Meneldor et Valindor se rencontrent enfin!

Deux cavaliers sortirent de Minas Ancalimë sous les regards des passants. Voilés d’immenses capes, personne ne les reconnus. Ils se dirigèrent au galop vers l’Est, utilisant la route autant que possible, s’aventurant en forêt dès que cela était nécessaire. Ils s’arrêtèrent un instant à l’orée de la forêt. Le premier cavalier descendit de sa monture et alla aider le second à poser pied à terre. Ils enlevèrent alors leurs capes et les rangèrent dans les paquets de leurs montures.

Meneldor et Emerwen gardèrent leur silence, encore et toujours sous le coup de l’épisode de l’ambassade (voir partie personnelle niark). Les seuls mots qui vinrent troubler le calme de la forêt vinrent de la bouche de Meneldor.

Je vais aller chercher du bois et de l’eau. Tu peux attendre un peu ici.

Elle acquiesçât et regarda le dos de Meneldor disparaître dans l’enchevêtrement de buissons et de branches. Elle soupira un instant puis se mit à défaire les sacoches et à sortir la nourriture. Toujours en silence, elle avisa un petit buisson sur le côté et remarqua ses petites baies. Les premières de l’année. Sautant sur l’occasion, elle les cueillies délicatement, s’écorchant à quelques reprises. Echappant à son attention, une goutte de sang tomba parmi les baies, dans le panier dont elle se servait pour les garder.

Par la suite, elle se mit à observer les oiseaux et les petits animaux. Ne se lassant pas de regarder un couple de rouge-gorge faire son nid, elle sursauta quand une harde de cerfs passant en bondissant à quelques mètres d’elles. Les chevaux ne réagirent pas, mais Fubar, dans sa cage se mit à s’exciter. Son capuchon l’empêchant de voir ce qu’il se passait ne faisant qu’augmenter son stress.
Emerwen prit alors la cage, parlant calmement au noble animal. Entendant la voix de son maître, il se calma. Cela permit à Emerwen d’ouvrir la cage et de lui ôter son capuchon. La lumière ébloui un instant l’aigle, mais il se remit vite de cela et prit majestueusement son envol en quête de son diner. Il glatit à plusieurs reprises, prévenant ses proies de sa présence et surtout de la raison de celle-ci…

De son côté, Meneldor avait déjà amassé un petit tas de bois. Il l’avait posé contre un arbre puis s’était dirigé vers un petit cours d’eau afin d’y recueillir de l’eau pour préparer le repas. Il en rempli deux gourdes qu’il attacha en bandoulière puis rempli un petit récipient qu’il referma. Se relevant, il regarda le soleil qui dominait l’horizon. L’astre gratifiait la journée de sa lumière.
Il se souvint alors de l’ensoleillement d’une journée spéciale quand il était jeune. Quelques jours avant la mort de ses parents. Une journée magnifique : son plus bel anniversaire. Ses parents l’avaient emmené faire un pique-nique dans la forêt, son père lui apprenant à pécher et sa mère à reconnaître plusieurs plantes médicinales. Le souvenir de ces moments passés fit naître une larme au coin de son œil. Mais le cri de Fubar le sorti de ses rêveries. Reconnaissant l’animal à son vol particulier (en effet, Fubar a été un jour attaqué par un lynx et son aile gauche blessée, ce qui le force à voler un peu penché sur le côté), il repensa à Emerwen, la première à qui il s’était confié, la première qu’il avait regardé différemment des autres femmes mais à qui il n’avait jamais osé avouer ses sentiments. Son propre soleil en quelque sorte.

Cette pensée réchauffa son cœur et dessina un léger sourire sur son visage. Reprenant tant bien que mal son bois et l’eau, il arriva chargé au petit campement où l’attendait Emerwen, assise sur une grosse souche.

