouver et ainsi nous joindre à eux. D'après nos informations, il y avait plus de 5'000 elfes engagés au combat. Enfin, c'est ce que je sais d'après ce que nous avait dit Quarell de La Source quand il nous avait demandé de participer au conflit. Ne pensez-vous pas qu'on pourrait les rallier? Nous aurions aussi moins de troupes à envoyer au combat et posséderions un appui non négligeable ».

« Ma foi c'est possible, mais il faudrait faire vite. Je vois mal les orques de Krunak ne pas s'attendre à nous recevoir alors que nos troupes ont massivement attaqué Fornost. S'ils sont arrivés tranquillement ici depuis le Mordor, nous devons nous attendre à tout. Dès lors, la célérité sera notre principal atout. »

Meneldor avait répondu et Hasdrubal se rallia à son avis. Mais il ne lâcha pas totalement l'affaire.

« Et pourquoi ne pas envoyer un émissaire pendant ne serait-ce que deux mois? Cela nous permettrait de mieux nous préparer, affiner nos rapports d'espionnage et aussi de récupérer presqu'à coup sûr, des alliés non négligeables. »

Meneldor accepta et la réunion se recentra sur Fornost. Ils discutèrent longtemps des modalités de l'attaque, des troupes à envoyer face à telle cité et de quel général s'en chargerait. Ils parlèrent de tous les aspects importants ou non, mais ne parlèrent pas de la participation de Meneldor au combat. C'était un sujet qu'ils avaient d'un commun accord, décidé d'aborder à la fin de la réunion. Lorsque le côté martial du conflit fut abordé dans tous les sens, ils en vinrent au côté humain. Et là, ce fut Gurdan qui prit la parole. Chose qu'il n'avait pas faite depuis le début de la réunion.

« Bien que je ne connaisse pas grand chose à la guerre, je pense bien connaître le facteur humain. Et voici mon avis sur ceci : la guerre entrainera de nombreuses pertes dans les deux camps. Des familles seront déchirées, des mères pleureront leurs fils, des enfants grandiront sans leur père et des épouses s'agenouilleront sur les tombes de ceux qu'elles aimaient. Mais D'un autre côté, je ne peux m'empêcher de penser que la guerre pourrait venir d'elle-même à nos portes. Le Mordor qui attaque les Havres Gris... A travers les Ages, personne n'aurait jamais imaginé une telle chose et pourtant la voilà. De plus, je comprends votre amour pour les aigles Meneldor... »

Gurdan marqua un temps d'arrêt. Il inspira à fond puis parla :

« ... Mais je ne peux m'empêcher de me dire qu'une politique défensive préserverait plus de vies et causerait moins de souffrances au peuple. »

Meneldor baissa légèrement le regard. Il savait que Gurdan avait raison, qu'il allait sacrifier des vies et qu'il ne serait certainement pas aux côtés de ses propres soldats. Mais il se rappela son rêve. Le rêve dans lequel l'un des descendants de Thorondor, si ce n'était Thorondor lui-même, lui avait parlé. Il releva les yeux et regarda Gurdan.

« Je sais que ces batailles verront bon nombre des nôtres mourir. Mais ces hommes se sont engagés dans l'armée en sachant ce qu'ils risquaient. Ils savent très bien ce qu'est la guerre, ce ne sont plus des enfants ni des idiots. Et ne pensez pas que cela justfie leur envoie au front. Mais la seule chose qui protège encore nos citoyens, ce n'est ni nos armes ni nos défenses. C'est la chance. Cela aurait pu être nous à la place d'Harlond. C'eut pu être devant nos murs que nos soldats seraient morts. Nous ne devons pas oublier que ce qui faisait la puissance de l'Arnor c'était l'unité. Tout a sombré quand les trois frères ont eut chacun un domaine à gérer. Le Cardolan, le Rhudaur et l'Arthedain. Tous ont périclités sous les coups du Roi Sorcier. Le passé doit nous permettre de tirer des leçons de nos erreurs et nous permettre de nous enrichir grâce à elles. Regagnons notre unité et devenons à nouveau une nation puissante à l'abri de ses ennemis. De plus, vous l'avez dit vous-même : au final, vous êtes heureux d'être nos amis, même si nous avons semé la mort chez vous. »