Le voyant arriver, elle lui sourit. Sourire qu’il lui rendit. Il commença à faire le feu. Aucun son ne vint troubler ce silence, encore une fois inhabituel en pareil lieu. Au bout d’un moment, une flamme apparut sur le bois et prit en intensité. Meneldor attendit quelques instants puis mit l’eau à bouillir. Il continua tout de même à s’occuper du feu et finit par dire, sans relever la tête,

Dis-moi, pour quelle raison es tu revenue à Minas Ancalimë ? Avant ton départ, tout laisser croire qu’on ne se reverrait jamais.

En fait, Emerwen avait aidé à la naissance et aux premiers pas de Minas Ancalimë. C’était elle qui avait trouvé le nom et l’emplacement de leur ville. Mais sans que Meneldor ne sache pourquoi, elle avait décrété qu’elle ne pourrait pas rester plus longtemps et qu’il était quasiment impossible pour elle de revenir. Et elle avait disparu. En réalité, elle en avait eu assez de rester auprès d’un homme meurtri qui semblait plus obsédé par le passé que par un hypothétique avenir avec elle. Elle avait donc quitté Minas Ancalimë pour un peu moins d’un an.

J’y avais laissé des choses dont je ne pouvais pas me passer. Et qu’aucune autre cité n’avait.

A cette réponse, Meneldor fut surpris. Il releva doucement la tête, plongeant son regard dans celui d’Emerwen. Un long moment passa, aucun des deux jeunes gens ne voulant perturber ce doux moment. Ce fut Fubar qui le fit, atterrissant un petit rocher, ses serres encore rougies du sang de ses victimes. Meneldor et Emerwen furent surpris mais échangèrent à nouveau un sourire.

Le repas continua et ils finirent par arriver au dessert. Elle sortie alors le panier de baies et remarqua une petite baie ensanglantée par son propre sang. Elle eut alors peur de la réaction de Meneldor. Il était vrai qu’il appréciait le combat pour son élégance et sa solennilité, mais avait du mal avec les petites blessures, lui remémorant ses vieux démons. Il remarqua la réaction d’Emerwen et, jetant un regard dans le panier comprit. Il prit alors la baie, la jeta plus loin à la surprise d’Emerwen.

Je n’ai pas envie de troubler ce petit moment.

Cette attention ravit Emerwen et ils continuèrent à manger. Quand ils eurent fini, ils nettoyèrent le campement et quittèrent l’endroit. Alors qu’ils étaient en selle, prêts à partir, Meneldor remercia Emerwen pour ce petit moment. Puis ils partirent au petit trop vers Annuminas où Meneldor comptait enfin rencontrer ce seigneur qui était sensé être le Roi de l’Arnor. Il avait en lui une sensation de bien être mais était sur que cela n’avait rien à voir avec le fait de rencontrer l’homme qui donnerait vie à ses rêves. Un bref regard sur Emerwen qui chevauchait à ses côtés confirma ses pensées…

*****

Quelques heures plus tard, les deux cavaliers se présentèrent à Annuminas. Arrêtés au poste de garde, ils se présentèrent.

Salutations hommes d’Annuminas. Voici Dame Emerwen et je suis Meneldor, Seigneur de Minas Ancalimë. J’aimerais rencontrer votre seigneur, Valindor. Pourriez-vous nous conduire à lui ou du moins nous indiquer ou le trouver je vous prie ?

Ils attendirent calmement que les gardes répondent à leur requête…

[ Joli RP ]

Les trois gardes aux portes d'Annùminas se regardèrent, l'air surpris...

Ils discutèrent à haute voix, sans se préoccuper du fait que les arrivants entendaient tout de leur discution:

- Meneldor est le souverain de Minas Ancalimë, laissons-le entrer!
- Non, personne n'entre sans autorisation spéciale de Valindor ces temps-ci!
- Mais crétin, je te dis que c'est Meneldor!! Il est évident que Valindor le laissera entrer !!
Le troisième intervint:
- Bande de cloches, voilà Valindor qui arrive!! Alors en position et cessez de jacasser!!

En effet, Valindor arriva d'un pas tranquille mais à une vitesse soutenue aux portes, où Meneldor et Dame Emerwen attendaient.
Arrivé à la hauteur des gardes, Valindor les regarda sérieusement, comme lors d'une inspection. Après quelques secondes de silence absolu, Valindor éclata de rire et s'exclama:
Allez bande de têtes de mules, souriez!! C'est comme cela que l'on accueille un Seigneur ami ?

Les deux gardes que se chamaillaient comme des gamins se mirent à rire et Valindor les stoppa de suite:

Oh, suffit!

Puis, se tournant vers ses deux invités, il leur dit:

Pardonnez mes hommes, ils ne savent jamais si ils doivent désobéir dans certains cas où non... D'où ce petit incident. Valindor dit ses paroles avec un sourire aux lèvres.

S'inclinant devant Dame Emerwen, il dit: Je suis donc Valindor, Seigneur de Caras Celairnen et d'Annùminas. Enchanté de faire votre connaissance Dame....

"Emerwen", chuchota le troisième garde.

Dame Emerwen, reprit Valindor. Il se redressa et se ré-inclina devant cet homme qui dégageait autant de sagesse que de bonté.
Monseigneur Meneldor, je suis ravi de vous rencontrer...

D'un signe de la main, Valindor les invita à pénétrer dans la ville et Valindor les précéda jusqu'à sa salle à manger privée.

Vous devez avoir faim, régalez-vous... Vous me parlerez de ce qui vous amène quand vous serez rassasié!!

Ainsi, les trois haut dignitaires dégustèrent des saucisses de porcs des bois de la région, des poissons frais du petit lac bordant Annùminas, des fruits et légumes cueillits le jour même, tout ceci accompagné d'un petit vin d'un petit viticulteur de la région. Lorsqu'ils eurent bien mangé, Valindor les conduit dans son bureau et ils s'instalèrent autours d'une petite table, dans de confortables canapés, pour déguster un thé d'une herbe délicieuse,

Là, Valindor attendit que ses invités lui exposèrent le motif de leur visite...

La petite scénette des gardes fit beaucoup rire les deux jeunes étrangers. Il y avait une telle fraicheur dans cette ville, une telle insouciance qu’il leur sembla être de retour chez eux. Puis, vint le Seigneur Valindor. Il était exactement comme Meneldor l’avait imaginé grâce aux propos de Darith.

Il les emmena à travers la ville pour prendre un petit repas. La ville était charmante, bien développée et magnifique. Mais ce qui frappa Meneldor fut l’ambiance douce et légère de la ville. Elle semblait comme coupée du monde, sans soucis ni problèmes. Ils apprécièrent cette petite visite et entrèrent dans une charmante petite auberge où ils gouttèrent des spécialités locales. Meneldor, qui adore la bonne chaire, apprécia tout particulièrement et en remercia plusieurs fois Valindor.

Quand ils arrivèrent dans son bureau, ils furent confortablement installés et purent expliquer le pourquoi de leur visite. Valindor semblait attendre leurs raisons.

Dès lors, Meneldor prit la parole.

Tout d’abord, j’aimerais vous remercier une nouvelle fois pour ce charmant accueil et votre excellent repas. Vous pouvez vous vanter d’avoir d’excellents produits pour votre palais.

Dit-il dans un sourire. Puis, il poursuivit.

Et bien voici la raison de notre visite. Nos deux domaines sont actuellement très proches, bien que nous ne nous sommes jamais rencontrés. Alors que nous avons vécu pleins d’évènements communs : la campagne d’Amon Algo, les différents traités commerciaux, la réciprocité de nos protections et j’en passe.

J’ai donc souhaité vous rencontrer personnellement. J’ai une confiance aveugle en Darith, tout comme Erenil, mais vous êtes le Seigneur de Caras Celairnen et Annuminas, ce que n’est pas Darith malgré ses compétences.

Et puis, il y a cette histoire de Roi de l’Arnor. Erenil m’en a touché deux mots. Je suppose que cette responsabilité doit être très dure à porter. Enfin, je m’avance peut-être mais c’est ce que j’ai l’impression que vous ressentez au vu de la description, certes élogieuse, qu’à faite Darith à votre propos.