La présence d'Emerwen et de l'enfant qu'elle portait agissait comme Naithlaeg sur son coeur. Il le reforçait, le rassurait. Le regard de Meneldor trahissait la confiance en soi et l'on pouvait être sûr qu'il ne faillerait pas. Gurdan sourit alors et admit que Meneldor avait raison. Que la guerre, malgré ses conséquences devait être faite et ce, pour finalement faire ce qu'il ne pouvait envisager que comme seule raison valable à une guerre : protéger ceux que l'on aime. Meneldor protégeait ses amis les aigles et finalement, cette seule raison lui suffisait. Les dernières objections avaient été levées. Aussi, ne restait-il qu'à lancer officiellement la guerre. Et pour cela, un discours serait fait simultanément, dans les trois cités de l'Empire, à la même heure. Meneldor, Aroun et Gurdan s'en occuperaient. Erenil irait à Enerond accompagner Gurdan tandis que Taslan en ferait de même avec Aroun. Il s'agissait de montrer que Meneldor envoyait là ses meilleurs conseillers et qu'il ne considérait pas qu'une ville était moindre qu'une autre. Ensuite, la réunion prenant fin, les deux vieux intendants se précipitaient auprès d'Emerwen et Meneldor pour les féliciter pour l'heureux évènement. Le couple semblait plus soudé que jamais et les deux intendants prenaient plaisir à parler de ceci avec eux. Alors que tout le monde quittait la pièce, Gurdan fit mine d'attendre. Comprenant, Meneldor et Emerwen attendirent avec lui. Une fois seul, Gurdan prit la parole, visiblement gêné.
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MessageSujet: Re: Ombres et Lumière   Ombres et Lumière EmptyMer 12 Aoû 2009 - 20:40

« Euh... Meneldor, puis-je te poser une question? »

« Mais bien sûr voyons, qu'il y a t'il? »

« Et bien voilà. Comptez-vous participer à l'une ou l'autre bataille en personne? »


Meneldor fut quelque peu troublé. Il n'en avait encore parlé à personne, même pas à Emerwen et celle-ci attendit aussi sa réponse. Bien que quelque peu honteux, il répondit à la question du maître charpentier.

« Je ne pense pas. Je sais que je demande à des gens de laisser leur famille et que je ne le ferais pas moi-même, mais je ne peux pas risquer de perdre la vie ou d'être blessé. Devenir père me fait me remémorer la mort de mes parents et je pense qu'en plein combat, à la moindre mort, je ne pourrais m'empêcher de me demander si l'homme avait un enfant, et ce que deviendra cet enfant. Cela vous paraîtra sans doute lâche et vous auriez surement raison, mais c'est ma réponse. »

Emerwen lui sourit à pleine dent et passa son bras autour de sa taille, heureuse qu'il n'aille pas se battre. Gurdan lui, gardait une mine impassible. Il lui dit alors :

« Vous passez outre vos principes et tout ce qui vous défini pour l'amour de votre famille. Comment pourrais-je vous en tenir rigueur? Au contraire, j'attendais que vous me répondiez que vous n'y participeriez pas. Mes parents disaient toujours que pour voir la valeur d'un homme, il fallait voir ce qu'il était prêt à abandonner pour les siens. Vous avez décider d'abandonner ce qui fait de vous celui que vous êtes... Je ne pouvais souhaiter meilleure réponse. »

Surpris par la réponse du vieil homme, Meneldor lui sourit timidement.

« Merci Gurdan. J'espère juste que le peuple me comprendra. »

« Il le fera. »
le rassura Emerwen.