C’est donc une seconde raison de ma venue : vous avez mon soutien inconditionnel. Mes habitants et moi-même seront à vos côtés pour que les anciennes traditions soient rétablies.

Fini-t-il par dire. Ce n’était pas là une grande oration, mais il fallait avouer que c’était fait avec sincérité et sans atours malvenus.

Meneldor et Emerwen passaient véritablement un excellent moment. Valindor était un hôte exemplaire et même quand ils abordèrent le sujet épineux de sa royauté, il ne semblait pas considérer qu’il était forcément l’homme qui unirait les peuples sous bannière, mais il laissait deviner à quel point il se souciait du peuple arnorien. Selon Meneldor, le fait qu’il était désormais le roi de cette antique nation, n’était qu’un prétexte pour que Valindor puisse laisser cour à la gentillesse et la générosité qui faisaient de lui un grand seigneur.

Sa politesse et ses manières étaient plaisante et Emerwen lui trouva un certain charme. Nul doute que si elle n’avait pas été aussi proche de Meneldor qu’elle aurait apprécié d’en connaître plus sur cet homme.

Meneldor lui, fut quelque peu jaloux quand Valindor esquissa un sourire en direction de son amie, mais il chassa vite ces idées, la suite de la discussion étant on ne peut plus intéressante. Après avoir analysé chacune des paroles et des gestes de Valindor, Meneldor donna son avis.

Seigneur Valindor, cette affaire est tout à fait exceptionnelle. Vous avez été désigné par les traditions de nos ancêtres pour être notre Roi et pour redonner à notre peuple, la vie paisible qu’il vivait auparavant. C’est certes une lourde tâche, mais comme je vous l’ai dit, nous serons avec vous pour vous soutenir et vous aider.

Tout en parlant, il accepta un verre de vin tandis qu’Emerwen prenait thé.

Mais vous nous avez parlé d’un anneau. Je pense que si l’inscription nous est bien laissée par nos ancêtres, il ne faille pas chercher de subtilité. A fortiori quand le Seigneur Talioran lui-même s’est penché sur la question.

Voyant qu’Emerwen le regardait tendrement, Meneldor devint rouge vif et n’osa continuer. Mais lorsqu’il senti se main prendre la sienne, il fit abstraction de Valindor et plongea son regard dans celui de la diplomate. Ils étaient seul un cours moment. Ils se sourirent mutuellement. C’était l’un de ces sourires signes d’une grande complicité et de la joie d’un bonheur trop longtemps hors d’atteinte.

Mais un bruit au dehors les fi sortir de leurs rêveries et ils remarquèrent qu’ils étaient toujours dans le bureau de Valindor. Ils éclatèrent de rire, mais ne purent masquer la couleur cramoisie que prenaient leurs visages.

Se reprenant quelque peu, Meneldor parvint à se souvenir de la conversation. Il poursuivit donc, toujours aussi rouge.

Mais j’ai une idée qui pourrait vous être utile. Il s’agirait en fait d’une pseudo décentralisation du pouvoir et de le regrouper parmi les cités les plus puissantes du pays. Chaque cité aurait à protéger et aider autant que possible les villages proches d’elle. Tandis que ces grandes cités auraient ensemble un conseil où les décisions resteraient de votre ressort mais où elles pourraient donner leur avis.

C’est un système très basique, mais il permettrait de réagir à n’importe quelle situation, le temps que le pouvoir central en soit informé et agisse en fonction. Qu’en dites-vous ?

Meneldor avait retrouvé son sérieux, mais la main d’Emerwen dans la sienne trahissait le fait que ses pensées n’étaient pas que concentrées sur la discussion.

[ désolé, j'étais en vacances ]

Valindor étudia minutieusement la proposition de Meneldor... En théorie elle avait du bon, bien que très basique comme l'avait justement souligné le souverain de Minas Ancalimë. Mais dans la pratique, Valindor ne voyait pas comment l'appliquer...