***
Deux jours plus tard, aussi quatre cavaliers escortaient quittaient Minas Ancalimë pour rejoindre les villes de l'Empire afin de procéder à la lecture du discours de Meneldor. D'autres cavaliers furent dépêchés afin de rassembler la population sur les places principales des trois cités de l'ouest arnorien. A midi, alors que le soleil était à son zénith, tout le peuple était rassemblé devant les trois bâtiments d'où parleraient les dirigeants de la Dâira n'Nârika.
A Minas Ancalimë, la place semblait bondée. Même la petite fontaine était occupée par des habitants. Le ciel semblait de la partie et l'on ne voyait que quelques rares nuages à l'horizon. Au fil des minutes, de plus en plus de monde apparaissait et soudain, au balcon de l'hôtel de ville, apparurent plusieurs personnes. Les premiers rangs reconnurent immédiatement Emerwen et Meneldor, ainsi que Caesar. Le jeune homme resta en retrait tandis que le couple s'avança. Meneldor avait revêtu une somptueuse tunique sombre, brodée de fils de couleur orange dorée. Un aigle était ainsi brodé sur son flanc gauche, semblant prendre son envol. Emerwen, elle, portait une jolie robe blanche et s'était enveloppé les épaules d'une cape épaisse, de même couleur. Le jeune homme étendit alors les bras et la foule cessa de parler. Quand le silence fut installer, Meneldor prit la parole.


« Peuple de Minas Ancalimë. En ce moment, nos frères de Nan-i-Naugrim et d'Enerond reçoivent en même temps le même discours que celui que vous allez entendre. J'ai d'importantes annonces à faire et certaines ne sont pas bonnes. Mais je commencerais par un heureux évènement, même si tout le monde ici le sait. »

Il marqua un silence et pris Emerwen par l'épaule avant de poursuivre.

« Emerwen et moi-même sommes heureux de vous annoncer officiellement que nous attendons un enfant. Un enfant qui grandira parmi vous et apprendra à connaître ceux qui forment ce que plus tard, il chérira et défendra avec toute sa force et son coeur. »

A ces mots, la foule cria de joie. Mais l'on sentait qu'une nouvelle qu'ils connaissaient déjà ne pouvait pas les faire oublier les mauvaises nouvelles annoncées. C'était donc plein de réserve que s'élevaient les cris de la foule. Meneldor poursuivit donc sans attendre bien qu'il n'avait nullement souhaité profiter d'un quelconque effet bénéfique grâce à cette annonce.

« Maintenant, je dois vous faire part de mauvaises nouvelles. Nous avons appris qu'une certaine cité de la région s'était livrée à la chasse aux Aigles des Monts Brumeux. Une chasse pour le plaisir et non pour se défendre ou protéger les siens. En temps normal, nous n'aurions rien dit, mais j'ai personnellement été sauvé par l'un des leurs. Et surtout, en échange de leur aide pour créer Minas Ancalimë, je leur ai promis de les réhabiliter aux yeux des Hommes. Et voilà qu'alors que notre Empire jouit de tout ce bonheur, la dure réalité de ma promesse me rattrape. Ces maisons, ces tavernes, ces jardins, tout ce qui fait notre quotidien et nous garanti une vie paisible et heureuse, loin des âfres de la guerre et son lot de souffrance. Tout ceci n'a été possible que grâce à eux. Nous ne pouvons donc fermer les yeux alors que nos amis sont massacrés comme du simple bétail!
Les aigles des Monts Brumeux sont les envoyés des Valars. Ils ont de tous temps aidé les Hommes, les Elfes et les Nains. Que ce soit Thorondor qui attaqua Melkor en personne et sauva le corps de Fingolfin. Que ce soit Gwaihir qui sauva Gandalf à trois reprises. Que ce même Gwaihir mena ses escadrons à la bataille des Cinq Armées ou à celle de La Porte Noire. Que ce soit Meneldor qui me donna un nom et me ramena vers le monde des vivants. Que ce soit ce même Meneldor qui nous offrit une vie aussi agréable. Sans ces veilleurs infatiguables, nos terres seraient déjà noires et envahies par les Orques. Mais les Hommes qui étaient jadis un grand peuple n'en font plus qu'à leur tête!
Nous sommes les descendants des Fidèles. Nos ancètres ont façonné le monde, le rendant meilleur. Mais ont aussi parfois fait montre de toute la noirceur que pouvait abriter un coeur. Et voilà que ces histoires du passé ne font naître ni gratitude ni modestie dans l'esprit de nos semblables. Les Hommes de notre antique Arnor ne sont plus que des pâles copies de ce qu'ils devraient être. Ils se complaisent dans leurs conditions au lieu de rendre aux autres les bienfaits dont ils nous ont fait part.