Une chose me chiffonne... Ce principe est bien mais nous avons encore un territoire trop petit pour applique un tel principe... Sauf si nous considérons que par exemple, Annùminas serait responsable d'un région jusqu'à Nothros, à l'Est ?

Bref, je ne sais pas si vous voyez mon problème mais je n'arrive pas à me représenter ce système avec l'Eriador actuel...

Pour Elessar je suis d'accord avec vous! Il faudra rapidement le contacter à ce sujet!!

Pour la reine de Bree, j'avoue ne pas avoir encore eu de contact avec elle donc je ne la connais pas du tout ni même sa politique... Mais je peux rapidement me renseigner...

Mais je vais vous laisser parler de notre projet à ceux que vous jugez utile à sa réalisation à une seule condition, me dire à l'avance que vous allez leur parler et je souhaiterais avoir un compte-rendu de la situation après la discution...

Ensuite, pour le centre, je m'en occupe, comme vous l'avez déjà souligné... Et Elessar pourra s'occuper du Sud...

Mais pour l'instant je vous laisse parler à la Reine de Bree et on pourra en reparler par Pigeon Messager dès que ça sera fait...

Il réfléchit encore un instant et ajouta:

Bien... Votre projet me plaît bien!
Tenons-nous au courant rapidement!! dit il avec un sourire.

Pensiez-vous encore à un autre Seigneur?
Car pour l'instant je pense ne pas encore appeler Amon Algro pour notre projet vu notre récent conflit... Cependant, c'est une province à ne pas oublier!! Loin de là !!

Meneldor sourit et jubila intérieurement quand Valindor lui avoua apprécier son idée. Qu’un homme avec l’expérience et les capacités de son interlocuteur reconnaisse sa valeur était fort appréciable.
Un sentiment d’efficacité s’empara de lui, comme lors des preuves d’affection de la part de ses concitoyens. Il prit donc la parole.

Je suis ravi que nous soyons sur la même longueur d’onde. J’irais donc voir cette Reine de Bree et pousserait à Fornost Erain pour voir ce qu’ils en pensent.

Dès ce moment, si ces missions aboutissent, nous aurons une solide base. Il ne nous restera plus qu’à aller voir les seigneurs situé à la limite de l’Arnor. J’analyserais les cartes de ma cité et emploierait au mieux, mes espions.

Il s’arrêta un instant puis, répondit pour Amon Algo.

Personnellement, je suis, comme vous au sujet d'Amon Algo, réticent à ces gens. Ils ne me semblent pas très fiables et j’avoue avoir de sérieux doute sur leurs motivations.

Mais, étant le Roi, c’est à vous de voir ce que vous en pensez et à nous de nous conformer à cela.

Enfin, voilà mon plan. Donc, vu qu’il semble vous plaire, mes émissaires et moi-même vous signalerons les nouvelles directives et nous vous ferons des comptes-rendus détaillés de leurs missions.

Là, il attendit de voir si Valindor avait quelque chose à ajouter. Mais à sa grande surprise, ce fut Emerwen qui prit la parole.

Cependant, je dois vous avertir que tout le monde ne sera pas d’accord avec cela. Nous ne devons pas nous leurrer. Beaucoup de personnes ne seront pas facilement convaincue du bien fondé de cette idée.

En exemple, le seigneur de Rildolach que nous avons espionné et qui n’est assoiffé que de combat.

Notre mission sera donc plus ardue que vous n’avez l’air de le penser tous les deux. Mais je ne doute pas que nous puissions arriver à quelque chose avec le temps.

Emerwen était comme à son habitude lorsqu’il s’agissait de diplomatie. Froide et objective. Meneldor acquiesçât quand elle termina puis attendit la réponse de Valindor.

Emerwen se renfrogna à la réponse de Valindor. Comment osait-il ? Pour qui se prenait ce pseudo roi ? Savait-il qu’il parlait à la première diplomate de Minas Ancalimë ? Telles étaient les pensées qui avaient cour dans la tête de la jeune femme. D’un naturel enjoué, elle détestait que l’on doute de ses capacités juste car c’était une femme.