Mais nous, habitants de Minas Ancalimë, Nan-i-Naugrim et Enerond. Habitants de la Dâira n'Narika sommes différents. Nous sommes les dignes héritiers de la maison de Valandil. Les puissants fils d'Ancalimë. Et nous devons donner vie à nos rêves et nos aspirations. Et pour cela, il nous fait réunifier le puissant Arnor d'antan. Nous devons rebâtir l'antique Royaume en Exil. Que nos valeurs et nos rêves en soient les fondations. Nous en serons les pierres et les sentiments qui nous lient ensemble feront le plus puissant ciment qui soit. Nous rendrons alors la gloire et le prestige qui sied à notre peuple. Tous nos frères seront alors heureux et vivrons dans la même joie et le même bonheur que nous.

Et malheureusement, le temps presse : les orques sont déjà en Arnor. Les Havres Gris sont souillés par leur présence. Nos ennemis de toujours ont traversé toute la Terre du Milieu pour finalement arriver si près de nous. Nous devons intervenir. Alors que tous restent dans leur confort, il est de notre devoir de protéger nos terres et d'empêcher ces créatures de se multiplier si près de nous. La diplomatie primera, comme toujours, mais nous ne pouvons oublier que la force sera peut-être la seule solution.

Dès lors, d'ici peu, nos fils, nos frères, nos pères ou nos époux qui le souhaiteront devront porter la parole de notre Empire sur d'autres terres et leur faire entendre raison. Gurdan en personne m'a lui-même assuré que malgré la manière dont ils nous ont rejoinds, il juge Enerond plus heureuse et belle qu'auparavant et qu'il ne reviendrait pas en arrière. Il est d'ailleurs en train d'expliquer à ses citoyens ce qu'il pense de tout ceci et les encourage à nous venir en aide. A rester unis et à ne cesser de former le puissant peuple de la Dâira n'Narika. Celui qui ne faiblit jamais et dont le coeur est le plus puissant qui soit. Celui qui peut brandir haut et fièrement la bannière des Fidèles!!! »


Il avait terminé en parlant de plus en plus fort. Par moment, il avait peur que le peuple ne réagisse pas comme il l'attendait. Mais Emerwen le tenait par la main et cela suffisait pour le mettre en confiance. Le peuple, lui, n'explosa pas de joie, c'eut été bizarre d'ailleurs. Mais il ne semblait pas hostile à l'idée. Meneldor n'avait jamais caché son amour des aigles et ce qu'il leur devait. Ce que le peuple leur devait. Aussi, le peuple lui indiqua qu'il le suivrait en cria des « Vive Meneldor », « vive la Dâira n'Nârika » ou encore « Vive les Aigles ». Mais il sentait clairement que son peuple aurait préféré d'autres nouvelles. Les gens se dissipèrent alors sans encombre et retournèrent chez eux, l'esprit lourd des nouvelles annoncées par Meneldor. Les trois jeunes gens rentrèrent alors dans la pièce. Ils discutèrent de la réaction du peuple. Meneldor semblait satisfait, même s'il aurait préféré ne pas avoir à faire une telle annonce. Mettant rapidement fin à la conversation, les gargouillis de leurs estomacs vide les amenèrent à aller dîner.


Sur la place, un homme vêtu de vêtements sombres et d'un chapeau de même couleur laissait partir les gens, perdu dans ses pensées.

*Tout se passe comme prévu. Le peuple le suit et la guerre va bientôt débuter. Ses tambours résonnerontsur Fornost et ses alliés et leurs marchés seront à nous. Déjà les commandes pour l'armement des compagnies me rapporte beaucoup. Il est fort probable que j'obtienne une position encore plus importante au Conseil. Et alors, je m'occuperais d'Emerwen. Evidemment, maintenant que ce fichu ****** lui a fait un enfant, cela sera plus dur. Mais qu'à cela ne tienne, je m'occuperais de la réconforter lorsque son idiot de compagnon mourra sur le champ de bataille. Je suis d'ailleurs certain que ce sang-chaud ne pourra s'empêcher d'aller au combat. Et vu que j'ai toujours des hommes à Fornost, ils pourront bien le tuer s'ils l'aperçoivent...*

Rajustant son chapeau et étant fier de lui, il quitta la place pour retourner à ses bureaux, continuer d'amasser le plus de richesses possible...
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MessageSujet: Re: Ombres et Lumière   Ombres et Lumière EmptyMer 12 Aoû 2009 - 20:41

***
Les trois cités de l'Empire de Meneldor étaient en effervescence. Les multiples commandes d'armes de siège ou d'équipement requiéraient l'investissement de tous. Des forgerons aux mineurs qui extrayaient le fer; des bucherons aux constructeurs d'armes de siège; des responsables des entrepôts aux ouvriers, tous devaient s'investir dans l'imposant projet de Meneldor. Les fonds avaient été débloqués et l'économie ne s'en révêlait que boostée. Nombreux étaient les apprentis engagés pour répondre à la demande et les trois cités de l'ouest arnorien ne vibraient plus qu'au bruit des marteaux s'abattant sur le fer et des roues des chariots qui traversaient cités et plaines.
C'était justement pour parler de ceci que le Conseil s'était réuni tard dans la nuit. Les treize membres de l'organisation étaient tous présents et affichaient une mine radieuse. Jamais, pas même au moment de la grande campagne contre l'Est, ils ne s'étaient enrichis aussi rapidement. Et cela n'était rien par rapport à ce qui s'annonçait pour le futur.
Aussi, en débutant la réunion, Thorn, le maître des Guildes, leva son verre et porta un toast.


« Chers confrères. Nous voici réunis pour savourer le doux parfum de la victoire qui est nôtre ce soir. Mais avant d'être nôtre, elle est avant tout celle d'un seul homme. De notre ami Nyall ici présent. Et c'est pour cette raison que je tiens à le féliciter au nom de tous! »

Les onze autres membres se mirent à l'applaudir et le jeune homme, toujours aussi maître de lui même et flegmatique savoura intérieurement. Il se leva à son tour et prit la parole sous les regards admiratifs des personnes réunies en cette soirée. Il les laissa l'applaudir un petit moment puis demanda le silence. Une fois obtenu, il parla. Comme Meneldor l'avait fait quelques jours plus tôt.

« Mes amis. Je suis heureux de pouvoir vous annoncer que cette petite manipulation a dépassé mes espérances. Le discours de notre charmant seigneur nous laisse entendre qu'il ne s'arrêtera pas là car, pour reprendre ses propres paroles, « nous devons donner vie à nos rêves et nos aspirations. Et pour cela, il nous fait réunifier le puissant Arnor d'antan. Nous devons rebâtir l'antique Royaume en Exil. » En temps que loyaux sujets, je pense qu'il nous faut écouter ses paroles et les accomplir. Aussi, nous devons accomplir nos rêves. Pour ma part, je pense qu'il est d'ailleurs en train de s'accomplir. Les membres de ma guilde n'ont plus un instant de répit et ils travaillent sans relâche pour répondre à la demande causée par cette entrée en guerre. Et il va sans dire que son souhait d'unifier l'Arnor allongera la période de production intensive dans laquelle nous venons d'entrer!