De son côté, Meneldor jubilait intérieurement. Il appréciait que Valindor le voit comme son égal, lui qui avait la moitié de son âge, si pas moins. Mais, il senti à la pression de la main d’Emerwen et comprit ses sentiments.

Quand Valindor s’excusa, ils se levèrent tous deux.

Ce n’est rien, nous comprenons tout à fait votre situation. Nous sommes d’ailleurs attendus nous même à Minas Ancalimë. Je vous remercie de votre patience et comprend maintenant mieux les louanges de Darith à votre égard.

Puis, à la petite suggestion, il fut le seul à se trouver écarlate. Emerwen bouillonnait encore de la remarque de Valindor, pourtant sans méchanceté. Quand Valindor quitta la pièce, Meneldor glissa à Emerwen.

Ne t’en fais pas, je sais de quoi tu es capable moi.

La jeune femme esquissa un sourire que lui rendit Meneldor. Ensuite, vint un jeune page qui leur proposa de les conduire dans leurs appartements. Les deux jeunes gens hésitèrent et Emerwen chuchota.

Nous n’avons pas le temps Meneldor. Nous devons y…

Mais elle n’eut pas le temps de terminer qu’il lui coupa la parole.

Je pense au contraire que c’est une excellente solution. Taslan s’en sort certainement très bien sans nous et nous pouvons nous offrir une petite soirée non ?

La jeune femme sourit et Meneldor demanda donc au jeune homme de les conduire dans leurs appartements. Les deux jeunes gens suivirent le page qui les amena dans une chambre magnifique. Aussitôt que la porte fut ouverte, ils purent admirer le faste et la noblesse d’Annùminas et de ses chambres. Celle-ci n’était pas spécialement grande mais était magnifiquement meublée grâce aux prouesses des artisans de la ville. Une commode et un petit salon finement sculptés occupaient la moitié de la pièce, complétée pas un somptueux lit à baldaquin.

La pièce était éclairée par deux grandes fenêtres qui donnaient une vue imprenable sur la cité du Seigneur Valindor. Un spectacle magnifique.

Le jeune page s’inclina et sorti de la chambre tandis qu’ils se dirigeaient vers la fenêtre et regardaient la cité qui s’offraient à eux. Meneldor regardait du coin de l’œil la jeune femme ravie par la vue. Son regard descendit vers la douce main d’Emerwen. Il avala sa salive et se lança. Il lui prit délicatement la main tout en tremblant. La chaleur qui émanait de la jeune femme lui donna une sensation de bien-être jusqu’à ce qu’Emerwen, surprise, retire sa main de la sienne. Déçu et triste, Meneldor baissa la tête mais tenta de faire bonne figure. Il aurait tout donné pour que quelqu’un frappe à la porte, qu’un mumak enfonce les défenses de la ville ou qu’un vieillard se mette à tabasser sa femme en bas dans la rue. Mais rien. Juste le silence et cette sensation qui ne voulait pas le lâcher. Emerwen se rendit compte de ce qui se passait. Elle n’avait retiré sa main que par surprise et, à son tour, prit celle de Meneldor dans la sienne pour ensuite poser sa tête sur son épaule.

Meneldor était enfin au paradis. Que demander de plus ? Ils demeurèrent ainsi un long moment, personne ne voulant perturber cet instant. Finalement, quelqu’un vint frapper à la porte, son perturbant leur silence tant espéré. Meneldor permit à l’homme d’entrer et il leur apporta le repas.

Le jeune couple mangea en silence, puis, discutèrent tard dans la nuit avant d’aller se coucher. Meneldor ne parvint pas à fermer l’œil de la nuit, étant dans un état d’euphorie jamais atteint auparavant. Il pouvait enfin prendre dans ses bras celle qui hantait ses nuits. Il la regarda longuement dormir, chaque souffle de la jeune dame se gravant à jamais dans son esprit.

Tout simplement la nuit la plus magique de sa vie…

Le lendemain, les deux tourtereaux quittaient la cité d’Annùminas pour Minas Ancalimë.