L'Age d'Or de Minas Ancalimë commence mes amis. Et il promet d'être long! »


Les applaudissement fusèrent. Nyall avait visiblement frappé un grand coup et ses manigances avaient fait un fort bel effet sur ses hôtes. Aussi, ne doutait-il plus du pouvoir qu'il ne manquerait pas d'aquérir tout bientôt. Le jeune homme se rassit et porta son verre à ses lèvres. Il contemplait l'effet de ses actions. Les douze personnes présentes dans la pièces étaient parmi les plus riches de Minas Ancalimë. Bien que la richesse ne donnait pas de pouvoir particulier en ces terres, le fait d'avoir autant d'hommes à son service lui permettait d'avoir une masse de personnes à influencer. Que ce soit de par ses bienfaits ou son discours. Déjà, il avait commencé immédiatement après le discours de Meneldor. Il se remémorait l'évènement.

Alors qu'il rentrait vers ses bureaux, il surprit une conversation entre ses ouvriers. Certains étaient pro-Meneldor. Principalement ceux que Meneldor avait aidé à préparer la fête d'Enerond et qu'il avait emmené là-bas. Eux se vantaient de le connaître mieux et avaient une confiance aveugle en lui. D'autres, en revanche, étaient contre la guerre et semblaient penser que c'était inconciliable avec une espèce de confiance aveugle en leur empereur. Nyall s'était alors montré et avait commencé à parler de Meneldor et à raconter que c'était lui qui lui avait annoncé la mauvaise nouvelle et avait narré la réaction de Meneldor. Sa prise de conscience de son laisser aller et la raison de ce laisser aller. Il leur parla aussi de son enfance et ainsi, les hommes se mirent tous d'accord sur le fait qu'il fallait suivre Meneldor. Mais l'effet principal, ce fut la côte de popularité de Nyall qui en bénéficia.

Et il n'avait cessé de multiplier les petites attentions, comme il l'avait toujours fait. Sortant de ses pensées, il remarqua qu'une des personnes assise à table ne cessait de le dévisager. Il s'agissait de Shienan, une femme d'une grande beauté. Elle le dévorait du regard et rougit lorsqu'elle vit qu'il l'avait vue. Tout le long de la réunion qui se poursuivait normalement, elle ne cessait de le regarder. Nyall faisait mine de rien et écouter attentivement ce qu'il se disait. Pour l'instant, c'était une suite rébarbative de chiffres relatifs aux profits réalisés par les différents intervenants. Les chiffres étaient effarants. L'on parlait de centaines de milliers de flèches, de dizaines de milliers de boucliers, lances, épées ou arcs. D'ailleurs, d'après le responsable de la guilde des artisans, même les maréchaux-ferrants devaient redoubler de travail pour s'occuper de tout ce qui avait trait aux mille cinq cent montures équipées, en plus de leur travail déjà important pour les chevaux de la cité. Tout semblait donc aller pour le mieux.
Nyall ne dit plus un mot pour le restant de la réunion. Il ne faisait qu'écouter les chiffres et, contraiement aux autres, ne s'effarait pas devant tant d'importances. En effet, les estimations annonçaient plus de cent mille hommes et près d'une centaine d'armes de siège. Le jeune homme trouvait idiot d'être surpris par cela. En effet, à ses yeux, il eut plutôt fallu se questionner devant un tel nombre de troupe. L'attaque de cinq villes aussi importantes ne pouvait se faire avec peu de troupes. Mais il se doutait que l'armée devait comporter de bons stratèges et qu'ils savaient ce qu'ils faisaient.

Finalement, la réunion se termina et tous s'apprêtèrent à quitter la salle. Alors qu'il rangeait ses papiers, constamment interrompu par les membres du conseils qui souhaitaient tous le féliciter personnellement pour son action. Même Thorn ne tarrissait pas d'éloges sur lui.


« Encore toutes mes félicitations cher ami. Vous avez fait montre de beaucoup de suptilité dans cette légère manipulation qui n'a au final rien de bien méchant. Continuez ainsi et vous serez bientôt l'un des pontes du Conseil! »

Un clin d'oeil appuyant sa réplique, il lui serra longtemps la main avant de quitter la pièce. Nyall riait intérieurement, se disant qu'il n'était pas encore le maître du Conseil car il n'avait rien fait d'extraordinaire pour cela. Mais qu'il était utile d'être sous-estimé. Il pourrait poursuivre ses manigances tranquillement et avait toujours un coup d'avance sur eux pour les utiliser pour ses desseins. Alors qu'il allait sortir, il remarqua que la jeune femme qui ne l'avait pas lâché du regard l'attendait. Il la salua poliment avant de sortir. Enfin, avant d'essayer car elle se posta droit devant lui, dans l'embrasure de la porte. Elle le regardait en souriant.

« Veuillez m'excuser Dame Shienan, mais je dois retourner chez moi. La journée a été longue et j'aimerais me reposer. »

La jeune femme ne pronoça aucun mot et continuait de le regarder, le regard plein de malice. Soudainement, elle s'élança sur lui et l'embrassa fougueusement. Tenant ses parchemins, il ne put la repousser. Quand il se séparèrent, il feint la timidité.

« Mais enfin, que vous arrive-t-il? »

« Une femme ne peut-elle pas embrasser l'homme qui éveille en elle le désir? »

Elle parlait avec une voix suave qui aurait séduit la plupart des hommes. Chacun de ses gestes accentuait la tension qui reignait dans la pièce et ses deux grands yeux bleus dévoraient littéralement celui qu'elle venait d'embrasser. Elle se rapprocha de lui, plaquant son oppulante poitrine contre le torse de Nyall. Son corps aux courbes généreuses appelait au sexe et Nyall feignait toujours d'essayer d'y résister. Mais comme de coutume, chacune de ses actions était calculée pour lui offrir le plus de bénéfice. Ici, jugeant qu'il méritait bien un peu d'amusement... et toujours plus d'influence, il commença à tendre sa toile.

« Mais... et votre époux? Et si le seigneur Drith revenait et nous surprenait? »

A présent, elle lui caressait le visage, le regard plein de passion.

« Il vous suffirait d'utiliser votre merveilleuse langue pour lui faire entendre raison... Mais je n'arrive pas à croire que vous ne souhaitaient pas vous occuper d'une femme telle que moi? »

« Et bien non... enfin... si... Oh je... »


Elle se mit à rire délicatement et s'éloigna un peu de lui. Elle alla alors s'asseoir sur la table et prit une position on ne peut plus équivoque. Usant toujours de ses charmes, son corps, autant que ses paroles l'invitait à la rejoindre.

« Seigneur Nyall... vous ne pouvez rien me cacher. Vous avez envie de vous laisser aller mais avez peur de vexer mon époux. Soyez rassuré : il ne s'occupe guère plus de moi depuis votre petite manigance et il ne s'occupe que de ses affaires. Soyez donc un homme galant : réparez donc votre erreur... »

Le ton avec lequel elle avait terminé sa phrase n'aurait pu être plus érotique. Nyall laissa choir ses parchemins, se disant qu'elle ne pouvait être plus manipulée et s'avança, commençant à ôter ses vêtements.

« Vous avez raison : je suis un homme incroyablement galant... »


Quelques jours plus tard, les armées de la Dâira n'Narika étaient prêtes à déferler sur leurs ennemis...
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Silk

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MessageSujet: Re: Ombres et Lumière   Ombres et Lumière EmptyMer 12 Aoû 2009 - 21:47

Yop,

Je suis en train de relire tes rps, et ils sont vraiment sympas Smile
Je trouve que c'est vraiment une bonne initiative d'ailleurs Wink (normal, j'tavais dis que je posterais les miens Very Happy)

Par contre, je pensais que t'aurais virer la barbie du milieu du premier rp Surprised pale silent
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Meneldor




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MessageSujet: Re: Ombres et Lumière   Ombres et Lumière EmptyMer 12 Aoû 2009 - 21:51

Silk a écrit:
Par contre, je pensais que t'aurais virer la barbie du milieu du premier rp Surprised pale silent

Toutes les critiques sont les bienvenues Smile (enfin, les constructives^^)

Par contre, je ne tolérerais pas que l'on se moque d'Emerwen! Sous peine de voir mes armées continuer leur chemin et venir apprendre le respect aux demies portions à poils longs qui cherchent Meneldor Mad

Very Happy
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